EXAMEN EN COMMISSION

Au cours d'une séance tenue le mercredi 18 novembre 1998, la commission a examiné le rapport pour avis de M. Ambroise Dupont sur les crédits de l'environnement pour 1999 .

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. Albert Vecten a déclaré partager les inquiétudes du rapporteur sur l'avenir du financement des agences de l'eau, en cas de substitution de la TGAP à tout ou partie des redevances qu'elles perçoivent actuellement.

Il a ensuite remarqué que l'installation d'antennes de radiotéléphonie sur certains points hauts existants se heurtait souvent à l'opposition des services de l'urbanisme. Il a opposé à cet égard la multiplication des contraintes pesant sur les collectivités territoriales et les particuliers et les libertés que s'octroient les services de l'Etat.

Il a enfin estimé que les orientations du budget de l'environnement pour 1999 étaient peu lisibles, du fait d'une mauvaise coordination entre les différentes actions proposées par le ministère.

M. Serge Lepeltier s'est interrogé sur les raisons qui motivaient la création de la TGAP et la " rebudgétisation " des ressources de l'ADEME et des agences de l'eau, et s'est demandé si elles ne tenaient pas pour une part à la volonté de l'Etat de récupérer une partie de ces ressources.

Il a estimé qu'il serait normal que les opérateurs EDF et France-Télécom participent davantage au financement de l'effacement des réseaux existants, qui assurent une part importante de leurs recettes, et il a souligné que les relations entre les collectivités territoriales et France-Télécom étaient souvent difficiles.

Il s'est ensuite interrogé sur l'orientation de la politique des déchets, constatant les divergences entre la circulaire du 28 avril 1998 et les orientations de certains plans départementaux d'élimination des déchets ménagers. Il a ensuite demandé quel dispositif était prévu pour les plans départementaux qui ne seraient pas agréés par les préfets. Enfin, il a souligné la nécessité d'associer le ministère de l'agriculture à la réflexion sur l'élimination des déchets ménagers, suggérant que les agriculteurs utilisent le compost produit par les installations de retraitement des déchets.

M. Serge Lagauche a indiqué que le développement des antennes paraboliques constituait également un enjeu important de la politique des paysages. Il s'est par ailleurs étonné de la conclusion du rapporteur pour avis, soulignant que la seule critique qu'il avait formulée portait sur l'incertitude que pourrait faire peser la création de la TGAP sur le financement futur de l'ADEME et les agences de l'eau.

M. Adrien Gouteyron, président , a observé à cet égard que le rapporteur pour avis s'était aussi interrogé, à très juste titre, sur l'évolution du ministère de l'environnement. Il s'est pour sa part dit opposé à la création d'un " ministère de plein exercice ", qui aurait d'importantes incidences budgétaires et pourrait contribuer à déresponsabiliser les administrations des autres ministères, qui doivent aussi prendre en compte la politique de l'environnement.

En réponse aux différents intervenants, M. Ambroise Dupont, rapporteur pour avis, a apporté les précisions suivantes :

- le ministre de l'environnement souhaite mettre en place un ministère régalien, elle a indiqué que l'augmentation de son budget n'était pas ponctuelle et se prolongerait dans les années à venir, ce qui mérite effectivement un débat ;

- outre ses incidences budgétaires, le renforcement de l'administration de l'environnement pourrait créer des difficultés pour la mise en oeuvre d'actions locales en faveur de l'environnement, et créer des conflits entre les différents services déconcentrés, qui devraient être appelés à participer ensemble à la protection de l'environnement ;

- la TGAP ne pose pas seulement le problème de l'avenir du financement des organismes financés par les ressources affectées auxquelles elle se substitue, mais aussi celui de son évolution future ;

- la participation accrue d'EDF et de France-Télécom au financement des travaux d'effacement des réseaux de distribution existants est difficilement envisageable dans un contexte de concurrence accrue. On peut déplorer les dépenses élevées engagées par les communes dans ce domaine, et il serait souhaitable à cet égard que les communes puissent toucher une partie de la taxe professionnelle versée par France Télécom ;

- la définition du " déchet ultime ", sur laquelle le rapporteur pour avis a interrogé le ministre de l'environnement, est difficile à appréhender, de nombreux critères devant être pris en compte. Cette imprécision de la notion de déchet peut ainsi faire obstacle à la solution de l'intégration aux terres agricoles du compost produit par les installations de retraitement des déchets. En revanche, l'amélioration du retraitement et le développement des politiques de tri préalable pourraient justifier une réhabilitation de la politique de mise en décharge, en particulier dans les zones peu peuplées ;

- les plans départementaux d'élimination des déchets ménagers doivent permettre une valorisation matière d'au moins la moitié des déchets collectés ;

- on peut sérieusement craindre que la rebudgétisation des ressources de l'ADEME ou des agences de l'eau ne se traduise, à terme, par une diminution de ces ressources : la subvention budgétaire accordée à l'ANAH est aujourd'hui largement inférieure au produit de la taxe qui lui était auparavant affectée.

A l'issue de ce débat, la commission, suivant les propositions de son rapporteur pour avis, a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat pour l'adoption ou le rejet des crédits pour 1999 de l'environnement, les commissaires socialistes et communistes ne prenant pas part au vote.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page