C. LE PLACEMENT SOUS SURVEILLANCE ÉLECTRONIQUE ENFIN MIS EN oeUVRE

Votre rapporteur pour avis s'est régulièrement inquiété, au cours des dernières années, de la lenteur de la mise en oeuvre de la loi n° 97-1159 du 19 décembre 1997 consacrant le placement sous surveillance électronique comme modalité d'exécution des peines privatives de liberté. L'année 2002 a été marquée par une accélération de l'application de cette réforme, dont votre commission ne peut que se féliciter.

L'expérimentation du placement sous surveillance électronique, entamée en novembre 2000 dans quatre sites pilotes a été étendue à de nouveaux sites en 2001 puis à nouveau en 2002. Les juges de l'application des peines peuvent actuellement décider la mesure de placement sous surveillance électronique dans les ressorts des tribunaux de grande instance de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Agen, Marmande, Auch, Béziers, Aix-en-Provence, Grenoble, Angers, Dijon, Pontoise et Colmar.

Au cours de son audition par votre commission des Lois, M. Pierre Bédier, secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la justice, a indiqué que 433 mesures de placement sous surveillance électronique avaient été prononcées depuis le début de l'expérimentation et que 365 étaient achevées. Il a précisé que 23 retraits de la mesure avaient été décidés, 16 pour non-respect des conditions posées, 3 pour cause d'implication de la personne condamnée dans d'autres affaires pénales et 4 pour évasion.

Au regard des résultats de l'expérimentation, le Gouvernement a décidé la généralisation du placement sous surveillance électronique à l'ensemble des juridictions dans un délai de cinq ans.

L'année 2002 a par ailleurs été marquée par la parution du décret n° 2002-479 du 3 avril 2002 portant modification du code de procédure pénale et relatif au placement sous surveillance électronique. Ce décret précise les conditions d'application de la loi de 1997.

Enfin, la loi d'orientation et de programmation pour la justice du 9 septembre 2002 a modifié certaines des règles relatives au placement sous surveillance électronique. Elle a supprimé la possibilité d'exécuter une mesure de détention provisoire sous le régime du placement sous surveillance électronique, qui avait été introduite par la loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes. En pratique, il semble que cette mesure n'ait été prononcée qu'une seule fois par un juge des libertés et de la détention.

En revanche, la nouvelle loi a instauré la possibilité de placer une personne sous surveillance électronique dans le cadre d'un contrôle judiciaire.

La loi d'orientation et de programmation a également permis à l'Etat de confier la mise en oeuvre du dispositif technique permettant le contrôle à distance des personnes placées sous surveillance électronique à des personnes de droit privé habilitées dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.

Votre rapporteur pour avis se félicite qu'une réforme portée par le Sénat et notamment par notre ancien collègue M. Guy-Pierre Cabanel, entre enfin dans une phase pleinement opérationnelle.

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