b) La réforme doit préserver le caractère déconcentré de notre politique culturelle extérieure

Votre rapporteur pour avis avait déjà eu l'occasion de souligner, dans son rapport précité sur les centres culturels, qu'il était indispensable pour notre réseau culturel à l'étranger de passer d' « une action culturelle de contribution » à une « action culturelle d'initiative », pour reprendre une formule de Jacques Rigaud qu'il appliquait au mécénat. Dans cette logique, il lui semble indispensable de revaloriser le réseau culturel par le développement du partenariat.

L'action culturelle extérieure de la France doit être fondée sur la subsidiarité pour être véritablement efficace, ainsi que l'illustre le succès des alliances françaises, complètement intégrées au tissu local. Les centres culturels doivent donc demeurer, fondamentalement, des lieux d'échanges entre la culture du pays d'accueil et la culture française : cela passe indéniablement par un développement des partenariats conclus avec les collectivités territoriales, les associations et les entreprises locales. En la matière, il faut faire preuve de pragmatisme : la culture française ne pourra pas systématiquement être diffusée en français. Il s'agit d'aller au contact de publics ne maîtrisant pas nécessairement la langue française, de leur donner des raisons d'aimer et d'apprécier la culture française. La motivation pour étudier le français en sera d'autant plus forte.

En même temps qu'elle cherche à mieux s'insérer dans le tissu local, l'action culturelle extérieure de la France doit également envisager une certaine forme de multilatéralisation en lien avec l'Europe communautaire et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), notamment dans la mise en oeuvre de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO, adoptée en octobre 2005. En effet, les institutions communautaires expriment désormais une volonté nouvelle de prendre davantage en compte les cultures locales dans leur politique de coopération au développement :

- la Commission européenne, dans sa communication de mai 2007, consacrée à « La culture à l'ère de la mondialisation », a appelé à l'entrée en vigueur rapide de la Convention de l'UNESCO, en soulignant que la Communauté y était partie ;

- il serait possible de développer l'action communautaire en matière de promotion de la diversité culturelle, en s'inspirant de l'accord de partenariat conclu avec la zone caraïbe (CARIFORUM) qui inclut un volet culturel. S'appuyant sur la Convention de l'UNESCO sur la diversité culturelle, cet accord a retenu la nécessité de développer des échanges équilibrés entre l'UE et le CARIFORUM et de contribuer à l'émergence d'un environnement favorable au développement des industries culturelles dans les États caribéens concernés.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page