N° 68

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999

Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.

AVIS

PRÉSENTÉ

au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

TOME XI

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Par M. Jean PÉPIN,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 1078 , 1111 à 1116 et T.A. 193 .

Sénat : 65 et 66 (annexe n° 4 ) (1998-1999).


Lois de finances.

Mesdames, Messieurs,

Votre commission s'inquiétait, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 1998, du manque d'ambition de la politique du Gouvernement de M. Lionel Jospin en matière d'aménagement du territoire.

La réforme, annoncée, de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995, semblait, en effet, constituer le seul horizon et le seul programme du nouveau gouvernement.

Un an après, les inquiétudes de votre commission n'ont fait que s'aviver. En effet, pas plus le Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire, tenu le 15 décembre 1997 à l'Hôtel Matignon, que le dépôt, sur le Bureau de l'Assemblée nationale, du projet de loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire, en juillet 1998, n'ont été à même de les dissiper. Au-delà des discours, bien peu a, en effet, été accompli. 1999 serait, comme 1998, une année de " transition " pour l'aménagement du territoire.

L'examen du projet de loi de finances pour 1999 n'est pas là non plus pour rassurer votre commission : à la vacuité des objectifs s'ajouterait l'insuffisance des moyens...

Pourtant, tant d'échéances essentielles méritent d'être préparées !

L'élaboration de la prochaine génération de contrats du plan Etat-Région, la réforme en cours de la politique structurelle européenne, le chantier ouvert par la loi Pasqua : que de réflexions à engager, d'actions à poursuivre, de négociations à mener...

CHAPITRE 1ER -

LES MOYENS FINANCIERS
DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Les crédits dévolus à l'aménagement du territoire proviennent de trois origines :

- le projet de loi de finances (fascicule budgétaire bleu consacré à l'aménagement du territoire) ;

- les fonds d'aménagement du territoire ;

- les crédits issus des fonds structurels communautaires.

I. LES CRÉDITS INSCRITS AU PROJET DE LOI FINANCES POUR 1999

Les crédits figurant au fascicule budgétaire " aménagement du territoire " pour 1999 s'élèvent à 1.799,29 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement, en baisse de 0,35 % par rapport au budget voté pour 1998.

Les autorisations de programme demandées pour 1999 s'élèvent à 1600,70 millions de francs, en baisse de 1,35 % par rapport à la dotation votée en 1998.

RÉCAPITULATIF DE L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS DEMANDÉS
(EN MILLIERS DE FRANCS)

 

Crédits votés en 1998

Crédits demandés en 1999

Evolution

Titre III : moyens des services

88 099

108 759

+23,45 %

Titre IV : interventions publiques

294 930

294 840

-0,03 %

Total dépenses ordinaires

383 029

403 599

+5,37 %

Titre VI : subventions d'investissement

 
 
 

- crédits de paiement

1 422 685

1 395 700

-1,90 %

- autorisations de programme

1 622 685

1 600 700

-1,35 %

TOTAL GENERAL (DO + CP)

1 805 714

1 799 299

-0,35 %

Source : projet de loi de finances pour 1999

A. LES DÉPENSES ORDINAIRES

Les dépenses ordinaires sont en hausse de 5,37 %, passant de 383,03 millions de francs votés en 1998 à 403,60 millions demandés pour 1999. Cette hausse concerne principalement les moyens des services (titre III), en augmentation de 23,45 %.

1. Les moyens des services

Les crédits du titre III sont destinés aux dépenses de fonctionnement de la DATAR : rémunération du personnel et fonctionnement des services en administration centrale dans les bureaux à l'étranger et les commissariats à l'aménagement des massifs.

Après deux années de réduction (-3 % entre les lois de finances 1996 et 1997 ; -3,9 % entre 1997 et 1998), le projet de loi de finances pour 1999 propose une augmentation de ce poste budgétaire, de près d'un quart par rapport à 1998, ce qui porterait ces crédits de 88,1 millions à 108,7 millions de francs. Les dépenses de fonctionnement de la DATAR représentent ainsi 6 % du total des crédits demandés pour 1999, contre 5 % en 1998.

Cette augmentation est notamment liée à la dotation d'un chapitre nouveau, le chapitre 34-05 à hauteur de 18 millions de francs, consacré aux Etudes, présentée par l'Administration comme une régularisation budgétaire de crédits autrefois consommés sur du titre VI (FNADT). Même si cette évolution répond -en apparence- à l'impératif de vertu budgétaire, votre commission la juge négativement, car elle résulte d'un arbitrage en défaveur de dépenses directement utiles à l'aménagement du territoire, comme la PAT ou le FNADT 1( * ) .

Les effectifs budgétaires totaux de la DATAR demandés pour 1999 sont égaux à ceux de 1998, soit 141 emplois : 113 emplois en France et 28 emplois de contractuels français dans les bureaux de la DATAR à l'étranger.

Sur ces 141 emplois, 58 sont des emplois titulaires et 83 sont contractuels.

Le réseau de la DATAR à l'étranger :

Le réseau de la DATAR à l'étranger, constitué dès les années 60 pour prospecter les investissements étrangers potentiels, et renforcé par le CIAT du 5 novembre 1990, dispose de 69 personnes dans 17 bureaux et est présent dans les pays suivants :

- en Europe (32 personnes) : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Suisse, la Suède ;

- en Amérique (20 personnes) : les Etats-Unis ;

- en Asie (17 personnes) : le Japon, la Corée du Sud, Hong-Kong et Taïwan.

Le réseau de la DATAR à l'étranger est animé par 28 agents contractuels de l'Etat, par 37 agents recrutés localement et par 4 coopérants du service national. Sur ces effectifs, la DATAR emploie 8 directeurs et adjoints, 34 prospecteurs et 27 assistants.

La gestion de ce réseau fait l'objet d'un protocole d'accord avec la direction des relations économiques extérieures (DREE) du ministère de l'économie, cette dernière assurant la gestion de proximité des bureaux. En application de cet accord, les crédits correspondants du budget de la DATAR sont transférés vers le budget de la DREE en cours d'année pour permettre le financement des bureaux. Les fonds sont ensuite alloués aux postes d'expansion économiques des villes où se situent les bureaux de la DATAR.

Le budget global de ce réseau s'élève, d'après les informations fournies à votre rapporteur, à 43,5 millions de francs en 1997 (dernier chiffre communiqué). Il contribue à alimenter, pour partie, en collaboration avec d'autres acteurs dont les collectivités locales, ce moteur essentiel de la croissance et de la création d'emploi que sont les investissements étrangers en France :

LE POINT SUR LES APPORTS À L'EMPLOI ET À L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DES IMPLANTATIONS ÉTRANGÈRES EN FRANCE

Une étude 2( * ) portant sur l'année 1997 chiffre à 24.212 le nombre d'emplois créés par les investissements étrangers en France, chiffre en constante augmentation ces dernières années.

Les 362 projets recensés concernent prioritairement le secteur automobile, ainsi que l'électronique et les télécommunications. Les régions les plus concernées sont la Lorraine (1.732 emplois en 1997) et le Nord-Pas-de-Calais (5.076), régions de tradition industrielle actuellement en phase de reconversion qui connaissent de ce fait un regain de vitalité et de dynamisme économique. L'Alsace, région frontalière a accueilli 2.059 emplois issus d'investissements étrangers en 1997. Avec 1.911 emplois, Rhône-Alpes, se maintient également parmi les 5 premières régions depuis plusieurs années.

2. Les interventions publiques

Les crédits d'intervention (titre IV) correspondent au chapitre 44-10, ou " section intervention " du fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT).

Ce chapitre regroupe, depuis l'adoption de l'article 33 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire, les crédits antérieurement inscrits aux chapitres 44-01 à 44-03 :

- fonds d'intervention pour l'auto-développement en montagne (FIAM) ;

- fonds interministériel pour le développement de l'aménagement rural (FIDAR) ;

- fonds régionalisé pour les initiatives locales pour l'emploi (FRILE) ;

- fonds d'aide à la décentralisation (FAD).

Ces crédits, dont l'utilisation sera détaillée ci-dessous, à l'occasion de l'examen global du FNADT, sont inscrits pour 294,9 millions de francs , soit une quasi-stagnation (-0,03 %).

B. LES DÉPENSES EN CAPITAL

Les crédits d'investissement du titre VI demandés pour 1999 sont en régression aussi bien en autorisations de programme (-1,35 %) qu'en crédits de paiement (-1,90 %). Ces crédits regroupent les subventions consacrées à la prime d'aménagement du territoire (PAT) et au fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT), pour sa partie investissement.

1. La prime à l'aménagement du territoire (PAT)

a) Une volonté d'aide à la localisation d'activités créatrices d'emploi

La prime à l'aménagement du territoire vise, d'après le décret du 6 février 1995 3( * ) , à soutenir les créations d'emplois dans les zones d'aménagement du territoire. Le chapitre budgétaire qui lui est consacré (chapitre 64-00) s'intitule d'ailleurs " aides à la localisation d'activités créatrices d'emploi ".

LA PRIME À L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (PAT)

La PAT s'applique aux zones d'aménagement du territoire, qui regroupent environ 41 % de la population française ;

Elle est attribuée par le comité des aides à la délocalisation d'activité (CIALA), qui examine les dossiers qui lui sont soumis ;

Elle bénéficie aux opérations :

- de délocalisation d'activité ;

- de création d'établissement d'au moins 20 emplois permanents pendant 3 ans ;

- d'extension d'un établissement qui occasionne des charges exceptionnelles,

Peuvent également y être éligibles, exceptionnellement :

- la reprise d'une affaire en difficulté ;

- une conversion interne.

b) Une stagnation des crédits de la PAT

Après la forte hausse des crédits demandés en 1998 par rapport à 1997 (+106 % en crédits de paiement et +28 % en autorisations de programme) notamment liée aux paiements échelonnés de primes attribuées les années précédentes, le projet de loi de finances pour 1999 marque une stabilisation de cette tendance , avec 315 millions de francs de crédits de paiement demandés pour 1999, (soit une baisse de 1,56 % ) et 320 millions de francs d'autorisations de programme (comme en 1998).

c) Un bilan d'activité qui montre une réduction des primes accordées

Alors que le nombre de dossiers éligibles à la PAT était auparavant en croissance, le bilan d'activité pour 1997 et début 1998 marque une nette inflexion de cette tendance.

L'année 1997

Entre 1996 et 1997, alors que le nombre de dossiers présentés est passé de 219 à 203, le nombre de dossiers primés a chuté de 187 à 166, soit une augmentation de 2 points du taux de rejet , passé de 14,6 % à 16,7 %.

Sous la contrainte budgétaire, le montant total des aides accordées a décru , passant de 717 millions en 1996 à 580 millions de francs en 1997. Cette enveloppe devrait s'élever à 550 millions de francs environ en 1998.

Soulignons toutefois que l'administration remarque qu'en 1995 et 1996, un effet " d'aubaine " a contribué à expliquer l'afflux de dossiers, du fait du relèvement des plafonds maximaux par emploi de la PAT, consécutif à la parution du décret précité.

Le tableau ci-après détaille les principaux indicateurs relatifs à la PAT :

BILAN D'ACTIVITÉ DE LA PRIME D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998 (8 mois)

Dossiers présentés

169

133

143

182

219

203

184

Dossiers primés

152

117

125

164

187

166

115

Taux de rejet

11 %

12 %

13 %

10 %

14,6 %

16,7 %

16,30 %

PAT accordées (en millions de francs)

563

252,4

724,1

613

717

580

278

Nombre d'emplois aidés

14.351

9.322

13.934

12.966

16.948

13.920

9.279

Investissements (en millions de francs)

8.860,45

4.690

9.607

13.636

17.990

15.589

7.523

Secteur d'activité (en % du nombre de dossiers)

Industrie

71,2 %

43,5 %

60,0 %

65,2 %

57 %

59 %

 

Agro-alimentaire

10,6 %

27,5 %

15,2 %

15,8 %

20 %

20,5 %

 

Tertiaire

18,2 %

29,0 %

24,8 %

18,9 %

23 %

20,5 %

 

Montant moyen PAT/emploi (en francs)

Industrie

38.000

29.000

48.000

49.296

43.849

44.162

 

Tertiaire

37.500

29.000

28.500

30.807

35.467

26.368

 

Source : DATAR

L'industrie (y compris l'industrie agro-alimentaire) représente en 1997 80 % du total des dossiers primés, ce qui confirme une prédominance déjà enregistrée ces dernières années.

La proportion de dossiers d'investissements étrangers reste stable : 40,3 % des emplois primés, 70 % des investissements, 32 % des dossiers et 61 % des primes attribuées. Ces chiffres témoignent du poids de cette catégorie d'opérations sur le développement économique local. En effet, bien que le nombre d'emplois liés aux projets étrangers soit légèrement inférieur à celui des années précédentes, en revanche, le volume des investissements à réaliser dans le cadre des programmes présentés est le plus élevé des six dernières années.

Les trois premiers trimestres de 1998

L'activité des trois premiers trimestres 1998 enregistre une certaine stabilisation du flux d'entrée de dossiers nouveaux :

. 184 dossiers ont été présentés,

. cinq CIALA ont eu lieu, approuvant 115 dossiers pour la création de 9.279 emplois et l'attribution de 278 millions de francs de PAT (à comparer à 173 dossiers, 13.792 emplois et 619 millions de francs de PAT sur la même période de 1997).

d) Un outil à perfectionner

Votre commission a déjà souligné les incohérences qui entachent, à son sens, l'attribution de la PAT, tant dans son rapport budgétaire pour avis de l'année dernière 4( * ) que lors de l'audition de la ministre tenue à cette occasion. Elles tiennent principalement à :

- l'exclusion de certaines zones de revitalisation rurale du zonage PAT, qui les prive de l'utilisation de cet outil de développement local ;

- l'utilisation du zonage PAT, faute de zonage pertinent, pour l'attribution d'aides aux équipements touristiques .

Votre commission ne reprendra pas ici ces développements déjà connus. Elle réitère son voeu que ces incohérences dans l'attribution de la PAT soient résolues dans le cadre du débat à venir sur l'aménagement et le développement du territoire.

2. Le FNADT " investissement "

a) Les subventions d'investissement

La section " investissements " du FNADT, figurant d'après la nomenclature budgétaire au chapitre 65-00 du budget de l'aménagement du territoire, regroupe quatre anciens chapitres, concernant :

- le fonds d'intervention pour l'aménagement du territoire (FIAT),

- le fonds d'aide à la décentralisation (FAD),

- le fonds interministériel de développement et d'aménagement rural (FIDAR),

- le fonds de financement des restructurations des zones minières (GIRZOM).

Les crédits demandés au titre de ce chapitre, qui représente les 4/5 è du total des dotations du FNADT, pour 1999, s'élèvent à 1 080,7 millions de francs en crédits de paiement, contre 1 102,7 millions en loi de finances initiale pour 1998, soit une baisse de 2 %, et à 1 280,7 millions de francs en autorisations de programme, en baisse de 1,7 %.

b) Récapitulatif de l'utilisation des crédits du FNADT

Un outil d'évaluation : le rapport annuel au Parlement

Le rapport annuel au Parlement sur l'utilisation des crédits du FNADT, déposé conformément à la loi précitée du 4 février 1995 à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances, permet d'évaluer l'utilisation de ce fonds en 1997.

REMARQUE PRÉLIMINAIRE :

UNE AMÉLIORATION DE L'OUTIL D'ÉVALUATION TRANSMIS AU PARLEMENT

Le Gouvernement, -donnant suite il est vrai à des observations émises par la Cour des Comptes et l'Inspection générale des Finances-, a amélioré, au moyen d'une circulaire adressée aux préfets de région, les modalités de remontée de l'information en provenance des préfectures sur la gestion du FNADT, et a donc enrichi et précisé des données fournies à la représentation nationale.

En particulier, comme le précise le préambule du rapport sur l'utilisation du FNADT en 1997 :

" - Afin d'apprécier " l'effet de levier " du fonds, des données concernant la part du FNADT et des cofinancements ont été incluses dans le rapport ;

- le budget global des opérations est également mentionné afin de connaître la dimension des projets subventionnés ;

- dans le but de mieux apprécier le degré de réalisation des opérations, le montant des crédits engagés ou programmés est complété par leur taux de mandatement au 31 décembre 1997 ;

- une plus grande précision est également apportée au niveau du volume des crédits alloués aux zones jugées sensibles ou fragiles : une étude par section a été réalisée et non comme l'année précédente toutes sections confondues. De plus, contrairement à 1996, cette information est fournie pour chacune des régions et non uniquement au niveau national ;

- enfin, des informations concernant la gestion financière sont également présentées dans le rapport, des indications sur la part de la dotation reçue en 1997 ayant été engagée ainsi que la part des engagements pris en 1997 ayant été financée par le reliquat de crédits des années antérieures.
"

L'utilisation des crédits en 1997

En application de l'article 33 de la loi d'orientation, le FNADT se compose de deux sections distinctes :

- la section générale , dont les crédits sont engagés au niveau central ou délégués en application de décisions ministérielles ;

- la section locale , dont la gestion est déconcentrée au niveau des préfets de région. Une partie correspond aux engagements de l'Etat dans le cadre des contrats de plan Etat-région ; l'autre est libre d'emploi.

(1) Les chiffres

Le montant des crédits délégués en 1997 est de 1.586 millions de francs. Il est sensiblement égal à celui de l'année précédente, au titre de laquelle 1.513 millions de francs ont été délégués. Le montant des crédits délégués au titre de la section locale a diminué : de 965 millions de francs en 1996, il est passé à 822 millions de francs, en 1997. Cette diminution est due à l'étalement sur une année supplémentaire des contrats de plan Etat-régions. Elle est compensée par une augmentation des crédits délégués au titre de la section générale : de 547 millions de francs en 1996, ceux-ci atteignent 763 millions de francs en 1997. D'après le rapport précité, cette progression s'explique par le fait que le fonds n'a pas subi d'annulation de crédits en 1997.

Sur l'ensemble des régions, le montant global des crédits engagés en 1997 s'élève à 937 millions de francs, en diminution par rapport à 1996, année au titre de laquelle le montant des crédits atteignait 1.174 millions de francs.

La répartition par section est sensiblement la même qu'en 1996. Elle est détaillée dans le graphique suivant :

Source : Rapport annuel au Parlement sur le FNADT

Le détail de la répartition des crédits du FNADT est donné dans le tableau suivant, tiré du rapport précité :

RÉGIONS

SECTION GÉNÉRALE

SECTION LOCALE

TOTAL FNADT

Alsace

38,50

14,70

53,20

Aquitaine

28,75

19,03

47,78

Auvergne

11,85

47,17

59,02

Bourgogne

22,60

28,32

50,92

Bretagne

30,30

29,02

59,32

Centre

9,28

18,75

28,03

Champagne-Ardenne

13,10

16,35

29,45

Corse

11,10

21,70

32,80

Franche Comté

12,90

19,32

32,22

Ile-de-France

1,30

10,00

11,30

Languedoc-Roussillon

12,65

41,29

53,94

Limousin

21,75

27,20

48,95

Lorraine

37,93

69,08

107,01

Midi-Pyrénées

44,88

43,59

88,47

Nord-Pas-de-Calais

15,37

177,25

192,62

Basse-Normandie

33,90

26,49

60,39

Haute-Normandie

3,37

12,80

16,17

Pays de la Loire

26,55

16,00

42,55

Picardie

9,80

15,20

25,00

Poitou Charente

14,00

20,51

34,51

Provence-Alpes-Côte d'Azur

89,48

40,53

130,01

Rhône-Alpes

36,58

44,60

81,18

Guyane

0,00

1,20

1,20

Guadeloupe

0,00

2,00

2,00

Martinique

0,00

1,70

1,70

Réunion

0,50

14,00

14,50

Interregional

33,50

0,00

33,50

Bassin parisien

0,00

44,70

44,70

National

203,80

0,00

203,80

TOTAUX

763,74

822,50

1 586,24

Source : rapport au Parlement sur le FNADT EN 1997.

(2) Les objectifs poursuivis

Source : rapport annuel du Parlement sur le FNADT

Le développement économique : l'objectif le plus doté

Comme en 1996, le " développement économique et l'emploi " constituent l'objectif prioritaire : 44 % des crédits lui sont consacrés. On constate une augmentation de la part des crédits alloués à cet objectif : en 1996, celle-ci était de 37 %.

L'aménagement de l'espace est, comme en 1996, le deuxième objectif poursuivi (19 % des crédits lui sont consacrés). Cependant, la part des crédits qui lui est allouée a diminué : elle atteignait 24 % en 1996. Il est suivi de près par les thèmes " éducation, recherche, culture " (17 %) et " développement rural, littoral, massif " (15 %).

Le rapport public remis au Parlement montre que plus de la moitié des crédits a été allouée aux collectivités locales et aux groupements de collectivités.

La part des financements octroyés aux Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et autres groupements de collectivités a augmenté par rapport à 1996 : alors que 12 % des crédits leur étaient destinés en 1996, ce taux atteint 18 % en 1997. Cette progression s'inscrit dans la volonté, affirmée lors du CIADT du 15 décembre 1997, de soutenir les projets intercommunaux.

Les associations et les entreprises privées recueillent toutes deux 14 % des subventions. Elles sont ainsi les troisièmes catégories d'organismes bénéficiaires.

Les zones jugées fragiles ou sensibles sont privilégiées

Le pourcentage de crédits alloués aux zones fragiles ou sensibles, toutes sections confondues, est sensiblement le même qu'en 1996. Les zones éligibles à l'objectif 5b sont les principales bénéficiaires, 27 % des crédits leur étant destinés, suivies des zones éligibles à l'objectif 2 (26 %). 19 % des crédits ont été alloués aux zones de revitalisation rurale (ZRR) ou aux territoires ruraux de développement prioritaire (TRDP). Les zones éligibles à la prime d'aménagement du territoire (PAT) en recueillent 16 %.

Les collectivités locales et l'Europe sont les principaux cofinanceurs des projets soutenus par le FNADT

En moyenne, la part du FNADT dans le financement des projets s'élève à 21 %. A noter que la participation du FNDAT est plus importante au niveau de la section locale (27 % pour la partie contractualisée, 23 % pour la partie libre) qu'en section générale (15 %). Les principaux cofinanceurs sont les collectivités locales. Elles participent à hauteur de 34 % au financement des opérations. L'Europe intervient à hauteur de 10 % dans le financement des projets considérés.

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