G. LES AUTRES COLLECTIVITES D'OUTRE-MER

1. La Nouvelle-Calédonie

La situation économique de la Nouvelle-Calédonie en 2002 et au début de 2003 a montré de bonnes capacités de réaction aux difficultés liées aux aléas extérieurs. Une tenue des cours du nickel nettement plus satisfaisante que ce qu'aurait pu faire craindre le ralentissement conjoncturel mondial a constitué un facteur très favorable. La Nouvelle-Calédonie est, rappelons-le, le troisième producteur mondial de nickel, avec une production égale à 7,2 millions de tonnes de minerai.

Les grands projets d'investissement n'ont pas été remis en cause, bien que certains aient dû être retardés. Ils ont apporté un soutien à l'activité, qui s'est amplifié pendant l'année 2002, notamment avec le démarrage des travaux préliminaires du projet Goro-nickel d'INCO. L'ajournement de ce projet a certes a été ressenti, mais la bonne conjoncture en a limité l'impact.

Le projet Goro-Nickel.

Ce projet a pour objet d'exploiter un très important gisement de latérites situé à Goro, au Sud du territoire, et de produire du cobalt selon le nouveau procédé d'extraction par acide sulfurique sous pression. Il représente un volume d'investissement considérable, de l'ordre de 1,5 milliard d'euros.

Fin 2002, devant l'augmentation des coûts prévisionnels du projet, INCO a décidé de suspendre les travaux et de procéder à son réexamen complet afin d'en réduire le coût, évalué initialement à 1,5 milliard de dollars, mais qui pourrait atteindre entre 1,8 et 1,9 milliard de dollars.

L'effet sur le tourisme des attentats, puis de la perspective du conflit avec l'Irak et enfin du syndrome respiratoire aigu spécifique (SRAS) a probablement empêché le secteur touristique de connaître un démarrage plus franc . Les flux restent, en effet, modestes (105.000 touristes en 2002). Le tourisme n'en a pas moins repris, après la pause de 2001, une progression à un rythme modéré et constitue un secteur important tourné vers l'extérieur.

La desserte aérienne, sans avoir retrouvé la capacité et la diversité qu'elle avait connues, a été au moins consolidée. La reprise, début 2003 , par Aircalin de la ligne Tokyo-Nouméa , en accord et en collaboration avec Air France a mis fin aux craintes qui avaient pu s'exprimer.

Plus limité en valeur absolue mais très dynamique, le développement de la pêche , venant s'ajouter à une aquaculture qui paraît se confirmer (en particulier dans la filière de la crevette), met en évidence l'atout économique que constitue le domaine maritime , alors qu'à échéance beaucoup plus lointaine (une ou plusieurs décennies), une possible exploitation des hydrates de carbone identifiés en limite de zone économique exclusive (ZEE) avec l'Australie pourrait conforter la double vocation terrestre et maritime de l'économie calédonienne.

En ce qui concerne l'agriculture , les productions commerciales traditionnelles (café, coprah) n'ont pas connu l'évolution espérée . La production de café, qui était remontée d'un minimum de 18 tonnes en 2000 à 49 en 2001, est retombée à 20,2 tonnes en 2002. Après avoir baissé de 184 tonnes à 114 tonnes en 2001, la production de coprah s'est stabilisée en 2002 à 118 tonnes, les problèmes de débouchés n'ayant pas encore trouvé de solution. La reprise par le producteur d'électricité Enercal de la centrale au coprah d'Ouvéa contribuera certainement à fournir un débouché stable à la production de cette île.

L'élevage bovin, première spéculation de l'agriculture calédonienne, est surtout orienté vers la production de viande et s'est maintenu à 4.004 tonnes (4.037 en 2001), assurant la couverture quasi exhaustive des besoins locaux en viande (93,2 %). En revanche la production de lait est insignifiante par rapport à la consommation (moins de 2 %). L'élevage porcin s'est développé, passant de 1.544 tonnes en 2001 à 1.615 tonnes en 2002, assurant la couverture de l'essentiel des besoins locaux (92 %).

Confortée par d'importants transferts de la métropole qui contribuent au développement de programmes d'investissements publics et privés substantiels, l'économie calédonienne a donc connu en 2002 en rythme d'activité honorable.

2. La Polynésie française

L'exercice 2002 a vu une stabilisation de l'économie polynésienne , le premier semestre médiocre ayant été suivi d'une reprise au deuxième semestre. Ralentissement économique et effet des attentats du 11 septembre se sont conjugués pour provoquer un arrêt de la croissance du fait des problèmes rencontrés par deux des moteurs de l'économie polynésienne, la perle noire et le tourisme.

Le dispositif d'aide de l'Etat, mis en place d'abord par le pacte de progrès de 1994 au moment de la suspension des essais, puis par la convention pour le renforcement de l'autonomie économique de la Polynésie française en 1996 au moment de l'arrêt définitif paraît, en revanche, avoir bien joué son rôle. Les transferts de l'Etat ont augmenté de 1,4 % à 1.070 millions d'euros, hors remboursements sociaux.

Les activités tournées vers l'extérieur, en revanche, n'ont globalement pas retrouvé la croissance. Les exportations de perle noire, principal poste commercial du Territoire, sont restées stables à 125 millions d'euros, après avoir baissé de 27 % en 2001. Le nombre de touristes, qui avoisinait les 250.000 en 2000, a continué à décroître et est revenu à 189.050, en baisse de 17 %. Leur contribution à l'économie polynésienne, estimée à 320 millions d'euros en 2000, n'a sans doute pas dépassé les 250 millions d'euros en 2002.

La pêche, en revanche, a échappé à la morosité . Soutenue par un vigoureux programme territorial, elle a connu une nouvelle croissance sensible puisque les exportations ont augmenté de 38 % en volume et de 67 % en valeur à 11,1 millions d'euros, traduisant la réussite d'une démarche de recherche de qualité.

Dans le domaine agricole, si la filière coprah a suscité des inquiétudes ces dernières années, les résultats récents, témoignant de l'effort du service de l'agriculture, sont plus encourageants. La production de coprah a repris en 2002 sa croissance, en hausse, à 9.649 tonnes, de 11,3 % après une baisse de 6 % en 2001 et une hausse de 23 % en 2000. Sous-produit de cette filière, le monoï a vu ses exportations reprendre en 2002 (+ 9,2 %), après une chute importante en 1995 et 1996.

En revanche, le nono continue à nourrir des espoirs car il peut constituer une source de revenus pour les populations de nombreuses îles (Marquises et Tuamotu). Il a connu un développement particulièrement important qui, après s'être ralenti en 2000, a repris vigoureusement en 2001 où les exportations ont plus que doublé, tendance confirmée en 2002 avec une croissance des recettes d'exportation de 11,5 %.

Il convient de citer encore la vanille , particulièrement réputée, et dont la production a augmenté de 23 %.

La croissance a également pâti des difficultés rencontrées en matière de transport aérien. Une démarche volontariste des pouvoirs publics locaux devait permettre, fin 2002, de retrouver un niveau de desserte plus conforme aux objectifs de développement.

Sur le plan macroéconomique, la part des ressources propres du territoire dans la couverture de ses besoins extérieurs a stagné, la part relative des transferts publics restant encore prépondérante.

3. Wallis-et-Futuna

L'intégration de l'économie de Wallis-et-Futuna progresse, mais à un rythme relativement lent. En effet on peut encore considérer actuellement qu'y coexistent deux types d'économie :

- la sphère des productions traditionnelles, largement organisée par des systèmes d'échanges réglés par la coutume ;

- et celle des autres biens , dont l'acquisition est permise, pour une large part, par les flux financiers provenant de l'Etat , ainsi qu'à un moindre titre des personnes originaires du territoire résidant à l'extérieur. Les exportations de biens ne représentent qu'une ressource marginale.

Une évolution est toutefois en cours et l'on assiste à un développement du secteur privé en valeur absolue, même si le secteur public conserve un poids très important en valeur relative.

L'appréciation quantitative du développement économique se heurte à l'imperfection de l'appareil statistique , qui permet difficilement de disposer de chiffres précis. La taille du territoire et son isolement, la modestie de ses moyens, ajoutées à des situations juridiques originales mais souvent génératrices de flou, expliquent cet état de fait, même si d'importants efforts ont été faits, notamment avec le recensement agricole.

Sous ces réserves, on observe une constance de l'emploi salarié déclaré à la caisse locale de retraites à 1.811 personnes, soit -1,7 % entre septembre 2001 et septembre 2002, après une augmentation de 7,4 % entre mars 2000 et mars 2001.

Le secteur public emploie l'essentiel de cette main-d'oeuvre avec 1.058 agents locaux à la fin septembre 2002, tandis que le secteur privé (et semi-public) en comptait 753 à la même date. Enfin, 560 personnes ont été employées dans les chantiers de développement pour une durée de trois mois, représentant l'équivalent de 135 emplois à plein temps.

Le commerce et les services (informatique et réseau Internet, maintenance électroménager) emploient 60 % des actifs du secteur privé, le BTP ayant enregistré en 2001 une baisse de 14,1 % correspondant, pour une part, à l'achèvement de la piste de l'aérodrome de Wallis.

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