2. Un effort de solidarité toujours fragile

Les crédits consacrés à la solidarité, qui comprennent notamment la subvention d'action sociale de l'ONAC et les crédits du Fonds de solidarité, connaissent, dans le projet de loi de finances pour 2003, une diminution de 13,1 %, pour un montant total de 420 millions d'euros.

Évolution des crédits relatifs à la solidarité

(en millions d'euros)

LFI 2002

PLF 2003

Evolution
(en %)

Chapitre 46-03 - Remboursement à diverses compagnies de transports

6,9

6,8

- 1,4

Chapitre 46-10 - Fonds de solidarité

91,5

50,0

- 45,3

Chapitre 46-24 - Prestations remboursées par l'Etat à l'assurance maladie

196,7

185,0

-5,8

Chapitre 46-51 - ONAC - Dépenses sociales

12,2

10,6

-13,1

Chapitre 47-22 - Majoration des rentes mutualistes

176,5

167,8

-4,9

TOTAL

483,6

420,2

-13,1

Cette diminution, si elle est en partie mécanique compte tenu de la baisse du nombre de ressortissants de l'ONAC, n'en constitue pas moins une fragilisation de l'effort de solidarité envers les anciens combattants.

a) La baisse des crédits d'action sociale de l'ONAC

Du fait de la démographie du monde combattant, une diminution des besoins en termes de réparation est apparue et a conduit l'ONAC à orienter, ces dernières années, son action vers la solidarité. Cette orientation est d'ailleurs confirmée par la convention d'objectifs et de moyens, conclue le 15 octobre de cette année par l'Office avec ses autorités de tutelle.

Les besoins d'intervention de l'ONAC connaissent en effet une croissance soutenue : les secours individuels, auxquels l'Office consacre 79 % de ses crédits d'action sociale, ont concerné 40.729 personnes en 2001 contre 33.687 en 2000, soit une croissance de 21 % en un an. Les crédits consacrés par l'ONAC à l'action sociale sont passés de 10,8 à 13,1 millions d'euros, dont 1,3 million financés sur les ressources propres de l'Office.

Dans ce contexte, la diminution de 13,1 % (soit 1,5 million d'euros) de la subvention de l'Etat à l'ONAC au titre de l'action sociale paraît, sans doute à juste titre, inquiétante : pour maintenir son action, l'ONAC devrait, en effet, doubler sa participation sur ses fonds propres.

Certes, on constate, comme le fait valoir le Gouvernement, une stabilité des crédits par rapport aux crédits inscrits au projet de loi de finances pour 2002. Mais ces crédits avaient été abondés, au cours de la première lecture à l'Assemblée Nationale, reproduisant une méthode déjà éprouvée les années précédentes.

Votre rapporteur ne doute pas qu'il en sera de même cette année mais il regrette une telle procédure, vraisemblablement anticipée lors des arbitrages budgétaires initiaux . Outre le fait qu'elle nuit à la sincérité budgétaire, elle constitue un signal négatif à l'égard du monde combattant, même si les crédits sont in fine rétablis.

Un facteur pourrait cependant desserrer les contraintes de l'ONAC.

L'appréciation de l'effort d'action sociale que l'Office aura à fournir en 2003 doit en effet être nuancée au regard de l' impact que devrait avoir la mise en place de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) sur des domaines jusqu'ici importants de son intervention.

L'action sociale individuelle de l'ONAC en 2001 1 ( * )

Nature des interventions

Nombre

Montant (en €)

Secours ordinaires ou d'urgence

15.591

5.019.950

Maintien à domicile des personnes âgées

3.114

1.234.288

Aide ménagère

2.421

1.035.267

Secours hospitaliers

5.185

184.710

Action spécifique envers les anciens d'Afrique du Nord chômeurs

2.055

888.783

Aide aux harkis

1.180

444.865

Aide aux pupilles de la Nation majeurs

989

429.700

Enfants victimes de guerre

332

429.230

Assistance aux ressortissants étrangers

9.151

797.369

Secours permanents ou occasionnels aux campagnes ou pensionnés hors guerre

72

53.355

Subventions pour l'équipement automobile des grands invalides de guerre

9

4.573

Total Secours

40.099

10.512.092

Avances et prêts remboursables

630

922.202

TOTAL GÉNÉRAL

40.729

11.434.294

Les aides aux anciens combattants âgés et dépendants (aide au maintien à domicile, aide ménagère) représentent en effet 2,3 millions d'euros, soit près de 20 % de l'action sociale de l'ONAC. La mise en place de l'APA, à compter du 1 er janvier 2002, devrait contribuer à solvabiliser cette demande et, dans la mesure où l'action sociale de l'ONAC intervient en dernier ressort, libérer des crédits pour des actions plus ciblées, en particulier envers les veuves d'anciens combattants et les grands invalides.

* 1 Derniers chiffres connus

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