B. FRANCOPHONIE, MULTILINGUISME ET DIVERSITÉ CULTURELLE

1. Recentrer la Francophonie sur la francophonie

Lors du Sommet de Ouagadougou, qui s'est tenu les 26 et 27 novembre 2004, la Francophonie s'est dotée, sur une initiative française, d'un cadre stratégique décennal . Ce document a renforcé le rôle du Secrétaire général et ouvert la voie à la réforme institutionnelle. Il a par ailleurs retenu quatre missions, et huit objectifs stratégiques.

a) Une réforme utile de la Francophonie

La charte révisée de la Francophonie a été adoptée par la conférence ministérielle de Tananarive en novembre 2005. Ce document fondamental consacre la responsabilité première du Secrétaire général, qui rassemble désormais sous son autorité les activités politiques et les programmes de coopération. Une nouvelle Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dotée de la personnalité juridique a été créée, en lieu et place de l'ancienne agence intergouvernementale. Ce nouvel outil juridique a rapidement été mis à profit par le Secrétaire général qui est parvenu à mobiliser les membres de la francophonie pour que la Convention sur la protection et la promotion de la diversité culturelle, adoptée en 2005 par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), soit ratifiée par les Etats membres. L'entrée en vigueur de la Convention suite à sa ratification par de nouveaux Etats membres a été un succès pour la Francophonie et semble confirmer la pertinence de la nouvelle organisation.

Par ailleurs, les réformes comptables et budgétaires nécessaires ont également été engagées, ce dont votre rapporteur pour avis se félicite.

b) « L'auberge espagnole » de la Francophonie

De nouveaux adhérents ont récemment rejoint la Francophonie.

Le Ghana et le Mozambique, le premier en qualité de membre associé, le second en tant qu'observateur ont notamment rejoint les rangs de l'OIF. Votre rapporteur pour avis se félicite de ces nouvelles adhésions de pays qui se sont engagés dans une politique de promotion du français.

En revanche, il est plus circonspect sur les adhésions de l'Ukraine, en tant qu'observateur et de Chypre, comme membres associés. En effet, ces deux pays ne se distinguent pas ni par la présence d'une minorité francophone, ni par un engagement réel pour la langue française.

Francophilie n'est pas francophonie : il est nécessaire que l'engagement en faveur de la langue française reste la raison d'être et le socle de la Francophonie .

Votre rapporteur pour avis dans son avis budgétaire de l'an dernier avait souligné l'importance des obligations à imposer à l'Ukraine en matière d'enseignement de la langue française dans ses établissements d'enseignement secondaire et supérieur, et à Chypre en matière d'utilisation de la langue française notamment dans l'utilisation du français dans les enceintes internationales.

Il insiste à nouveau sur la nécessité de rester attentif aux engagements pris par ces nouveaux adhérents. A cet égard, il estime que les statuts de membre, membre associé et observateur, devraient être clairement associés à un ensemble de droits et obligations prédéfinis . En effet, la tentation peut exister pour la France et les pays de la Francophonie d'étendre leur rayonnement en associant d'autres pays. Mais la francophonie n'est pas soluble dans la diplomatie : elle peut en être un élément, elle n'est pas qu'un élément parmi d'autres.

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