D. LE MAINTIEN OPPORTUN DU NIVEAU DE DOTATION DE L'INSTITUT FRANÇAIS DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES TRANSPORTS, DE L'AMÉNAGEMENT ET DES RÉSEAUX (IFSTTAR)

Créé en janvier 2011, l'IFSTTAR, établissement public à caractère scientifique et technologique, est issu de la fusion du laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) et de l'institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS).

Placé sous la tutelle conjointe des ministres chargés du développement durable et de la recherche, il a pour mission de réaliser des recherches dans les domaines du génie urbain et de l'aménagement du territoire, du génie civil, des infrastructures, des matériaux de construction et de leurs impacts, des risques naturels, ou encore de la mobilité des personnes et des biens.

Deux projets très importants de l'IFSTTAR contribuent en particulier à la mise en oeuvre de la transition énergétique :

- le projet Sense-city : une mini-ville climatique permettant de tester en milieu réaliste des micro-capteurs et nano-capteurs développés pour instrumenter et piloter la ville ;

- le projet Transpolis : une ville laboratoire destinée à évaluer les innovations en matière de transport urbain.

Dans une optique de stockage du CO 2 , l'établissement travaille aussi, depuis de nombreuses années, sur la carbonatation des bétons et leur recyclage.

Les recherches sur la carbonatation des matériaux de construction :
vers un « béton vert » ?

La carbonatation est un processus naturel d'absorption de CO 2 par la plupart des matériaux de construction.

Sous l'effet de cette carbonatation, les bétons des bâtiments et des ouvrages d'art subissent une corrosion de leur armature (éclatements des parements), notamment lorsqu'ils sont exposés à de fortes teneurs en CO 2 atmosphérique (environnements urbain ou industriel, axes routiers, tunnels, etc.).

Depuis plusieurs années, l'IFSTTAR s'attache à quantifier le niveau de dégradation de ces armatures par des mesures sur site ou en laboratoire (indicateurs colorés de pH, analyses thermo-gravimétriques, gammadensimétrie...) et à évaluer l'efficacité des traitements curatifs (réalcalinisation). L'établissement propose des modèles de prédiction de durée de vie des matériaux vis-à-vis du risque de corrosion, utilisés pour orienter la formulation du béton, le dimensionnement des structures, etc.

Paradoxalement, en piégeant le CO 2 dans le matériau, la carbonatation pourrait aussi constituer une aubaine. Ce phénomène peut en effet contribuer à améliorer le « bilan carbone » du béton en réduisant les émissions de gaz à effet de serre associées à la production de ciment (ces dernières représentant 5 à 7 % des émissions mondiales anthropiques de CO 2 ).

L'IFSTTAR a pu établir que le piégeage du CO 2 était accéléré lorsque le béton était concassé pendant la phase de démolition d'un bâtiment. 10 % du CO 2 libéré initialement lors de la fabrication du ciment pourrait alors être recapté.

La carbonatation présente un autre avantage : elle améliore les propriétés de microstructure et mécaniques du béton. Ainsi, lorsque le piégeage du CO 2 est optimisé, les granulats recyclés obtenus sont de meilleure qualité et peuvent être réutilisés pour fabriquer un nouveau béton. L'IFSTTAR travaille donc également sur la mise à profit de la carbonatation pour améliorer les propriétés des granulats de béton de démolition, en vue de les recycler pour fabriquer du nouveau béton.

Votre rapporteure se félicite que la dotation budgétaire allouée à l'IFSTTAR au titre du programme 190 (86,6 M€ en CP et AE) reste quasiment stable par rapport à celle de la loi de finances initiale pour 2015 (- 0,45%).

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