C. LA RÉUNION

Après une fin d'année 2001 exceptionnellement dynamique, la Réunion a subi un brusque ralentissement d'activité au premier semestre 2002 , provoqué notamment par un recul de la consommation lié au passage à l'euro . L'investissement a, quant à lui, continué à ralentir, poursuivant un mouvement engagé dès 2001.

En 2002, l'agriculture réunionnaise a pâti du passage de deux cyclones, qui ont entraîné une diminution considérable de la production de fruits (41 %) et légumes (28 %). La production de canne à sucre a été stable à 1,8 million de tonnes, cette culture étant toujours menacée par la pression foncière qui s'exerce sur les terres agricoles du fait de l'extension des zones d'habitation et d'activité économique.

La filière de la pêche semble connaître une évolution contrastée, bien que les statistiques fassent défaut pour 2002. Les prises de la petite pêche seraient restées stables, de même que les captures de la pêche industrielle (légine et langouste), alors que celles de la pêche au large auraient enregistré une diminution significative.

Un ralentissement de l'activité s'est manifesté en 2002 dans le secteur du BTP (- 4 %). En 2001, ces entreprises avaient souffert d'une forte hausse du coût des consommations intermédiaires qui avait obéré leur taux de valeur ajoutée et s'était traduit par une dégradation de leur situation financière. A cela s'est ajouté en 2002 l'achèvement d'importants chantiers routiers ou de construction publique , qui n'ont pas été relayés par de nouvelles commandes.

Malgré de fortes incertitudes pesant sur les dessertes aériennes, du fait des difficultés, puis de la disparition de deux compagnies (Aérolyon en avril 2002 et Air Lib en janvier 2003), le secteur du tourisme présente un bilan positif avec une augmentation de 0,5 % du nombre de touristes (426.000 en tout), la Réunion confortant ainsi une position de destination refuge. Les retombées financières de ce secteur sur l'économie de l'île sont estimées à 347 millions d'euros en 2002, en hausse de 10,5 %.

D. LA GUYANE

L'année 2002 a été marquée, en Guyane, par la stagnation, voire le recul des principales activités économiques , alors que les indicateurs macro-économiques ont connu une évolution plutôt défavorable : remontée du chômage, ralentissement de la consommation des ménages, liés notamment à une grève dure qui a affecté l'un des principaux groupes de distribution du département, tensions inflationnistes.

En dépit d'une activité soutenue, avec 11 tirs réussis et 14 satellites mis en orbite, l'année 2002 a été décevante pour le secteur spatial , en raison de l'échec du vol inaugurant la version « dix tonnes » d'Ariane 5 et la perte de deux satellites. En outre, le ralentissement des échanges internationaux et l'intensification de la concurrence américaine ont pesé sur la rentabilité du secteur. Les commandes adressées à Arianespace demeurent néanmoins importantes : au 31 décembre 2002, étaient prévus 45 lancements (36 satellites et 9 engins spatiaux de desserte de la station spatiale internationale).

Malgré un contexte international perturbé, le secteur aurifère est resté bien orienté , grâce à la bonne tenue des cours de l'or, permettant une augmentation de 10 % des exportations en valeur. En outre, la reprise des travaux d'exploration sur le site de Camp Caïman laisse espérer le redémarrage à l'horizon 2005 de l'exploitation industrielle de l'or primaire.

Le secteur de la construction a été affecté par le ralentissement de la commande publique , en particulier dans le domaine du logement (- 26 %). L'accélération de la consommation de la ligne budgétaire unique à la fin de l'année 2002 laissait toutefois espérer une reprise de la construction de logements sociaux en 2003.

Après de mauvais résultats en 2001, le tourisme a retrouvé un rythme normal grâce à la reprise des activités spatiales d'une part, et de la desserte aérienne des communes de l'intérieur d'autre part. La Guyane a également bénéficié d'un report de la clientèle des Antilles.

Pour la troisième année consécutive, le secteur de la pêche crevettière a de nouveau connu des difficultés en 2002 , en raison de la baisse des cours et de la réduction des prises, qui sont restées en-dessous du quota autorisé. Le secteur des poissons a également enregistré une diminution des captures (- 14 %), en particulier s'agissant des vivaneaux. Malgré un recul des exportations en volume (- 10 %) et en valeur (- 38 %), la pêche reste la troisième activité exportatrice du département.

Le bilan 2002 de l'activité rizicole s'avère également négatif , le déroulement de la récolte ayant été très perturbé au premier semestre par des pluies importantes et, plus généralement, par la poursuite de l'avancée de l'eau de mer dans le polder de mana. Quant à l'exploitation forestière, elle n'a pas évolué en 2002, mais pourrait être relancée grâce à la signature, en 2003, d'une convention-cadre entre l'Etat, la région, les chambres consulaires et les syndicats des métiers du bois.

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