Projet de loi de finances pour 1999

PLANCADE (Jean-Pierre)

AVIS 68 (98-99), Tome XIV - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES

Table des matières




N° 68

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999

Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.

AVIS

PRÉSENTÉ

au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

TOME XIV : LOGEMENT

Par M. Jean-Pierre PLANCADE,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 1078 , 1111 à 1116 et T.A. 193 .

Sénat : 65 et 66 (annexe n° 22 ) (1998-1999).


Lois de finances.

INTRODUCTION

Mesdames,

Messieurs,

Les crédits demandés pour l'urbanisme et le logement -compte tenu de la fusion de la direction de l'aménagement foncier et de l'urbanisme avec la direction de l'habitat et de la construction- augmentent, à périmètre constant, de 2,2 % par rapport à 1998, pour s'élever à 49,13 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement.

Ce projet de budget confirme les engagements pris l'an dernier et traduit la priorité donnée au logement par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale de juin 1997.

Plus précisément, les crédits du logement s'articulent autour de quatre axes prioritaires :

- la consolidation de l'effort budgétaire en faveur de la pierre ;

- une politique de justice sociale ;

- une fiscalité incitative ;

- la pérennisation du prêt à taux zéro et la modernisation du 1 % logement.

•  S'agissant de la consolidation de l'effort budgétaire en faveur de la pierre, il faut prendre acte de la reconduction des crédits de la prime à l'amélioration de l'habitat au niveau atteint en 1998, soit 800 millions de francs, ainsi que des crédits affectés à l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH), qui sont reconduits à hauteur de 2,2 milliards de francs en autorisations de programme.

Mais on peut regretter que l'effort consenti dès 1997 ne soit pas amplifié, alors même qu'il faudrait démultiplier le rôle de l'ANAH, s'agissant notamment de la remise sur le marché de logements vacants.

Par ailleurs, la réhabilitation de 120.000 logements sociaux sera financée à travers la prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale (PALULOS) en bénéficiant à la fois d'un taux réduit de TVA à 5,5 % et d'une subvention maintenue au taux de 10 %.

En ce qui concerne la construction neuve, 80.000 prêts locatifs aidés (PLA) sont programmés pour 1999, dont 20.000 PLA à loyer modéré et 10.000 PLA d'intégration. Ce programme reconduit les objectifs fixés en 1998, mais il apparaît aujourd'hui que le programme annoncé ne sera pas tenu, puisque le nombre de PLA financé ne devrait représenter que 55.000 unités en fin d'année pour environ 45.000 mises en chantier.

La sous-utilisation des crédits PLA est loin d'être conjoncturelle et les raisons en sont multiples : complexité des montages, coûts financiers élevés, maîtrise insuffisante des coûts de production, et parfois absence de volonté politique de la part des organismes d'HLM et de leurs partenaires à vouloir construire des logements sociaux.

Il est urgent qu'une réflexion d'ensemble s'engage, pour remettre à plat le dispositif des aides à la pierre afin de l'adapter aux besoins.



•  La recherche d'une plus grande justice sociale s'affirme à travers l'effort de revalorisation des aides à la personne mené depuis 1997. La dotation prévue pour 1999, qui s'élève à 34,6 milliards de francs, doit permettre une actualisation au 1 er juillet 1999.

Désormais, les aides à la personne représentent plus de 24,7 % de l'ensemble des financements publics affectés au logement, et on peut saluer l'effort mené pour en harmoniser les différents régimes.

Par ailleurs, l'effort de solidarité envers les personnes modestes consacre les engagements pris à travers la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions. Pour 1999, la dotation budgétaire pour les Fonds de solidarité pour le logement (FSL) augmente de 61,7 %. Elle est répartie entre 490 millions de francs pour les FSL eux-mêmes et 60 millions de francs pour les associations, qui pratiquent la gestion locative intermédiaire.

•  Dans le projet de loi de finances pour 1999, on peut, enfin, relever avec satisfaction, plusieurs mesures fiscales encourageant le logement.

La plus importante répond à un engagement pris par le secrétaire d'Etat au logement lors de la discussion budgétaire de l'an dernier, en faveur d'un encouragement durable à l'investissement immobilier privé.

Le statut du bailleur privé défini à l'article 68 du projet de loi de finances pour 1999, instaure un régime fiscal pérenne applicable dans le neuf comme dans l'ancien, assorti d'une contrepartie sociale, à savoir le respect par le bailleur de plafonds de loyers et de ressources des locataires.

L'incitation fiscale dans le neuf passe par un régime d'amortissement sur neuf ans avec un engagement de location sur la même période, et dans l'ancien par une majoration de la déduction forfaitaire avec un engagement de location de six ans reconductible par période de trois ans.

Le statut du bailleur privé prévoit également une sécurisation des bailleurs contre les impayés de loyers.

Ce dispositif doit permettre de développer une offre locative privée de logements proposés à des loyers intermédiaires entre le secteur libre et l'offre de logements HLM.

Mais pour en assurer effectivement le succès, il conviendrait d'harmoniser, voire sans doute de fusionner certains mécanismes de conventionnement existants avec ces nouvelles dispositions, afin de simplifier la réglementation. Il faudrait également, pour le rendre plus attractif -tout en prenant les précautions qui s'imposent pour éviter les abus- élargir le champ d'application du dispositif notamment aux ascendants et descendants du bailleur. Enfin, il conviendrait d'aménager un régime transitoire entre le neuf et l'ancien, afin de sécuriser les locataires en place et permettre aux bailleurs qui le souhaitent de rester dans ce régime de loyers conventionnés.



•  Enfin, à travers le projet de loi de finances pour 1999, le Gouvernement prend un double engagement qu'il convient de saluer en budgétisant progressivement le financement du prêt à taux zéro et en confirmant le rôle social du 1 % logement. Le Sénat a approuvé le contenu de la convention signée le 3 août 1998 entre l'Union d'économie sociale du logement (UESL) et les pouvoirs publics qui prend acte de cet engagement, en adoptant à l'unanimité le 12 novembre dernier le projet de loi relatif à l'emploi des fonds de la participation des employeurs à l'effort de construction.

PREMIÈRE PARTIE -

LES TENDANCES DU MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION

I. UNE TENDANCE À L'AMÉLIORATION POUR LE SECTEUR DU BÂTIMENT

A. UNE ANNÉE 1997 EN DEMI-TEINTE

Après deux années de récession marquée, l'année 1997 se traduit par des évolutions contrastées selon les secteurs ; mais globalement l'activité du bâtiment diminue de façon moins marquée qu'en 1996 : - 1,9 % contre - 3,5 % en 1996.

Le repli de l'activité des entreprises de bâtiment résulte de la diminution de la construction de locaux à usage non résidentiel et de celle de logements collectifs alors que la construction de maisons individuelles et l'entretien de logements progressent.

- Globalement, le nombre de logements mis en chantier se stabilise avec 271.600 en 1997, soit 2.200 logements de moins qu'en 1996.

Comme en 1995 et 1996, les mises en chantier de logement collectif diminuent (- 5,9 % par rapport à 1996) alors que le secteur de la construction individuelle progresse de 3,4 %. Les organismes HLM ont rencontré des difficultés de montage d'opérations financées par des prêts locatifs aidés (PLA) et des PLA-très sociaux (PLA-TS), ainsi que des problèmes liés au manque de terrains.

La très nette progression de la maison individuelle en 1996 et 1997 doit beaucoup à la réforme de l'accession sociale à la propriété avec la mise en place du prêt à taux zéro en octobre 1995.

- Les travaux d'entretien de logement, après avoir baissé de 1,7 % en 1996, ont augmenté de 1 %, en prix constants, en 1997. Cette progression de l'activité est essentiellement due à des travaux non aidés ou financés par un prêt à taux zéro à la suite de la hausse des transactions dans l'ancien induite par la non-reconduction de plusieurs mesures en 1997. Par ailleurs, le plan de relance décidé au début de l'été, finançant un programme supplémentaire de réhabilitation de 50.000 logements dans le parc social (PALULOS) et de 50.000 autres dans le parc privé (35.000 Primes à l'Amélioration de l'Habitat et 15.000 décisions de subventions par l'ANAH) a fait sentir ses premiers effets au quatrième trimestre, où un surcroît de travaux a été observé.

- L'activité liée à la construction et à l'entretien de bâtiments non résidentiels a reculé de 3,7 % en 1997, malgré un faible repli des travaux d'entretien-amélioration.

La baisse de l'activité de construction neuve a été légèrement moins marquée en 1997 qu'en 1996 : - 8 %, en prix constants, contre - 9,1 % l'année précédente. Les contraintes budgétaires de l'Etat et des collectivités locales ainsi que l'absence de reprise de l'investissement des entreprises du secteur concurrentiel ont contribué à ce nouveau repli de l'activité. En outre, la réforme de la réglementation sur les implantations de grandes surfaces commerciales a pesé sur l'activité de construction.

Après avoir diminué de 0,6 %, en prix constants, en 1996, l'activité liée aux travaux d'entretien de bâtiments non résidentiels a légèrement reculé en 1997. Après un premier semestre en repli d'un peu moins de 1 %, une légère progression de 0,5 % des travaux d'entretien de bâtiments non résidentiels a été constatée au second semestre.

B. DES ORIENTATIONS POSITIVES POUR 1998

L'activité du secteur de la construction pourrait augmenter de 1,5 % compte tenu d'un environnement économique porteur, si les agents économiques traduisent, en termes d'investissement, leur retour à la confiance.

Dans ce contexte, une hausse de l'activité liée à la construction et à l'entretien de logement de 1,7 % environ, à prix constants, interviendrait sous l'effet conjugué d'une progression plus sensible des travaux d'entretien (+ 1,9 %) et d'une croissance de 1,5 point de l'activité de construction neuve.

Environ 10.000 logements de plus qu'en 1997 seraient mis en chantier en 1998 grâce au maintien à un haut niveau de la construction de maisons individuelles, et surtout à l'accroissement de la construction impulsée par les promoteurs immobiliers à l'approche de la fin, sous sa forme actuelle, de la mesure d'amortissement fiscal de l'achat d'un logement neuf destiné à la location.

En ce qui concerne les travaux d'entretien de logement, le plan de relance décidé à l'été 1997 en matière de réhabilitation du parc social public et privé, l'extension du taux de TVA réduit à l'ensemble des travaux dans le parc locatif HLM et le crédit d'impôt induiraient une accélération du rythme de croissance de l'activité en 1998.

L'activité de construction et d'entretien de bâtiments non résidentiels renouerait avec la croissance avec + 1 % en prix constants. Ce retournement de tendance concernerait tant la construction neuve que les travaux d'entretien. La hausse des transactions de bureaux et la reprise des investissements des entreprises privées et des collectivités locales, qui se traduisent d'ores et déjà par une progression des mises en chantier, contribueraient à cette augmentation.

C. DES PRÉVISIONS PLUS OPTIMISTES POUR 1999

En 1999, une accélération de la croissance de l'activité du bâtiment pourrait intervenir. Le secteur du bâtiment devrait bénéficier d'un environnement économique plus porteur qu'en 1998.

L'activité des entreprises de bâtiment, notamment celles spécialisées en entretien-amélioration du logement, devrait être dynamisée par la réduction du taux de TVA pour les travaux réalisés par les bailleurs privés dans certains logements sociaux et par la diminution, à compter du 1 er septembre 1998, des droits de mutation associés à la vente d'un bien immobilier.

L'activité liée à la construction de logements neufs devrait bénéficier en 1999 de la hausse des mises en chantier enregistrée en 1998, en matière tant de maisons individuelles que de logements collectifs, et de la poursuite de ce mouvement l'an prochain. Ainsi, selon les dernières prévisions du ministère de l'équipement, la croissance du secteur de la maison individuelle dépasserait les 10 %.

« - Les flux de l'accession à la propriété, après une expansion remarquable, devraient commencer à plafonner... sauf incitations publiques supplémentaires ;

«- la construction locative sociale ne devrait pas augmenter sensiblement... et le nombre de PLA consommés resterait stable ;

«- les flux de l'investissement locatif privé connaîtraient une évolution différenciée : stabilisation à un bon niveau dans l'ancien en réponse à l'extension du régime du conventionnement, mais recul dans le neuf à la suite du recalibrage du dispositif de l'amortissement Périssol».

Cette stabilisation autour de 270.000 ou 280.000 mises en chantier ne permet cependant pas de répondre aux besoins en logement, estimés à 325.000 environ par an entre 1995 et l'an 2000.

II. UNE AMÉLIORATION QUI SE CONFIRME AU NIVEAU EUROPÉEN

Si la construction a peu progressé en Europe au cours de la période 1995-1997, du fait d'une conjoncture défavorable et de la volonté générale de maîtriser les dépenses publiques, le retour d'un cycle conjoncturel meilleur devrait affecter toutes les activités en 1998-1999.

En 1997, la reprise de l'activité de construction a été nette dans la majorité des pays. Elle est estimée à 1,6 % en 1998 et à 2,3 % en 1999.

Les grands pays, à l'exception de l'Allemagne, prévoient pour 1998 une évolution positive ; dans les petits pays très dynamiques, le secteur de la construction devrait continuer à connaître une croissance.

L'entretien-amélioration reste le principal segment de la construction avec plus du tiers du chiffre d'affaires, suivi par la construction résidentielle (25 %), le génie civil (21 %) et le non-résidentiel (20 %).

Le logement neuf stagne en 1998 et progresserait un peu en 1999 (1,2 %), ce qui tient compte d'une forte diminution en Italie et d'une stagnation en Allemagne. Dans les pays scandinaves et au Portugal, ce secteur est en nette croissance. Néanmoins, la part du logement neuf a tendance à reculer en Europe de l'Ouest en volume et le recul est encore plus fort en unités construites.

NOMBRE DE LOGEMENTS COMMENCÉS
DANS LES CINQ GRANDS PAYS D'EUROPE

 

1994

1995

1996

1997

France

302.000

286.000

274.000

272.000

Italie

265.000

230.000

215.000

201.000

Allemagne*

573.000

603.000

561.000

571.000

Espagne

270.000

310.000

287.000

323.000

Royaume-Uni

201.000

168.000

173.000

189.000

Source : Euroconstruct
* pour l'Allemagne, il s'agit des logements terminés

En dépit de ces évolutions plus positives, le secteur ne retrouverait pas la place qu'il occupait en 1995 (10,1 % du PIB en 1999 contre 10,7 % en 1995).

DEUXIÈME PARTIE -

LA CONSOLIDATION DE L'EFFORT BUDGÉTAIRE
EN MATIÈRE DE LOGEMENT

•  Le projet de budget du logement et de l'urbanisme pour 1999 s'élève à 49,29 milliards de francs en dépenses ordinaires plus autorisations de programme, soit + 3,5 % et à 49,14 milliards de francs en dépenses ordinaires plus crédits de paiement, soit + 2,2 % par rapport à 1998. Cette augmentation est calculée à périmètre constant en incluant les comptes d'affectation spéciale.

Il convient de signaler qu'à la suite du rapport de M. Gilbert Santel 1( * ) , il a été décidé, en 1998, de fusionner la direction de l'aménagement foncier et de l'urbanisme avec la direction de l'habitat et de la construction pour créer une nouvelle direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction. Les fascicules budgétaires sont en conséquence modifiés pour regrouper les crédits de l'urbanisme et du logement.

A périmètre constant, les crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999 au titre du logement s'élèvent à 48,76 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit une hausse de + 2,2 % par rapport à 1998.

- Les dépenses ordinaires, qui représentent 78,3 % des crédits du logement, continuent d'augmenter très sensiblement pour être fixées à 35,02 milliards de francs. Elles financent quasi-intégralement les aides à la personne.

- Les dépenses en capital (crédits de paiement) représentent 6,4 milliards de francs, hors effet de la rebudgétisation des crédits pour le prêt à taux zéro, soit une diminution de 5 % par rapport à 1998.

PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999



LOGEMENT

LFI 1998

PLF 1999

Evolution

 

AP

DO ou CP

AP

DO ou CP

DO ou CP

AIDES À LA PERSONNE

Aides personnelles au logement
Accompagnement social (FSL, ALT, FAAD)

TOTAL AIDES À LA PERSONNE

 

33 155
457


33 612

 



34 629
685

35 314



4,4 %
49,9 %

5,1 %

AIDES À LA PIERRE

Locatif social

ANAH
PAH

sous-total intervention dans l'ancien

Prêt à taux zéro
FGAS

sous-total accession à la propriété

Opérations les plus sociales et RHI
Divers

TOTAL AIDES À LA PIERRE



2 936

2 200
800

3 000

6 270
260

6 530

399
16

12 882



3 205

2 105
690

2 795

6 640
260

6 900

456
19

13 374

2 923

2 200
800

3 000

6 260
300

6 560

400
15

12 898



2 885

2 140
750

2 890

6 260
300

6 560

371
15

12 721



- 10,0 %

1,7 %
8,7 %

3,4 %

- 5,7 %
15,4 %

- 4,9 %

- 18,6 %
- 18,3 %

- 4,9 %

Autres (recherche, études, information, associations)
FARIF

58
480

257
480

49
460

267
460

4,2 %

TOTAL DÉPENSES BUDGÉTAIRES

13 420

47 723

13 407

48 762

2,2 %

(millions de francs)

 
 
 
 
 

•  Depuis 1989, l'effort total de la nation en faveur du logement est passé de 120,69 milliards de francs à 139,06 milliards de francs, soit + 15,21 %. Cet effort peut se décomposer ainsi :

 

1989

1998

 
 

% total

 

% total

Dépenses aides à la pierre

18 207

15,09

13 884

10,00

Dépenses aides à la personne

19 220

15,92

33 611

24,17

Autres dépenses sur budgets autres que celui du logement


13 058


10,82


9 050


6,5

Dépenses publiques non budgétaires (contributions sociales)


36 210


30,00


46 670


33,56

Dépenses fiscales (déductions et exonérations)


34 001


28,17


35 840


25,77

TOTAL

120 696

100,00

139 055

100,00

(millions de francs)



En définitive, le volume des dépenses de la collectivité en faveur du logement a progressé lentement, alors même que les prélèvements fiscaux directs et indirects ont dans le même temps fortement augmenté : + 51,3 % en volume depuis le milieu des années 1980.

Le relèvement des aides à l'accession intervenu en 1996 et 1997 du fait de la mise en place du prêt à taux zéro n'a pas enrayé la baisse, tant en volume qu'en pourcentage, des aides à la construction. Ceci explique pour une large part la dépression des flux de construction, et par conséquent l'insatisfaction croissante des besoins en logements sur la période 1985-1998.



•  En ce qui concerne le projet de loi de finances pour 1999, la politique globale du logement menée par les pouvoirs publics s'articule autour de quatre axes prioritaires :

- la consolidation de l'effort budgétaire mené en 1998 ;

- une politique sociale du logement ;

- des mesures fiscales d'accompagnement ;

- la pérennisation du prêt à taux zéro pour cent et la modernisation du 1 % logement.

CHAPITRE PREMIER -

LA REVALORISATION DES AIDES À LA PERSONNE

Dans le projet de loi de finances pour 1999, l'effort de revalorisation des aides personnelles au logement, entrepris depuis 1997, est poursuivi.

La dotation budgétaire prévue pour le financement des aides personnelles au logement s'élève à 34,62 milliards de francs contre 32,65 milliards de francs en 1998 (hors crédits imputés sur le compte d'affectation spéciale), soit une progression de 6 %. Cette augmentation résulte de l'évolution tendancielle des prestations et de la rebudgétisation de 500 millions de francs qui provenaient en 1998 du compte d'affectation spéciale intitulé " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété ", alimenté par une contribution exceptionnelle du 1 % logement. L'an dernier, votre commission avait déploré que des fonds affectés par voie conventionnelle au financement des aides à la pierre changent d'affectation en contribuant au financement des aides à la personne, et ce même si le FNAL contribue au financement de l'allocation de logement sociale (ALS)-accession.

La dotation budgétaire demandée pour 1999 se décompose ainsi :

- la contribution au Fonds national de l'habitation (FNH) qui finance l'aide personnalisée au logement augmente de 13,5 % et s'élève à 16,5 milliards de francs ;

- la contribution au Fonds national d'aide au logement (FNAL) qui finance l'allocation de logement sociale est reconduite au niveau atteint en 1998, soit 18,1 milliards de francs après avoir progressé de 10,5 % en 1998.

Plus généralement, en 1997, 75,3 milliards de francs de prestations d'aides personnalisées au logement ont été versés à 6,17 millions de ménages .

I. RAPPEL DES CARACTÉRISTIQUES DES AIDES À LA PERSONNE

•  Les aides personnelles au logement se composent de trois aides distinctes, versées sous conditions de ressources :

- l'allocation de logement à caractère familiale (ALF), créée par la loi du 1 er septembre 1948, intégralement financée par les cotisations allocations familiales des employeurs ;

- l'allocation de logement sociale (ALS), créée par la loi du 16 juillet 1971, financée par le FNAL, qui est alimenté par une contribution de l'Etat et une cotisation des employeurs. Cette allocation est attribuée, depuis le 1 er janvier 1993, à toute personne, sous seule condition de ressources, qui ne satisfait pas aux conditions fixées pour bénéficier de l'ALF ou de l'APL ;

- l'aide personnalisée au logement (APL) créée par la loi du 3 janvier 1977 s'applique à un parc de logements déterminés, quelles que soient les caractéristiques familiales des occupants.

Le champ d'application de l'APL couvre :

- en accession à la propriété : les logements financés avec des prêts aidés par l'Etat (prêts d'accession à la propriété ou prêts conventionnés) ;

- en secteur locatif : les logements conventionnés, financés avec des PLA ou des PC locatifs, ou conventionnés avec des subventions à l'amélioration (PALULOS ou ANAH), ainsi que les logements existants, conventionnés sans travaux, appartenant à des organismes d'habitation à loyer modéré ou des sociétés d'économie mixte ou appartenant à d'autres bailleurs lorsque les logements ont bénéficié avant 1977 des anciennes aides de l'Etat.

Le FNH, qui finance l'aide personnalisée au logement, est alimenté par des contributions provenant des régimes de prestations familiales, y compris le budget annexe des prestations sociales agricoles, et du FNAL, et par une subvention d'équilibre inscrite au budget du ministère du logement.

Les trois aides sont versées sous condition de ressources aux personnes qui acquittent un minimum de loyer ou de mensualité et sous réserve que le logement constitue leur résidence principale.

Le barème des aides tient compte de la situation familiale du demandeur, du montant du loyer dans la limite d'un plafond, et de ses ressources calculées sur l'année n - 1 ainsi que, s'il y a lieu, de celles de son conjoint et des personnes vivant habituellement à son foyer.

•  Les prestations versées en 1997 se décomposent ainsi :

(milliards de francs)

 

APL

ALS

ALF

TOTAL

Locatif

29,15

20,50

13,14

62,79

Accession

8,96

0,50

3,05

12,51

TOTAL

38,11

21,00

16,19

75,30

Source : balances comptables 1997 CNAF et CCMSA (chiffres provisoires)



Les 75,3 milliards de francs d'aides versées se partagent à parts sensiblement égales entre APL et allocations logement (ALF + ALS). Les aides au secteur locatif, très nettement majoritaires, représentent 83,4 % des prestations . Les aides servies aux étudiants peuvent être estimées à 6 milliards de francs (dont 4,6 milliards de francs en ALS).



•  Le nombre des bénéficiaires des aides au logement au 31 décembre 1997 se répartit ainsi :

(en milliers)

 

Location

Accession

TOTAL

Aide personnelle au logement (APL)

2.223

621

2.844

Allocation de logement sociale (ALS)

2.090

65

2.155

Allocation de logement familiale (ALF)

892

278

1.170

TOTAL

5.205

964

6.169

Source : Statistiques de bénéficiaires CNAF et CCMSA

- Les locataires (y compris les résidents de foyers) représentent 84 % des bénéficiaires . Parmi ceux-ci, les ménages logés dans le parc non conventionné, qui bénéficient de l'AL, sont majoritaires (57,3 %) ; 557.000 ménages hébergés dans des foyers (foyers de personnes âgées, de travailleurs migrants, de jeunes travailleurs, de personnes handicapées et de résidences sociales en APL, résidences universitaires, maisons de retraite, foyers de jeunes travailleurs en ALS) bénéficient d'une aide au logement, et représentent 11 % des locataires.

Enfin, avec 662.000 bénéficiaires, les étudiants représentaient en décembre 1997, 12,6 % des locataires percevant une aide au logement.

- 3,4 millions de ménages sont composés d'une personne seule ou d'un couple sans enfant : ces " petits ménages " représentent ainsi plus de la moitié des bénéficiaires, soit 56 %. Les personnes âgées de plus de 65 ans constituent une part importante de ces effectifs (955.000 ménages soit 15,5 % du total des bénéficiaires).

- 94 % de ces locataires ont un revenu inférieur à 2 SMIC et 56 % ont des revenus inférieurs à 1 SMIC .

Le profil des accédants est relativement différent car très peu ont des revenus inférieurs à 1 SMIC ; mais 62 % sont des salariés modestes car leurs revenus sont inférieurs à 2 SMIC.

II. L'ACTUALISATION DES BARÈMES MENÉE DEPUIS 1997 :UNE NÉCESSITÉ SOCIALE

•  Il convient de rappeler qu'en 1995 et 1996, les barèmes des aides personnelles n'ont pas été revalorisés, ce qui représentait une économie de 1 milliard de francs en année pleine, pour le budget de l'Etat.

De plus, en 1996, une modification est intervenue sur les barèmes et le mode de prise en compte des revenus, pour obtenir une égalité de traitement entre les salariés et les autres bénéficiaires. En définitive, un nouveau barème construit sur la notion de taux d'effort s'est appliqué à tous les locataires du parc conventionné et, s'agissant des seuls nouveaux bénéficiaires, certains abattements spécifiques ont été supprimés et certains revenus de transfert intégrés dans l'assiette des ressources prises en compte par le calcul des aides. Ces différentes mesures ont réduit la croissance des prestations de 2,3 milliards de francs en 1998, dont 1,17 milliard de francs d'économie pour la contribution budgétaire de l'Etat.



Au 1 er juillet 1997 , un montant de 2,5 milliards de francs a été consacré à une actualisation (pour 2 milliards), et à une revalorisation, tenant compte du " gel " de 1995 et 1996 (pour 500 millions de francs), des barèmes des aides personnelles au logement.

Ce montant a permis d'augmenter, d'une part, les loyers plafonds de manière différenciée selon la taille des familles d'un taux supérieur à l'évolution de l'indice du coût de la construction (1,8 %) -qui est normalement l'indice de référence retenu pour ce paramètre- et d'autre part, le forfait de charges a été actualisé de 2,5 %.

Cette revalorisation des barèmes s'est traduite par des gains d'aide importants pour les petits ménages ainsi que pour les familles dans le parc non conventionné, dont le taux d'effort est le plus élevé.

Par ailleurs, les étudiants dont le loyer dépassait le loyer plafond (70 % des cas) ont vu leur ALS augmenter de 2 à 2,5 %, soit un montant légèrement supérieur à la hausse des prix.



Au 1 er juillet 1998 , le barème des aides personnelles au logement a été actualisé pour un montant de 1,55 milliard de francs .

Ce montant a permis de revaloriser les paramètres de calcul conformément aux dispositions de l'article L.351-3 du code de la construction et de l'habitation concernant l'APL et d'augmenter, d'une part, les loyers plafonds d'un taux égal à l'évolution de l'indice du coût de la construction (2,4 %), d'autre part le forfait de charges, d'un montant supérieur à celui de l'indice des prix à la consommation hors tabac (1,5 %).

Comme en 1997, les étudiants dont le loyer dépassait le loyer plafond ont vu leur ALS augmenter de 2,1 %.



•  Outre l'actualisation proprement dite, diverses mesures concernant les accédants à la propriété ont été décidées :

- compte tenu du réaménagement des prêts à l'accession à la propriété (PAP) prévu par le décret n° 98-192 du 19 mars 1998 qui supprime la progressivité des mensualités de remboursement, la progression annuelle automatique des mensualités plafonds des titulaires de PAP à taux fixes et à mensualités progressives souscrits entre le 1 er juillet 1981 et le 31 décembre 1991 est " bloquée " au niveau atteint au 1 er juillet 1997 ;

- le taux d'effort minimal des nouveaux accédants en APL est fixé à 25 % ;

- le plancher de ressources n'est pas appliqué aux accédants à la propriété en APL et en AL lorsque, postérieurement à la signature du contrat de prêt et pendant la période d'accession en cours, le bénéficiaire ou son conjoint se trouve dans l'obligation de cesser son activité professionnelle et est admis au bénéfice d'une pension d'invalidité, d'une rente d'accident du travail, de l'allocation aux adultes handicapés ou de l'allocation compensatoire (mesure concernant les bénéficiaires ayant réalisé une opération d'accession avant le 1er juillet 1997).

•  En ce qui concerne les orientations retenues par le gouvernement en matière d'aides personnelles au logement, un groupe de travail constitué au sein de la CNAF depuis mai 1997 a pour objectif prioritaire la mise en oeuvre de la réforme des aides personnelles au logement pour aller vers plus de simplification et de justice sociale.

Plusieurs mesures récentes ont été adoptées pour harmoniser les barèmes, poursuivant en cela l'effort mené depuis plusieurs années.

- Ainsi, l'harmonisation des " bases ressources " servant au calcul des aides personnelles au logement est à ce jour quasiment réalisée ; ne subsistent plus que deux dispositions spécifiques, l'abattement forfaitaire pour familles monoparentales en AL et l'abattement forfaitaire en cas de résidence séparée pour des raisons professionnelles en APL, à propos desquelles le groupe de travail devrait prochainement émettre des propositions.

- Par ailleurs, la mesure annoncée par le Premier ministre lors de la Conférence de la famille du 12 juin 1998 consistant à aligner en trois ans les loyers plafonds de l'ALF sur ceux de l'APL constitue une deuxième étape importante de cette harmonisation. Cet alignement est déjà réalisé pour l'APL et l'ALS alors que des écarts pouvant varier de 4 à 50 % selon la zone géographique et la taille de la famille subsistent entre l'APL et l'ALF.

- Enfin, l'extension à l'AL locative du barème de l'APL locative est envisagée comme troisième étape de ce processus ; le groupe de travail, constitué au sein de la CNAF, s'est fixé comme objectif l'évaluation du coût ainsi que les modalités de sa réalisation.

Votre rapporteur souligne tout l'intérêt des efforts faits pour simplifier et harmoniser les différents régimes d'aide à la personne et souhaite que la mise en oeuvre de ces mesures soit la plus rapide possible. Il suggère également que soit évoquée la question de la prise en compte des charges locatives par les aides personnelles.

CHAPITRE II -

UN EFFORT DE SOLIDARITÉ POUR LE LOGEMENT DES PLUS DÉFAVORISÉS

Le projet de budget pour 1999 traduit les priorités retenues par le volet logement de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions.

I. LES DISPOSITIONS LOGEMENT DE LA LOI D'ORIENTATION RELATIVE À LA LUTTE CONTRE LES EXCLUSIONS

•  Le volet logement constitue un élément essentiel du dispositif très complet adopté par cette loi pour lutter contre l'exclusion, car chacun est désormais convaincu que le logement est la condition première pour sauvegarder l'autonomie personnelle et familiale et permettre l'intégration dans la vie sociale et professionnelle.

Or le constat dressé par le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées indique que la loi du 31 mai 1990, qui affirme le droit au logement pour tous, n'est pas encore réellement appliquée pour les catégories les plus vulnérables de la population :

- 2,5 millions de personnes sont mal logées ;

- 200.000 personnes sont sans abri ;

- le parc locatif à très bas loyers (500 F/mois pour 30 m 2 ) est passé de plus de 3 millions de logements en 1984 à 800.000 en 1996. Il n'accueille plus qu'un locataire pauvre sur 10 contre 1 sur 2 en 1984.



•  Dans la loi d'orientation relative à la lutte contre l'exclusion, les mesures relatives au logement s'articulent autour de cinq grands axes :

- garantir le droit au logement ;

- prévenir les expulsions ;

- éradiquer l'insalubrité et réduire la précarité dans l'habitat ;

- accroître l'offre de logements adaptés aux personnes défavorisées, notamment par des incitations fiscales ;

- concilier accueil des plus démunis et mixité sociale, en modifiant les conditions d'attribution de logements HLM.

Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs publics apportent un soutien renforcé et des moyens accrus aux organismes, aux associations qui concourent à la mise en oeuvre sur le terrain du droit au logement pour tous.



•  Globalement les mesures prises en faveur du logement en accompagnement du dispositif législatif représentent un total de plus de 4 milliards de francs sur la période 1998-2000 répartis comme indiqué dans le tableau ci-dessous.

Programme de prévention et de lutte contre les exclusions
Financement du volet logement

En millions de francs

VOLET LOGEMENT

 
 
 
 
 
 

1998

1999

2000

Cumul
1998/2000

Renforcer le droit au logement
Favoriser une gestion locative intermédiée (financée sur le FSL)
Fonds de solidarité logement (mesure nouvelle)




20




150




150




320

FSL (mesure nouvelle PLF 1998)

65

65

65

195

Réforme des attributions de logements sociaux

1

4

5

10

Modernisation de la réquisition (crédits nouveaux LF 98)

50

50

50

150

Exonération de TFPB des PLA-intégration

25

55

55

135

Ouverture de l'allocation de logement temporaire (ALT) aux CCAS

20

45

45

110

Financement Sécurité sociale

10

23

23

55

Continuité allocations ALT vers APL

10

20

20

50

Financement Sécurité sociale

5

10

10

25

Mobiliser et accroître l'offre de logements
Taxe sur les logements vacants des personnes de droit moral
Sous-locataires : exonération de droits de bail et TH




4




8




8




20

PLA-intégration (mesure nouvelle PLF 98)

670

670

670

2.010

Améliorer les conditions de vie dans l'habitat
Prévention du saturnisme


23


50


50


123

Lutte contre les marchands de sommeil
Prévention des coupures d'électricité


47


56


56


159

Prévention des coupures d'eau

 

60

60

120

Prévention des coupures de téléphone

200

200

200

600

Financement opérateurs

247

316

316

879

TOTAL LOGEMENT

1.135

1.433

1.434

4.002

Financement Sécurité sociale

15

33

33

80

Financement opérateurs

247

316

316

879

dont crédits nouveaux LF 98

670

670

670

2.010

Financement Etat supplémentaire

203

415

416

1.033

Source : Ministère de l'Emploi et de la Solidarité)

 
 
 
 

II. LES DÉPENSES DE SOLIDARITÉ POUR 1999

A. UN EFFORT FINANCIER IMPORTANT POUR LES FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LE LOGEMENT

•  En application de la loi du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre du droit au logement, les plans départementaux d'action pour le logement des personnes défavorisées ont institué dans chaque département un fonds de solidarité pour le logement (FSL).

Ces fonds doivent aider les ménages défavorisés à se maintenir dans les logements locatifs ou à y accéder. Ils financent également la mise en oeuvre des mesures d'accompagnement social lié au logement, qui concernent tous les ménages défavorisés le nécessitant, qu'ils soient locataires, accédants ou propriétaires occupants.

Enfin, les FSL peuvent également garantir ou financer les associations qui assurent une fonction intermédiaire entre les locataires ou les bailleurs, ou qui font de la sous-location pour les personnes défavorisées.

Les aides financières accordées par les FSL peuvent prendre la forme de prêts, de subventions ou de garanties adaptée à chaque situation.

Récapitulatif des dépenses des FSL
(en millions de francs)


Années

1993

1994

1995

1996

1997
(estimation)

Aides au maintien

296,5

337,7

336,8

339,9

360

Aides à l'accès

196,0

247,0

321,2

382,3

406

Paiement de garanties

9,6

17,4

22,4

30,4

42

ASLL (1)

124,2

148,0

171,0

202,4

245

Gestion locative

 
 

8,4

10,1

20

Subventions aux associations

7,0

15,9

20,1

30,2

34

Fonctionnement

55,0

72,2

80,2

98,7

118

Dépenses totales
dont aides (2)

709,2
633,5

846,1
766,2

965,6
880,4

1.099,7
996,1

1.231
1.107

NB : Les chiffres figurant dans ce tableau sont les décaissements de trésorerie.
(1) accompagnement social lié au logement
(2) total des dépenses des FSL non compris les frais de fonctionnement et les dépenses diverses
Source : Secrétariat d'Etat au logement




•  La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions modifie les compétences des FSL, les conditions et modalités des aides qu'ils attribuent, ainsi que les règles relatives à leurs structures, afin de définir un socle commun " a minima " de réglementation qui s'impose à tous les FSL.

- L'article 36 de cette loi ouvre les aides des FSL aux sous-locataires, limite les critères d'éligibilité aux seuls critères de niveau de ressources et de nature et d'importance des difficultés rencontrées, interdit toute restriction d'accès au FSL reposant sur une condition de résidence préalable dans le département, impose la motivation des notifications de refus d'aide du FSL, décrit les modalités de passation des conventions relatives à l'accompagnement social lié au logement (ASLL) et prévoit un décret limitant les frais de fonctionnement des FSL.

- Les articles 37 et 38 sont relatifs aux modalités d'organisation juridique, financière, et comptable des fonds de solidarité. Le fonds a la faculté de se constituer en groupement d'intérêt public (GIP) ; il est prévu que le GIP puisse déléguer sa gestion à une caisse d'allocations familiales, afin de permettre le maintien du partenariat existant, entre une CAF gestionnaire, et un FSL qui se constituerait en GIP. En l'absence de constitution d'un GIP, le plan prévoit, comme auparavant, la composition de l'instance de décision du FSL et désigne la personne morale chargée d'assurer la gestion du fonds, qui est, soit une caisse d'allocations familiales, soit une association agréée. Une convention de gestion sera signée à cet effet.

- L'article 39 définit l'objet du décret d'application de la loi du 31 mai 1990, et l'étend de manière importante, en lui fixant de préciser les délais maximum d'instruction des demandes auprès du FSL, les principales règles de fonctionnement, les conditions de recevabilité, les formes et modalités d'intervention du fonds. Cet ensemble de règles de niveau national, constituera le cadre de référence, pour la définition par le plan départemental, des règles d'intervention du FSL, ainsi que le prévoit l'article 36 de la loi.



Les ressources des FSL dans le projet de loi de finances pour 1999

- Les ressources des FSL sont constituées des dotations et des ressources internes (reports, retours de prêts...). Chaque FSL bénéficie d'une participation obligatoire de l'Etat et du Conseil général, ce dernier devant verser au moins autant que l'Etat. Ensuite les principaux contributeurs sont les CAF, les communes, les organismes d'HLM et depuis 1998 les ASSEDIC, en raison de la réforme des fonds sociaux de l'UNEDIC adoptée le 2 juillet 1997.

Les ressources des FSL

 
 

1993

1994

1995

1996

1997
(estimation)

1. Dotations obligatoires

 
 
 
 
 

Crédits Etat

177,2

208

330

250

275

Conseils généraux

182,6

210

328,3

264,8

301

S/total 1

 

359,8

418

658,3

514,8

576

2. Dotations volontaires

 
 
 
 
 


CAF

Nombre
départements

73

74

81

80

85

 

Montant

36,2

59,1

49,6

48,2

50

Communes

Nombre département

74

72

74

75

76

groupements communes

Montant

25,8

30,6

37,2

39,8

37

Organismes
HLM et SEM

Nombre département

72

78

73

77

80

 

Montant

25,4

37,9

34,7

37,8

44

 

Nombre département

96

96

97

98

100

S/total 2*

Montant

93,6

138,7

134,8

138,5

159

S/total 3 - Ressources internes

699,5

830,5

844,9

1.014

882

TOTAL

1.153

1.398

1.641

1.678

1.635

* Ce sous-total, outre les participations des CAF communes et organismes HLM, inclut les financements du 1 % logement et des caisses de mutualité sociale agricole.

- Les mesures adoptées dans la loi d'orientation relative à la lutte contre l'exclusion entraînent une forte augmentation de la contribution de l'Etat, et donc de celle des départements.

Dans la loi de finances initiale pour 1998, 340 millions de francs étaient prévus, qui ont été abondés de 20 millions de francs. De plus, l'aide à la gestion locative intermédiée des associations, que ce soit à travers la sous-location ou la gestion immobilière, prévue par l'article 40 de la loi, a bénéficié de 10 millions de francs au titre de 1998.

Dans le projet de loi de finances pour 1999, la dotation budgétaire pour les FSL augmente de 61,7 % et se répartit en 490 millions de francs pour les FSL eux-mêmes et 60 millions de francs pour les associations qui font de la gestion locative intermédiée. Pour ces dernières, le décret n° 98-1029 du 13 novembre 1998 fixe les conditions de délivrance de l'agrément permettant ensuite de percevoir l'allocation, les modalités de la convention qui doit être signée entre l'association et le préfet de département ainsi que le montant forfaitaire annuel de l'aide par logement (3.200 F en Ile-de-France et 2.900 F sur le reste du territoire).

Votre rapporteur approuve la forte augmentation de la dotation budgétaire prévue pour les FSL; ce dispositif est pleinement efficace sur le terrain et tout doit être fait pour faciliter son intervention le plus en amont possible.

B. L'ALLOCATION DE LOGEMENT TEMPORAIRE (ALT)

•  L'aide aux associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées, communément appelée aide au logement temporaire (ALT) a été instituée par la loi n° 91-1406 du 31 décembre 1991 portant diverses dispositions d'ordre social. C'est une aide forfaitaire versée exclusivement aux associations ayant conclu une convention avec l'Etat.

L'aide au logement (ALT) a deux finalités :

- c'est une aide qui a été créée pour se substituer exceptionnellement aux aides à la personne, qu'il s'agisse de l'APL ou des AL, quand le versement de ces aides n'est pas possible, notamment du fait d'une durée de séjour trop brève pour permettre l'ouverture d'une aide à la personne,

- l'ALT doit également permettre aux associations qui accueillent des personnes défavorisées de se doter d'un parc plus important.

Comme les aides à la personne, l'ALT n'est pas contingentée.

Elle est financée par le Fonds national d'aide au logement (FNAL) qui bénéficie à cet effet d'une contribution de l'Etat et d'une contribution des régimes de prestations familiales, à parité, et versée par les CAF qui prélèvent 2 % au titre des frais de gestion.

Une circulaire parue le 22 janvier 1998 rappelle les modalités de renouvellement des conventions ALT et de calcul du montant de l'aide, de façon à mieux contrôler, à l'occasion du renouvellement, l'utilisation antérieure de l'ALT et à éviter que les versements d'ALT aux associations ne soient supérieurs aux frais réels engagés par ces dernières pour la mobilisation des locaux.



•  Après une très forte montée en charge de l'ALT en 1993, 1994 et 1995 très largement due à la mise en oeuvre du plan d'urgence, la croissance de la dotation s'est ralentie depuis 1996.

En 1997, les montants totaux d'ALT consommés s'élèvent à 230,8 millions de francs .

Les personnes accueillies dans les logements temporaires sont majoritairement des isolés (82,3 % des ménages), masculins (57,2 %) et jeunes (80 % ont moins de 40 ans).

La durée des séjours est en générale courte, inférieure à un mois dans 54,9 % des cas. Mais la part des séjours de plus de 6 mois a presque doublé en 1996 (période octobre 1995-septembre 1996) par rapport à la période précédente ; cela doit conduire à veiller à ce que l'ALT ne soit pas déviée de sa finalité d'accueil temporaire.



•  L'article 53 de la loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions rend éligibles à l'ALT les centres communaux ou intercommunaux d'action sociale. Ceci devrait encourager des initiatives communales pour répondre aux situations d'urgence.

L'ouverture de l'ALT aux CCAS va représenter, dès 1998, une augmentation de 7,6 % des dépenses d'ALT. Le coût (en consommation, y compris les frais de gestion) est estimé à 19,5 millions de francs en 1998 et à 38 millions de francs en 1999, soit en tout 57,5 millions de francs sur les deux ans. Ce coût sera financé pour moitié sur le budget de l'Etat, soit 10 millions de francs en 1998 et 20 millions de francs en 1999.

En conséquence, dans le projet de loi de finances pour 1999 la dotation pour le financement de l'ALT est fixée à 130 millions de francs contre 110 millions en 1998.

C. LES FONDS DÉPARTEMENTAUX D'AIDE AUX ACCÉDANTS EN DIFFICULTÉ

Les fonds d'aides aux accédants en difficulté ont été mis en place en 1988 -initialement à titre de mesure conjoncturelle pour une période de trois ans- en réponse aux difficultés des titulaires de PAP de la génération 1981-1984. En 1993, il a été décidé de permettre de reconduire les fonds existants ou de créer de nouveaux fonds afin de compléter le dispositif de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre du droit au logement.

La contribution financière de l'Etat aux fonds est subordonnée à celle du conseil général et pour un même montant. L'aide est allouée sous forme de prêts sans intérêt à tous les titulaires de PAP à annuités progressives souscrits entre le 1er janvier 1981 et le 28 janvier 1991, présentant une situation conjoncturelle d'impayés.

Le montant annuel des crédits inscrits au titre de ce dispositif d'aides s'établit à 5 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 contre 6,5 millions de francs en 1998, en diminution de 30 % du fait d'un effort de révision des services votés. De plus, le réaménagement des prêts PAP prévu par le décret n°98-192 du 19 mars 1998 devrait améliorer la situation des titulaires de ce type de prêt.

CHAPITRE III -

L'INSUFFISANTE CONSOMMATION DES MOYENS BUDGÉTAIRES AFFECTÉS AU LOGEMENT LOCATIF SOCIAL

I. UNE RÉGLEMENTATION POUR LE LOGEMENT LOCATIF SOCIAL EN PLEINE EVOLUTION

A. RAPPEL DE LA RÉGLEMENTATION GÉNÉRALE SUR LES PLA

•  Le régime juridique et financier des logements locatifs sociaux, prévu par les articles R. 331-1 à R. 331-28 du code de la construction et de l'habitation a été profondément modifié depuis 1996, principalement par l'application d'un taux réduit de TVA à 5,5 %, sur l'ensemble de ces opérations.

- L'article 17 de la loi de finances pour 1997 a baissé à 5,5 %, le taux de TVA applicable à l'acquisition ou la construction de logements sociaux mentionnés au 3° de l'article L. 351-2 du code de la construction et de l'habitation et financés au moyens d'un prêt prévu à l'article R. 331-1 du même code .

En ce qui concerne la construction de logements sociaux, la technique fiscale n'a pas été la facturation au taux réduit par les entrepreneurs, mais un mécanisme de livraison à soi-même (LASM) : les bailleurs sociaux récupèrent la TVA payée sur les factures au taux de 20,6 % et auto-liquident une TVA au taux de 5,5 % au moment de l'achèvement du logement.

- L'article 14 de la loi de finances pour 1998 a prolongé cette réforme en soumettant au taux réduit de TVA , au moyen de la même technique de la LASM, les travaux éligibles à la PALULOS, les travaux d'amélioration, de transformation et d'aménagement réalisés dans le cadre d'un PLA acquisition-amélioration, et les travaux, de même nature que les précédents, financés sur fonds propres.

Le décret du 30 avril 1998 a précisé la nature des travaux éligibles au taux réduit et institué une nouvelle procédure de décision favorable pour les travaux financés sur fonds propres.

- L'article 111 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier a étendu le champ des deux mesures précitées aux constructions et aux travaux portant sur des logements-foyers.



•  Les opérations éligibles au financement PLA sont celles portant sur l'acquisition de terrains à construire, ou de droits à construire, les opérations de construction proprement dite, d'acquisition-amélioration ou d'amélioration ou transformation seule de logements sociaux y compris les logements-foyers, destinés à la résidence principale de leurs occupants.

Trois règles s'imposent s'agissant des conditions d'octroi de ces prêts :

- Le maître d'ouvrage doit passer une convention avec l'Etat qui ouvre droit pour les locataires à l'APL et fixe le loyer maximum autorisé.

- Le logement PLA est attribué à des personnes physiques dont les revenus n'excèdent pas un certain plafond.

- Le logement est soumis à un loyer maximum fixé par la convention conclue entre le bailleur et l'Etat en fonction d'un prix au m 2 de surface utile qui varie selon la zone, et qui évolue chaque année en fonction de la variation de l'indice du coût de la construction.

Le montage des PLA passe par deux circuits de financement ; celui de la Caisse des Dépôts et Consignations qui assurent le financement de 9/10 e des opérations et celui du Crédit Foncier de France.

Des subventions pour surcharge foncière sont également susceptibles d'intervenir. Les taux de subvention tiennent compte de la situation géographique de l'opération et de ses caractéristiques sociales. Le tableau, ci-dessous, donne les taux indicatifs par catégories d'opérations.

 
 

TAUX

 

Opérations situées dans les zones opérationnelles*

30 %

CONSTRUCTION NEUVE

Cas général

40 %

 

Opérations prioritaires**

50 %

 

Cas général

40 %

ACQUISITION-AMELIORATION

Opérations prioritaires**

50 %

 

Opérations portant sur des immeubles déclarés insalubres

60 %

* Périmètre d'intervention des établissements publics d'aménagement de villes nouvelles, zones d'aménagement concerté, zones de rénovation urbaine, périmètre de restauration immobilière, zone de résorption de l'habitat insalubre.

** Opérations prioritaires définies par la politique locale de l'habitat, telles que opérations programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH), projets de quartiers, opérations de développement social des quartiers (DSQ) ou habitat et vie sociale (HVS).


En 1997, 217,1 millions de francs ont été consommés sur les crédits du budget général et sur les dotations du FARIF et 5.732 logements étaient concernés.

B. LE NOUVEAU RÉGIME DES PLA " TRÈS SOCIAUX "

Les différentes catégories de prêts locatifs aidés ont été également profondément modifiées.

- Depuis le 1er janvier 1998, les PLA à loyer minoré (PLALM), les PLA d'intégration (PLAI) remplacent les anciens PLATS (très sociaux) et leur régime est défini par le décret n° 97-1261 du 29 décembre 1997.

- Le régime des PLALM et PLAI a pour objectif d'aider les organismes HLM, les SEM, les collectivités territoriales (ou leurs groupements) et les organismes agréés par le préfet oeuvrant dans le domaine de l'insertion par le logement à réaliser les opérations à finalité très sociale, qu'il s'agisse de la construction de logements neufs, de l'acquisition de logements anciens avec ou sans travaux, de l'acquisition et la transformation de locaux en logements, des travaux d'amélioration exécutés sur des immeubles ou des logements cédés à bail emphytéotique par l'Etat, des collectivités locales ou leurs groupements ou encore des travaux de transformation ou d'aménagement de locaux ou d'immeubles non affectés à cet usage.

- Les logements financés par ces prêts sont destinés aux ménages qui rencontrent des difficultés économiques mais sans avoir besoin d'accompagnement social (PLALM) et aux ménages qui cumulent difficultés économiques et difficultés sociales (PLAI).

• Les opérations réalisées en PLALM ou PLAI bénéficient, outre d'un taux de TVA à 5,5 %, de subventions dont les taux varient selon la nature du produit financier et selon le type d'opérations envisagées :

opérations d'acquisition-amélioration,

- en PLALM , subvention à taux majoré limitée à 13 % (18 % par dérogation préfectorale) ;

- en PLAI , subvention à taux majoré limitée à 20 % (25 % par dérogation préfectorale).

opérations de construction,

- en PLALM , subvention à taux majoré limitée à 8 % (13 % par dérogation préfectorale) ;

- en PLAI , subvention à taux majoré limitée à 20 %.

S'agissant des conditions d'octroi des subventions, elles sont subordonnées à la signature d'une convention entre le maître d'ouvrage et l'Etat, qui ouvre droit pour les locataires à l'aide personnalisée au logement et fixe le loyer maximal autorisé. En ce qui concerne les opérations de construction de logements locatifs très sociaux, il y a lieu de distinguer deux décisions administratives distinctes : une première émanant du préfet portant agrément de l'opération pour bénéficier du taux de TVA à 5,5 % et une seconde concernant l'attribution de la subvention.

Le plafond de ressources des locataires à l'entrée dans les lieux est limité à 60 % de celui du PLA neuf. Chaque opération fait l'objet d'une convention d'attribution au profit des personnes défavorisées conclue entre le maître d'ouvrage, l'Etat et les autres partenaires financiers, et à laquelle peuvent adhérer les associations ou services sociaux susceptibles de présenter les demandes de logement. Enfin, le montant du loyer est limité à 80 % du loyer maximum PLA, sauf dérogation préfectorale.

C. LE DISPOSITIF DES PLA " CONSTRUCTION-DÉMOLITION "

- Les PLA " construction-démolition " sont destinés à accompagner, et si possible à anticiper, les opérations de démolition rendues nécessaires par l'obsolescence physique ou la dégradation urbaine et sociale de certains ensembles.

Il s'agit de permettre, sur le site même ou dans la même commune ou dans l'agglomération, le relogement des ménages occupant les immeubles à démolir, à des conditions de loyer aussi proches que possible de celui initial.

- Les modalités de calcul de l'assiette de la subvention sont identiques à celles des PLALM et PLAI.

Cette subvention peut être complétée par un prêt de la Caisse des Dépôts et Consignations au taux de 4,3 %, d'une durée de 32 ans, assorti d'un préfinancement qui peut couvrir le prix de revient de l'opération, déduction faite de la ou des subventions obtenues. De plus ces opérations peuvent bénéficier d'une subvention de l'Etat à taux majoré dans la limite de 12 %.

- Le plafond de ressources des locataires à l'entrée est celui du PLA et le montant du loyer doit se rapprocher des conditions de loyer pratiquées dans le logement initial.

En tout état de cause, l'effort financier consenti par le ménage relogé doit rester très proche, après mise en place des aides personnelles, de celui consenti auparavant.

D. LE RÉGIME DES AIDES À LA RÉHABILITATION DES LOGEMENTS SOCIAUX, À TRAVERS LA PALULOS.

•  Depuis le 1er janvier 1998, en application de l'article 14 de la loi de finances pour 1998, les opérations de réhabilitation des logements locatifs sociaux appartenant aux bailleurs sociaux bénéficient du taux réduit de TVA de 5,5 %, et d'une subvention d'un taux au plus égal à 10 % du coût prévisionnel des travaux subventionnables plafonné à 85.000 F par logement.

Le préfet peut déroger au plafond de 85.000 F par logement, pour des opérations réalisées dans des immeubles dégradés, pour des opérations de restructuration externe des immeubles ou de reprise de l'architecture extérieure.

Le plafond des travaux peut être porté à 130.000 F par logement en cas d'augmentation de la surface habitable d'au moins 10 %, dans les logements achevés au 31 décembre 1960. Le taux de la subvention peut être porté à 25 % dans le cas de la réalisation de travaux de sécurité, d'opérations expérimentales ou dans le cadre des opérations Habitat et vie sociale ou de développement social des quartiers ou en zones urbaines sensibles. Ce taux de 25 % peut également être atteint dans le cas d'opérations dont le maître d'ouvrage est une commune de moins de 5.000 habitants. Un taux de 40 % peut être pratiqué à titre exceptionnel, par dérogation préfectorale, lorsque le maître d'ouvrage rencontre des difficultés financières particulières.

Ces travaux de réhabilitation visent à la mise en conformité de logements achevés depuis au moins quinze ans avec les normes minimales d'habitabilité, à la réalisation d'économies d'énergie, ou encore à l'amélioration de la vie quotidienne, en ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens ou la prise en compte des personnes handicapées.



•  Sur les bases d'une estimation réalisée en 1995, une convention signée le 17 janvier 1995 entre le Gouvernement et l'Union nationale des fédérations d'organismes d'HLM (UNFOHLM) a retenu un programme de réhabilitation du parc locatif social, portant sur 600.000 logements dont 250.000 dans les quartiers prioritaires définis par la politique de la ville.

Cette convention prévoit la réalisation de ce programme sur cinq ans (1995-1999) sur la base d'un rythme annuel de 120.000 logements réhabilités.

En complément de ce programme, le premier ministre a annoncé en juin 1997 la réhabilitation de 50.000 logements sociaux supplémentaires et a précisé que un million de logements seraient réhabilités d'ici la fin de la législature, dans l'ensemble du parc locatif social tant public que privé.

II. LA SOUS-CONSOMMATION DES CRÉDITS FINANÇANT LES LOGEMENTS LOCATIFS SOCIAUX

A. LE NIVEAU DES DOTATIONS BUDGÉTAIRES POUR 1999 ET LES RÉALISATIONS DE LOGEMENTS SOCIAUX EN 1998

•  La ligne fongible qui sert de support aux subventions des PLA et des PALULOS est dotée de 2,92 milliards de francs en autorisations de programme et 2,88 milliards de francs en crédits de paiement, soit respectivement une diminution de 0,4 % et de 9,9 %.

Pour la région Ile-de-France, le fonds d'aménagement pour la région Ile-de-France accordera 460 millions de francs en crédits de paiement pour la construction sociale.

•  Le programme physique associé au budget 1999 est identique à celui décidé pour 1998, à savoir

- 80.000 PLA dont 20.000 PLA à loyer minoré

10.000 PLA d'intégration

5.000 PLA démolition-construction


- 120.000 PALULOS.

L'affichage de ce programme physique -identique à celui de 1998, alors même que les crédits de paiement arrêtés dans le projet de loi de finances pour 1999 sont en diminution- semble vouloir dire que le gouvernement est conscient du décalage important et durable constaté entre les intentions qu'il affiche en loi de finances et les opérations de logements sociaux effectivement réalisées.



•  En effet, si les crédits budgétaires pour la réhabilitation répondent bien à la demande et permettent à l'effort de réinvestissement sur le patrimoine existant de se maintenir à un niveau élevé, il n'en est pas de même des crédits PLA, qui se consomment très difficilement.

Sur les huit premiers mois de 1998, comparés à 1997, les consommations effectives sont ainsi évaluées :

- PLA ordinaires : - 55 %

- PLAI/PLATS/PLALM : - 10 %

- PALULOS : - 6 %

Il faudrait, au 4e trimestre 1998, un rythme de consommation très supérieur à celui observé depuis 20 ans au cours de cette période pour atteindre le même volume qu'en 1997, soit 60.900 PLA effectivement utilisés.

- Le volume réel de réalisation des PLA est depuis plus de deux ans de l'ordre de 52.000 logements par an, toutes catégories confondues. Sachant que l'acquisition-réhabilitation représente une part de 11 %, les mises en chantier de PLA neufs se situent aujourd'hui à environ 45.000 par an.

En ce qui concerne les PLA ordinaires, la chute des agréments observée depuis le début 1998, est consécutive à l'accélération administrative importante observée dans leur délivrance en décembre 1997 (60 % de la dotation 1997).

Toutefois la prise en compte du stock d'agréments délivrés sur les 12 mois montre que le rythme réel d'utilisation par les constructeurs est de 40.000 logements par an depuis le 4e trimestre 1996.

Les équivalents-logements correspondant aux contrats de prêts et versements de la CDC, sont en retrait de cette tendance, ce qui traduit une difficulté accrue d'absorption des agréments par les organismes constructeurs. S'agissant des PLA à vocation très sociale , le volume des opérations lancées est stabilisé à environ 12.000 logements par an.

- Enfin, le nombre de réhabilitations financées avec la PALULOS et des prêts CDC s'est sensiblement élevé au cours des 12 derniers mois et se situe actuellement sur un rythme annuel de 160.000 logements. Ce rythme est dû notamment au programme supplémentaire de 50.000 logements engagé depuis 1997, et on peut s'attendre à un retour à un niveau inférieur dans les prochains mois.

B. LES RAISONS STRUCTURELLES DE LA SOUS-CONSOMMATION DES CRÉDITS

•  En neutralisant les effets techniques des rythmes de programmation administrative, il apparaît que la baisse s'est engagée dès 1994 et que, depuis 1996, elle est stabilisée autour d'un rythme annuel de 50.000 PLA utilisés.

Les raisons à rechercher sont d'ordre structurel et tiennent à l'environnement économique du logement social autant qu'à la situation financière des organismes d'HLM.



•  L'une des raisons est le déséquilibre constaté dans la répartition territoriale des logements sociaux. Certaines communes, jugeant qu'elles ont suffisamment de logements sociaux, refusent d'accueillir de nouveaux projets d'implantation. Ces projets se heurtent également aux réactions d'une opinion publique de plus en plus réticente. Pour y remédier, il faut très certainement encourager la recherche de solutions adaptées au niveau intercommunal, et tel est l'un des objectifs de la loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions.

- Globalement la demande de logements sociaux reste supérieure à l'offre, mais l'écart se réduit avec des différences sensibles selon les communes et les quartiers. Sur les localisations, en déclin démographique ou économique ou peu attractives, la construction de nouveaux logements sociaux va accroître la vacance, par transfert de la demande.

Mais surtout la demande a changé de nature. Elle est devenue volatile, sélective, quelles que soient les caractéristiques socio-économiques des demandeurs. Face à cette offre très diversifiée qui porte autant sur le logement lui-même que sur son environnement immédiat (transports en commun, écoles, commerces de proximité, services publics), les organismes HLM doivent s'adapter très rapidement. Pour éviter le développement de la vacance sur le parc existant, ils privilégient les opérations de réhabilitation, d'où la forte croissance des subventions PALULOS distribuées depuis trois ans. Ainsi en 1997, sur 2,55 milliards de francs de crédits disponibles localement au titre de la ligne fongible, 2,11 milliards de francs de crédits ont été consommés en PALULOS, pour réhabiliter 156.073 logements et 236 millions de francs en crédits PLA..

- On constate parfois un déséquilibre entre le niveau des loyers proposés et le niveau de solvabilité des candidats à un logement HLM, compte tenu du mode de calcul de l'APL.

•  Mais pour l'essentiel, les organismes d'HLM sont confrontés au problème majeur du déséquilibre d'exploitation des PLA, surtout pour ceux qui ont beaucoup construit depuis 20 ans, en raison du taux d'intérêt réel élevé des emprunts.

Ainsi sur le loyer moyen d'un PLA qui est de 2.000 francs/mois, 1.600 francs soit 80 % sont consacrés au remboursement des prêts CDC. Pour les 2.500.000 autres logements HLM, le loyer moyen est de 1.600 francs et 600 francs sont consacrés au remboursement.

L'équilibre des PLA repose donc sur les autres logements. Ceci relève bien de la gestion des HLM fondée sur la péréquation des charges, mais dans certains cas, il est impossible d'augmenter fortement les loyers du parc le plus ancien, pour absorber un déséquilibre PLA accru.

Comme l'évolution des loyers HLM est modérée, et que le patrimoine construit entre 1960 et 1980 appelle des dépenses d'entretien plus fortes en vieillissant, la marge d'autofinancement, faible structurellement, se réduit dangereusement. Tout ceci pèse sur les capacités d'investissements des organismes d'HLM.

C. LES AXES D'UNE RÉFORME POSSIBLE DES AIDES À LA PIERRE

Le constat qui vient d'être exposé, ainsi que ses raisons, ne permettent plus d'éluder le débat ni de maintenir un affichage politique en termes de programmes physiques de logements sociaux, dont on sait qu'ils ont très peu de chance d'être réalisés, ne serait-ce qu'à moitié . La réflexion doit être menée pour mettre à plat le dispositif, mais les solutions à définir ne pourront qu'être diverses.

•  S'agissant de l'équilibre financier des opérations, il est peu raisonnable d'envisager une augmentation des loyers dans le parc HLM. Cette année encore, le gouvernement propose une hausse de 1 %.

S'agissant de la réduction du coût de la ressource, la baisse du taux du prêt PLA à 4,3 % en juin 1998 contre 4,8 % depuis mars 1996 ne constitue pas une réponse suffisante compte tenu de la faible évolution des loyers rappelée ci-dessus et du taux de l'inflation. Les marges de manoeuvre sur ce point semblent d'ailleurs assez faibles. Ainsi, un allongement de trois ans de la durée des PLA ne diminuerait que de 3 % le loyer d'équilibre, ce qui représente seulement 20 % du déséquilibre actuellement constaté.



•  On peut en revanche réfléchir à une simplification des modalités de gestion des PLA, et la mise en place depuis août 1998 d'un PLA expérimental sur les loyers, associant PLA ordinaire et PLA à loyer minoré, peut constituer une première étape.

Dans ce système, l'opérateur monte une opération mixte associant à parts égales des logements financés par des PLA sans subvention et des logements financés par les PLALM. En sortie, le loyer plafond est unique et égal à la moyenne des niveaux du PLA et du PLALM, c'est-à-dire 90 % du plafond PLA, et il doit se rapprocher du loyer plafond de l'APL.

Votre rapporteur suggère qu'un groupe de travail soit constitué pour mettre à plat le dispositif et faire des propositions concrètes. Ce groupe, réuni sous l'égide du secrétariat d'Etat au logement, serait composé de représentants des bailleurs sociaux, des collectivités locales, des établissements financiers ainsi que de représentants des bailleurs privés.

CHAPITRE IV -

UN ENGAGEMENT GOUVERNEMENTAL FORT
POUR L'ACCESSION SOCIALE À LA PROPRIÉTÉ ET
VIS-À-VIS DU 1 % LOGEMENT

I. LA " BUDGÉTISATION " DES FINANCEMENTS DU PRÊT À TAUX ZÉRO GARANTI

1. La réglementation sur les prêts à l'accession sociale (PAS) et les prêts à taux zéro garanti (PTZG)

- Le PAS est une catégorie de prêt conventionné mise en place par décret du 18 mars 1993. Ce prêt conventionné, garanti par l'Etat au titre du Fonds de garantie à l'accession sociale (FGAS), a pour objet de réduire le coût du risque pour l'établissement prêteur, en cas d'incident de paiement des emprunteurs. Ce fonds est financé par les établissements de crédit y adhérant et l'Etat.

L'article L.312-1 du code de la construction et de l'habitation, issu de la loi de finances pour 1993, charge le FGAS de gérer pour le compte de l'Etat la garantie que celui-ci accorde aux prêts PAS et, depuis octobre 1995, à certains prêts à 0 %. Le FGAS, financé par l'Etat et les établissements de crédit qui y adhèrent, n'a pas la personnalité morale et est géré par la société de gestion du FGAS (SGFGAS), société anonyme dont les statuts sont approuvés par décret ; deux commissaires du Gouvernement (un représentant du ministère des finances et un représentant du ministère du logement) assistent au conseil d'administration avec droit de veto sur les décisions affectant l'engagement financier de l'Etat.

Le Fonds de garantie de l'accession sociale à la propriété (FGAS) est alimenté par une cotisation de l'Etat égale à 1,25% des prêts garantis prélevée sur le compte d'avances de l'Etat à la SGFGAS lors de la déclaration du prêt par l'établissement prêteur, une cotisation initiale de l'établissement prêteur égale à la cotisation de l'Etat et prélevée simultanément, une commission annuelle sur l'encours de prêts garantis (0,2 % de l'encours sous réserve des bonus-malus), ainsi que par la rémunération de ces fonds.

Quatorze établissements financiers sont actionnaires de la SG FGAS.

La part de l'Etat dans le dispositif de garantie a été financée à hauteur de 300 millions de francs en 1993, 200 millions de francs en 1994, 0 million de francs en 1996 et 400 millions de francs en 1997. En 1998, la dotation de l'Etat est imputée sur un compte d'affectation spéciale, pour un montant estimé de 360 millions de francs.

La consommation varie selon le nombre de prêts émis. Fin août 1998, la provision versée par l'Etat atteignait la somme de 266 millions de francs, pour une consommation nette de 234,4 millions de francs.

Le PAS est octroyé aux personnes physiques dont le revenu n'excède pas un certain plafond de ressources. Il finance la construction ou l'achat d'un logement neuf, l'acquisition d'un logement existant, la réalisation de travaux d'amélioration, de travaux de maîtrise de l'énergie et de travaux d'adaptation aux besoins de personnes handicapées physiques, à condition que l'opération soit destinée à la résidence principale de l'emprunteur. Il ouvre droit à l'APL.

Les bénéficiaires de PAS sont en majorité des ménages de petite taille appartenant à des catégories socioprofessionnelles modestes.

- Le prêt à 0 % a été institué par décret du 29 septembre 1995 et remplace, depuis le 1er octobre 1995, le prêt à l'accession à la propriété (PAP).

Ce nouveau prêt est remboursable sans intérêt. Il peut être accordé pour construire ou acheter un logement, à titre de résidence principale, neuf ou ancien, avec un minimum de travaux égal à 35 M du montant total de l'opération. La quotité minimale de travaux dans l'ancien a été réduite à 20 % pour la seule année 1996. Ce prêt se cumule avec tous les autres prêts : prêt à l'accession sociale, prêt conventionné, prêt bancaire..., sans dépasser toutefois 50% du montant des autres prêts. Le prêt à taux zéro n'ouvre pas droit en tant que tel à l'APL.

Il est destiné aux ménages dont les revenus sont inférieurs à des plafonds de ressources qui dépendent de la taille de la famille et de la zone géographique d'acquisition. Les conditions de remboursement dépendent du revenu des accédants : le remboursement est d'autant plus long que le revenu de l'emprunteur est faible. Un différé d'amortissement total ou partiel est également applicable. Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont les ouvriers et les employés, et 56 % des acquéreurs sont des ménages de trois ou quatre personnes.

Le nombre de prêts n'est pas contingenté. Le prêt à 0 % est distribué de façon banalisée par tous les établissements de crédit ayant passé une convention avec l'Etat. Il est financé à partir des ressources ordinaires de ces établissements. La subvention de l'Etat, versée en deux fois à un an d'intervalle par l'intermédiaire de la SGFGAS, correspond à la valeur actuelle des intérêts qu'un prêteur pourrait obtenir sur un tel prêt dans des conditions normales. Cette subvention est fixée de façon définitive par l'Etat, par arrêté, sous la forme d'un taux proportionnel au montant du prêt.

Les masses financières en jeu

- En 1997, 65.820 PAS ont été mis en force, par déblocage des fonds en faveur des emprunteurs et le montant moyen d'un prêt s'élevait à 313.000 francs. Plus des deux-tiers des prêts vont à une opération de construction.

PRODUCTION DES PAS DEPUIS 1993 (en milliers de francs)

RÉCAPITULATIF
DEPUIS 1993

1993

1994

1995

1996

1997

Nombre de PAS mis en force

8.970

39.860

36.720

78.930

65.820

Montant moyen d'un prêt PAS

253

259

269

287

313

Source : SGFGAS

VENTILATION DES PAS EN 1997

Type d'opération

Effectifs

Prêts PAS moyens

Construction

41 313

334 000

Acquisition seule

12 975

302 000

Acquisition-amélioration

10 614

262 000

Amélioration seule

918

141 000

TOTAL

65 820

313 000

- En 1997, 49.700 prêts à taux zéro garantis (PTZG) ont été mis en force pour un montant moyen de 105.000 francs, et 90 % des prêts allaient au financement d'une opération de construction.

PRODUCTION DE PRÊTS À TAUX ZÉRO GARANTIS

(en milliers de francs)

 

1995

1996

1997

Nombre de PTZG mis en force

3.790

57.150

49.700

Montant moyen d'un PTZG

104

100

105

Source : SGFGAS

En 1997, la ventilation entre neuf et ancien était la suivante pour les prêts à taux zéro garantis (PTZG) :

VENTILATION DES PRÊTS À TAUX ZÉRO GARANTIS EN 1997

Type de l'opération

Effectifs

Prêts PTZG moyens

Construction

40 133

109 400

Acquisition-amélioration

9 567

84 500

TOTAL

49 700

104 600

2. La " rebudgétisation " du financement du prêt à taux zéro

•  Il convient de rappeler qu'en 1997 et 1998, le financement du prêt à taux zéro était assuré par l'ouverture de crédits budgétaires et surtout par prélèvement sur les recettes du compte d'affectation spéciale " Fonds pour l'accession à la propriété ", constituées par la contribution des entreprises assujetties au 1 % logement.

- En 1997 , 7 milliards de francs en autorisations de programme et 3,5 milliards de francs en crédits de paiement ont été prévus par la loi de finances initiale sur un nouveau compte d'affectation spéciale. En définitive, ce sont 7,27 milliards de francs en autorisations de programme et 3,5 milliards de francs en crédits de paiement qui ont été consommés.

- En 1998 , 6,26 milliards de francs en autorisations de programme et 6,63 milliards de francs en crédits de paiement ont été prévus sur le compte d'affectation spéciale. A la fin du premier semestre 1998, 3,38 milliards de francs de crédits de paiement avaient été versés.

Votre commission des Affaires économiques avait dénoncé avec vigueur ce " hold-up " sur les finances du 1 % logement, en mettant de plus en avant les risques qu'un tel dispositif faisait courir pour la pérennité du prêt à taux zéro puisqu'il ne prévoyait aucun financement au-delà du 31 décembre 1998.

Comme l'a fait notre collègue M. Marcel-Pierre Cleach dans son rapport sur le projet de loi relatif à l'emploi des fonds de la participation des employeurs à l'effort de construction, adopté à l'unanimité par la Haute Assemblée le 12 novembre dernier, il faut saluer la volonté du Gouvernement d'avoir voulu tout à la fois trouver un financement pérenne pour le prêt à taux zéro et conforter le rôle du 1 % logement.



•  Conformément aux engagements pris par l'Etat à travers la convention du 3 août 1998 conclue avec l'Union d'économie sociale du logement, de clarifier les relations entre l'UESL et l'Etat " en mettant fin progressivement à la contribution financière du 1 % logement ", le financement des 110.000 prêts à taux zéro devra être assuré par le budget de l'Etat, à partir du 1 er janvier 1999.

C'est pourquoi le projet de loi de finances prévoit la rebudgétisation du prêt à taux zéro par l'inscription à l'article 40 du chapitre 65-48 de 6,26 milliards de francs en autorisations de programme et 3,13 milliards de francs en crédits de paiement permettant d'assurer l'intégralité du financement des prêts en 1999, compte tenu de la contribution des collecteurs du 1% logement.

Cependant, à partir de l'an 2000, la contribution du 1 % logement sera réduite progressivement, jusqu'à extinction du prélèvement en 2003. Le financement des PTZG reposera à l'avenir sur les recettes fiscales du budget général, et donc sur les prélèvements obligatoires, dans un contexte de poursuite de réduction des déficits budgétaires des pays européens.

II. LE RÔLE SOCIAL DU 1 % LOGEMENT CONFORTÉ PAR LES POUVOIRS PUBLICS

Au-delà du problème de financement du PTZG, la convention du 3 août dernier précitée, qui a fait l'objet d'une large concertation entre tous les partenaires, définit les nouveaux équilibres à moyen terme du 1 % logement dans ses ressources, ses missions et son fonctionnement. L'Etat s'engage sur la durée de la convention à maintenir le taux de la participation à 0,45 % des salaires.

Elle s'articule autour du renforcement de l'efficacité de l'emploi des ressources du 1 % logement, de la modernisation des structures et enfin d'une contribution du 1 % logement à la politique du logement.

•  Le renforcement de l'efficacité de l'emploi des ressources du 1 % logement comprend d'une part le maintien des investissements du 1 % logement dans le secteur locatif social à un haut niveau et d'autre part la modernisation de ses formes d'intervention à travers de nouveaux emplois. Ceux-ci interviennent en complément des actions de l'Etat et leur mise en oeuvre nécessitera la signature de conventions d'application entre l'Etat et l'UESL dans les prochains mois et l'adoption d'un nouveau dispositif législatif et réglementaire.

- La sécurisation des accédants à la propriété comprend un premier volet ouvert à tous les accédants modestes ayant souscrit un PAS. Un fonds " sécurisation chômage " sera doté par l'UESL sur le modèle du FGAS pour permettre aux ménages de bénéficier, en cas de chômage, d'un report de 50 % de leurs mensualités PAS et du PTZG pendant une période maximale de 12 mois, le remboursement s'effectuant en fin de prêt. Un deuxième volet de sécurisation est réservé aux accédants salariés d'entreprises assujetties à la participation des employeurs à l'effort de construction(PEEC), dont les revenus sont inférieurs aux plafonds de ressources du PTZG. Un fonds " prévention 1 % " alimenté par l'UESL permettra de leur apporter une aide éventuellement complémentaire à celle du premier volet, en cas de forte réduction de ressources due au chômage ou à l'éclatement de la cellule familiale.

- Pour répondre à la mobilité croissante des salariés, les aides à l'emménagement réservées aux salariés des entreprises assujetties à la PEEC, prendront la forme de prêts pour travaux aux propriétaires et aux locataires pour environ 4 à 5 milliards de francs par an.

- L'encouragement à l'accès au logement locatif doit accompagner en particulier le nouveau statut du bailleur privé. D'une part, le 1 % logement pourra financer le dépôt de garantie dû par des salariés d'entreprises assujetties entrant dans un logement du parc conventionné au titre du nouveau statut, par des jeunes de moins de 30 ans ou par des salariés en situation de mobilité professionnelle. D'autre part, une garantie contre les impayés de loyer est financée par le 1 % logement au bénéfice des bailleurs qui donnent un logement en location aux catégories de salariés visées ci-dessus.

- Par ailleurs, les associés collecteurs de l'UESL peuvent accorder des aides, pour des constructions de logements ou des travaux, aux propriétaires du nouveau parc conventionné privé, en contrepartie de réservations pour les salariés des entreprises assujetties.



•  La modernisation des structures passera par un renforcement du paritarisme, une concentration du nombre des collecteurs et une maîtrise des frais de gestion. Ainsi les CIL se transformeront en unions d'économie sociale. Par ailleurs, la création d'un comité paritaire des emplois au sein de chaque collecteur ayant une collecte supérieure à 1,5 million de francs permettra de renforcer le paritarisme.

CHAPITRE V -

DES MESURES IMPORTANTES EN FAVEUR
DU PARC DE LOGEMENTS PRIVÉS

Comme en 1998, le projet de loi de finances prend des engagements importants vis-à-vis du parc de logements privés.

I. LA CONSOLIDATION DES EFFORTS BUDGÉTAIRES EN MATIÈRE DE RÉHABILITATION

1. La reconduction des crédits budgétaires de l'ANAH

•  L'ANAH, créée en 1971, a pour objet d'aider à la réhabilitation des logements locatifs, achevés depuis plus de quinze ans, appartenant à des propriétaires privés.

Pour cela, depuis 1987, l'ANAH reçoit une dotation du budget de l'Etat et attribue des subventions pour des travaux d'amélioration. Après travaux, les propriétaires prennent l'engagement de louer le logement à titre de résidence principale pendant dix ans et ils sont redevables de la taxe additionnelle au droit de bail, sauf si les loyers perçus sont trop faibles (moins de 12.000 F par an).

Les travaux doivent permettre d'améliorer l'habitat en matière de sécurité, de salubrité, d'équipement et d'accessibilité aux handicapés, ou encore d'économiser l'énergie et d'améliorer l'isolation acoustique.



•  Le taux de subvention de l'ANAH est en général de 25 % du coût des travaux éligibles.

Il peut être porté à 35 % lorsque le logement situé dans une opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH) fait l'objet d'une convention passée entre l'Etat et le bailleur rendant obligatoires un plafond de ressources pour les locataires et un plafond de loyer ; en outre, il peut être porté de 35 % à 40 % pour les logements conventionnés en OPAH sous réserve de l'octroi d'une subvention complémentaire de 5 % versée par une collectivité locale.

Le taux de subvention peut être porté de 40 à 70 % lorsque le logement est destiné à des personnes défavorisées dans le cadre des programmes sociaux thématiques (PST).

En zone centrale Ile-de-France (Paris et les trois départements limitrophes), le taux de subvention peut être de 40 % pour les logements à loyer intermédiaire et 50 % pour les loyers conventionnés à l'APL.



En 1997, le bilan détaillé de l'action de l'ANAH montre son impact positif en matière d'aménagement du territoire, de revitalisation des bourgs-centres par la remise sur le marché de logements vacants.

Les crédits disponibles se sont élevés à 2,34 milliards de francs, grâce à la dotation initiale de 2,01 milliards de francs, à laquelle se sont ajoutés 200 millions de francs au titre du programme supplémentaire de réhabilitation et 123 millions de francs de subventions attribuées les années précédentes et auxquelles leurs bénéficiaires ont renoncé.

Ces crédits ont généré un montant de travaux subventionnables de 8.752 millions de francs (hors honoraires) et ont permis de subventionner 107.600 logements.

La part du secteur diffus, qui était en diminution constante depuis 1994, progresse en 1997, au détriment du secteur programmé (OPAH et PST). Néanmoins, les 644 OPAH en cours ont mobilisé 36 % des crédits de l'Agence, pour 26.800 logements subventionnés et 3,4 milliards de francs de travaux.

Le nombre de logements subventionnés par l'ANAH et conventionnés, qui avait continué à croître les années précédentes pour atteindre 12.200 logements en 1996, se stabilise autour de 9.100 logements en 1997.

Cependant, plus de 16.000 logements ont bénéficié d'une subvention majorée en contrepartie d'un engagement de modération de loyer et ont mobilisé 38 % des subventions de l'ANAH.

Le recentrage sur les opérations de réhabilitation importante se confirme. En moyenne, les travaux sont légèrement supérieurs à 100.000 francs par logement subventionné contre 67.000 francs avant la réforme des conditions d'attributions décidées en 1994.

La remise sur le marché de logements vacants constitue une part importante de l'activité de l'ANAH, qui a ainsi aidé à remettre sur le marché, avec tous les éléments de confort nécessaires, 35.000 logements vacants en 1997 . Un tiers des logements subventionnés par l'ANAH en 1997 étaient vacants, contre un peu plus de 20 % en 1993. Les opérations menées avec les collectivités locales contribuent fortement à la remise sur le marché de ces logements : 40 % des logements subventionnés dans les OPAH et 78 % dans les PST sont remis sur le marché. En 1997, les subventions attribuées pour la remise de logements vacants sont évaluées à 1.650 millions de francs, soit 70 % du total des subventions attribuées. Le montant moyen des travaux par logement vacant est de 223.000 francs, soit plus du double du montant constaté pour les autres logements subventionnés. Cet effort a porté principalement sur des logements dont la vacance était ancienne.



•  En 1998, et dans le projet de loi de finances pour 1999, les dotations sont reconduites au même niveau, soit 2,2 milliards de francs, et l'ANAH envisage de réhabiliter plus de 100.000 logements , générant ainsi près de 11 milliards de francs de travaux.

- L'ANAH souhaite confirmer sa vocation au service de l'aménagement du territoire par sa participation à près de 200 OPAH nouvelles, consacrées notamment à la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs et un engagement accru dans le monde rural. En effet, l'article 54 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier a étendu le champ d'intervention de l'Agence dans les zones de revitalisation rurales. Les subventions de l'ANAH peuvent désormais aider à la transformation en logements locatifs à usage de résidence principale, de locaux non affectés initialement à cet usage, dès lors qu'ils sont situés dans une zone bâtie agglomérée. Cette mesure aura un effet positif sur la mise en valeur du patrimoine rural et permettra de répondre localement aux besoins en logements locatifs.

- De plus, elle entend maintenir sa politique d'aide à la remise sur le marché de logements vacants ; s'agissant de la revalorisation des centres urbains et des centres-bourgs, la commission d'amélioration de l'habitat peut décider de majorer au cas par cas les plafonds de dépenses subventionnables, lorsqu'il s'agit de logements insalubres remédiables ou de logements situés dans un immeuble à rez-de-chaussée commercial afin de rétablir des accès indépendants à ces logements. Pour les logements vacants depuis le 1 er avril 1997, la prime forfaitaire de 20.000 francs supplémentaire a été maintenue s'ils sont loués, avec conventionnement, à des personnes défavorisées.

- L'Agence confirme également ses interventions dans le domaine social, par ses actions de lutte contre le saturnisme puisque tous les travaux, qu'ils soient faits par le propriétaire ou par le locataire, continueront de bénéficier d'une subvention de 70 % dans la limite de 40.000 francs de travaux par logement. Elle prévoit également un déplafonnement du montant des travaux des logements vacants insalubres et des actions de réhabilitation des copropriétés en difficulté, faisant l'objet d'un plan de sauvegarde.

- Enfin, le projet de loi de finances soumet au taux réduit de TVA (5,5 % au lieu de 20,6 %) les travaux d'amélioration subventionnés par l'ANAH, dans le cas où ces logements sont conventionnés à l'APL. Cette mesure permettra pour le propriétaire bailleur, qui accepte de conventionner ainsi son logement, de bénéficier d'une aide, plus importante qu'auparavant, en cumulant la subvention de l'ANAH et l'avantage fiscal.

S'agissant des dotations budgétaires prévues pour l'ANAH, votre rapporteur prend acte de leur reconduction pour 1999, mais il estime qu'au-delà, les crédits budgétaires devront à nouveau progresser compte tenu de l'élargissement très heureux de son champ d'intervention .

Il suggère également que soit revue la liste des dépenses subventionnables par l'ANAH afin de l'adapter aux exigences nouvelles en matière de lutte contre le bruit, de sécurité, et de mise aux normes (amiante : saturnisme). Il conviendrait également d'accroître le taux de subvention, d'actualiser les plafonds de dépenses prises en compte et enfin de simplifier les procédures, notamment lorsque les montants en cause sont faibles.

2. La reconduction des crédits de la prime à l'amélioration de l'habitat

- La prime à l'amélioration de l'habitat est une subvention réservée aux propriétaires occupants dont les ressources ne dépassent pas 70 % des plafonds de ressources des anciens PAP 2( * ) . Le taux de base de la subvention est de 20 % (25 % dans les opérations programmées d'amélioration de l'habitat). Le taux est majoré à 35 % lorsque les ressources sont inférieures à 50 % des plafonds PAP, dans la limite d'une dépense subventionnable de 70.000 francs par logement.

Mais cette limite a été augmentée dans certains types d'opérations.

- Le comité interministériel pour la ville (CIV) du 9 juillet 1993 a décidé de porter le montant des travaux subventionnables à 85.000 francs par logement dans les OPAH visant à la requalification des copropriétés dégradées qui connaissent de graves difficultés. Dans ce cas, le taux de subvention est égal à 25 % du coût des travaux pour les personnes dont les ressources sont au plus égales à 100 % du plafond des PAP, et à 35 % du coût des travaux pour les personnes dont les ressources sont au plus égales à 60 % de ce même plafond. D'autre part, le comité interministériel pour l'aménagement du territoire (CIAT) du 12 juillet 1993 a décidé de porter le montant des travaux subventionnables à 85.000 francs par logement dans les zones de revitalisation rurale (ZRR).

- Enfin, le pacte de relance pour la ville de janvier 1996 comprend une mesure, qui porte majoration de 5 % du taux de la PAH, dans la limite d'un montant de travaux de 85.000 francs, dans le cadre de la réhabilitation prioritaire des copropriétés dégradées, sous réserve de la participation financière d'une collectivité locale d'un taux au moins égal à cette majoration (arrêté du 20 janvier 1997).

•  Les travaux susceptibles d'être financés à l'aide d'une PAH, définis par l'arrêté du 16 février 1990, sont les suivants :

- les travaux destinés à l'amélioration de la sécurité, de la salubrité et de l'équipement du logement ;

- les travaux destinés à économiser l'énergie dans les logements ;

- les travaux d'accessibilité des logements aux handicapés physiques et les travaux d'adaptation des logements aux besoins des travailleurs de nuit.

Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit le maintien des dotations budgétaires affectées à la PAH au niveau fixé pour 1998, soit 800 millions de francs, mais lors du vote à l'Assemblée nationale en première lecture, les crédits ont été fixés à 816 millions de francs.

Votre rapporteur, compte tenu de l'impact positif de ce dispositif pour les propriétaires occupants, considère qu'il faut actualiser les plafonds de ressources, qui n'ont pas été revalorisés depuis le 1er janvier 1994 ; ils sont restrictifs, alors même que les besoins restent considérables. 2.315.000 logements ne disposent pas de tous les éléments de confort et 390.000 d'entre eux sont jugés très inconfortables, c'est-à-dire qu'ils ne disposent d'aucune installation sanitaire.

3. Le doublement du crédit d'impôt pour dépenses d'entretien

Un crédit d'impôt, institué par la loi de finances pour 1998, est ouvert aux contribuables, propriétaires ou locataires, pour les travaux d'entretien et de revêtements de surfaces, réalisés dans leur résidence principale, entre le 1 er janvier 1998 et le 31 décembre 2000.

Le plafond des dépenses pris en compte pour déterminer le crédit d'impôt était fixé à 5.000 francs pour une personne seule et 10.000 francs pour un couple assorti de majorations supplémentaires selon le nombre d'enfants. Ce dispositif constitue en réalité un substitut à l'application du taux réduit de TVA sur cette catégorie de travaux réalisés dans un logement.

Lors de l'examen en première lecture par l'Assemblée nationale du projet de loi de finances, ce crédit d'impôt a été doublé pour être porté à 10.000 francs pour une personne seule et 20.000 francs pour un ménage et le taux de déduction des dépenses a été porté à 20 % pour les travaux réalisés à compter du 15 octobre 1998.

On peut enfin également observer que le propriétaire non redevable de l'impôt sur le revenu peut obtenir le versement des sommes correspondantes.

Le coût du dispositif voté en 1998 était estimé à 1,4 milliard de francs. Les modifications apportées en 1999 représentent 960 millions de francs en année pleine, soit un crédit d'impôt total évalué à 2,3 milliards de francs.

On peut rappeler, enfin, que la réduction d'impôt pour grosses réparations, amélioration et ravalement, mise en place par la loi de finances pour 1997 représente 4 milliards de francs en année pleine.

Au total, en 1999, 5,6 milliards de francs seront consacrés en crédit d'impôt pour aider au financement des travaux réalisés sur la résidence principale.

II. LES ENCOURAGEMENTS FISCAUX ENVERS L'INVESTISSEMENT IMMOBILIER

1. Rappel du dispositif de l'amortissement Périssol

•  L'article 29 de la loi du 12 avril 1996 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier a mis en place un dispositif expérimental et temporaire, de caractère optionnel, destiné à se substituer à la réduction d'impôt " Quilès-Méhaignerie ". Ce régime dit de l'amortissement Périssol, permet aux propriétaires de logements, acquis neufs ou en l'état futur d'achèvement entre le 1 er janvier 1996 et le 31 décembre 1998, de demander à bénéficier d'une déduction, au titre de l'amortissement, égale à 10 % du prix d'acquisition pour les quatre premières années et 2 % les vingt années suivantes.

En plus de cet amortissement initial, l'option pour ce régime entraîne les conséquences suivantes :

- le taux de la déduction forfaitaire sur les revenus fonciers est ramené à 6 % ;

- le plafond d'imputation des déficits fonciers sur le revenu global est porté de 70.000 francs à 100.000 francs ;

- les dépenses de reconstruction, d'agrandissement et d'amélioration sont également amortissables.

L'article 14 de la loi DDOEF du 2 juillet 1998 a prorogé la date limite d'acquisition des logements pour bénéficier du régime d'amortissement Périssol du 31 décembre 1998 au 31 août 1999 , à condition que le permis de construire soit délivré avant le 1 er janvier 1999 et que l'achèvement du logement intervienne avant le 1 er janvier 2001.



•  L'incidence budgétaire est progressive compte tenu du nombre important de logements acquis en état futur d'achèvement. De plus, en 1996 et 1997, les investisseurs pouvaient encore bénéficier de la réduction d'impôt instituée par la loi de finances pour 1985, et un quart des contribuables ont opté pour ce régime.

En 1998, le coût budgétaire est estimé à 1,4 milliard de francs . Pour 1999, 2000 et 2001, il est estimé respectivement à 2,3 milliards de francs, 2,7 milliards de francs et 2,31 milliards de francs. A compter de 2002, il passe à 1,55 milliard de francs puis continue de décroître progressivement.

Au total, sur la période 1997-2005, le coût budgétaire de l'amortissement est estimé à 12,39 milliards de francs.



•  L'impact positif sur la construction de logements est réel. Alors que le dispositif de réduction d'impôt mis en place en 1985 a permis la construction, dans ses meilleures années, de 25.000 logements financés par des investisseurs privés, on peut considérer que le dispositif Périssol a conduit en année courante à la réalisation de 45.000 logements et probablement 50.000 en 1998. Ce dispositif a également favorisé la construction de grands logements, compte tenu du plafond du déficit foncier qui a été porté à 100.000 francs, permettant de diversifier l'offre de logements construits.

La construction de 10.000 logements neufs bénéficiant de l'amortissement Périssol correspond à 3,1 milliards de francs d'activité hors taxes et à 5.900 emplois créés ou maintenus dans les entreprises de bâtiment. Dans le cas de la réduction d'impôt sur le revenu, le chiffre d'affaires correspondant à 10.000 logements n'est que de 2,3 milliards de francs, soit 4.400 emplois dans le bâtiment.

2. Le nouveau statut du bailleur privé

a) Présentation du dispositif de l'article 68 du projet de loi de finances pour 1999

•  A travers l'article 68 du projet de loi de finances pour 1999, le gouvernement propose un statut du bailleur privé à vocation sociale, comme il s'y était engagé, lors des débats sur la loi de finances pour 1998.

Ce texte met en avant la nécessité de soutenir la construction neuve et l'investissement locatif tout n'en accordant des avantages fiscaux qu'en contrepartie d'un effort social de la part du bailleur. Le dispositif qui entrera en vigueur le 1 er janvier 1999 concerne le neuf comme l'ancien.

- Dans le neuf , l'avantage consiste en une déduction d'un amortissement égal à 8 % du prix de revient de l'investissement les cinq premières années et 2,5 % de ce prix les quatre années suivantes. Les opérations éligibles à cet amortissement seraient les mêmes que celles ouvrant droit au régime applicable entre 1996 et 1998 à savoir acquisition de logements neufs ou en état futur d'achèvement, construction de logements, acquisition de locaux suivie de leur transformation en logements. Le logement devra être loué pendant neuf ans.

- Dans l'ancien , le taux de la déduction forfaitaire sur les revenus fonciers (c'est-à-dire l'abattement que les bailleurs pratiquent sur leurs loyers, avant déduction des travaux, des intérêts d'emprunt, etc.) est porté de 14 % à 25 %. Le logement, répondant à des normes minimales d'habitabilité, doit être loué pendant au moins six ans.

Dans les deux cas, le logement doit être affecté à l'habitation principale d'un locataire autre qu'un membre de la famille du bailleur et dont le montant des ressources, à préciser par un décret, ne devrait pas être supérieur à 40 % du plafond ouvrant droit à l'attribution d'un logement social. Le logement pourra être également loué à une personne morale, pour les besoins de son personnel. Les investissements pourront être réalisés par des sociétés civiles immobilières non imposables à l'impôt sur les sociétés ; en revanche, les logements et les titres ne pourront faire l'objet d'un démembrement de propriété.

Enfin, le prix de location doit respecter des loyers plafonds définis selon des zones géographiques ainsi déterminées :

(en F/m 2 )

NEUF

ANCIEN

Zone 1 bis (Paris et communes limitrophes)

75

65

Zone 1 (agglomération de Paris et villes nouvelles d'Ile-de-France)

65

55

Zone 2 (essentiellement reste de l'Ile-de-France et agglomérations de + de 100.000 habitants)

50

35

Zone 3 (reste du territoire)

45

30



• Le dispositif proposé par le gouvernement contient un élément de sécurisation et de solvabilisation du bailleur bénéficiaire de l'une ou l'autre de ces dispositions fiscales et qui prévoit le versement direct au propriétaire des allocations de logement à caractère social et familial, respectivement prévues aux articles L.542-1 et L.831-1 du code de la sécurité sociale.

Les bailleurs pourront également bénéficier de dispositions financées par les fonds du 1 % logement, à savoir la prise en charge du dépôt de garantie, ou l'octroi d'une garantie du loyer et des charges locatives d'un montant maximal de neuf mois ou de trois ans en contrepartie d'une réservation locative. Pourront en bénéficier les bailleurs qui louent un logement à des salariés des entreprises assujetties au versement du 1 % logement, à des jeunes de moins de trente ans en recherche d'un premier emploi ou enfin à des salariés en situation de mobilité professionnelle.

b) La recherche d'une meilleure lisibilité du dispositif pour accroître son efficacité

•  Le nouveau dispositif proposé par le projet de loi de finances se veut équilibré, en se démarquant des autres dispositifs d'encouragement fiscal à l'investissement mis en oeuvre jusqu'à présent.

- Il a vocation à être pérenne afin de donner de la visibilité aux professionnels et éviter les phénomènes cycliques ou les " à-coups " conjoncturels, qui sont en définitive néfastes pour l'activité des entreprises et l'emploi. Il cherche, enfin, à encourager l'émergence d'une nouvelle génération de bailleurs sociaux privés.

- Il repose sur une légitimité sociale certaine puisqu'il assortit une aide fiscale d'une contrepartie sociale. Il s'agit en définitive de permettre l'émergence d'un secteur intermédiaire conventionné portant à la fois sur les loyers et sur les revenus des locataires.



•  Pour être réellement efficace, le dispositif proposé devrait pouvoir être amélioré, sans pour autant remettre en cause sa finalité sociale, tant en ce qui concerne son champ d'application que la réglementation qui lui est applicable.

- S'agissant du montant de l'investissement pris en compte, il faudrait envisager de porter le déficit foncier déductible du revenu global de 70.000 francs à 100.000 francs, afin de tenir compte du coût des investissements réalisés en centre-ville ou dans des zones tendues, et favoriser la diversification de l'offre de logements en permettant la construction de grands logements.

- S'agissant des critères retenus pour les locataires, et comme l'a souligné, en octobre 1998, M. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement, devant le 88 e Congrès de l'UNPI 3( * ) , " il s'agit d'un régime totalement optionnel :... le propriétaire conventionné garde l'entière responsabilité du choix de son locataire dans le respect du plafond de ressources , le bail sera un bail de droit commun, avec évolution du loyer selon les indices habituels, et enfin, à l'issue de la période d'engagement de six ans, le propriétaire aura bien sûr l'entière liberté, soit de revenir au régime libre, avec remise à niveau progressive des loyers, soit de conventionner à nouveau si il le souhaite " .

Dans ces conditions, on peut s'interroger sur les restrictions imposées par l'article 68 du projet de loi de finances s'agissant des locataires : il faudrait au contraire rétablir, comme dans le dispositif Périssol, l'autorisation de louer aux descendants et ascendants, pour autant qu'il ne s'agisse pas de personnes relevant du foyer fiscal du bailleur, que le loyer versé ne soit pas " de complaisance " et que les plafonds de ressources soient respectés.

Si toutes ces conditions sont respectées, il n'y a pas de raison d'interdire cette " forme d'entraide familiale ", car les abus qui ont pu être constatés, dans le cadre du régime Périssol, ne pourront plus se reproduire.

- Il y a lieu également de s'interroger sur les règles de sortie du dispositif d'amortissement prévu pour un logement neuf. Il semble bien qu'à l'issue de la période de neuf ans retenue pour l'amortissement, une seule solution soit possible, à savoir le retour au régime de droit commun.

Or, il y aurait tout intérêt, pour sécuriser le locataire et encourager effectivement une nouvelle génération de bailleurs privés, à prévoir un dispositif de prolongation du conventionnement si tel est le souhait du propriétaire.

Ce dispositif transitoire pourrait, si les conditions du conventionnement sont maintenues avec ou sans changement de locataire, prolonger le principe de l'amortissement, à travers une déduction annuelle égale à 2,5 % du prix d'acquisition. La durée de cet amortissement devrait être fixée à six ans, afin de porter la durée totale de l'amortissement à 15 ans.

Au-delà, et si on se réfère aux règles d'éligibilité des subventions de l'ANAH, on peut considérer que le logement est ancien. Si le souhait du propriétaire est de maintenir le conventionnement de son logement, il bénéficierait alors du taux de 25 % pour la déduction forfaitaire sur les revenus fonciers.



•  L'introduction de ce dispositif d'amortissement qui se veut pérenne constitue, de plus, une occasion à saisir pour remettre à plat et harmoniser les régimes de conventionnement existants. On est frappé, en effet, par la complexité des dispositifs qui se sédimentent au fur et à mesure de l'adoption de nouvelles réglementations.

A l'heure actuelle, pour le parc locatif privé, coexistent sept types de conventionnement, y compris le nouveau dispositif. Il s'agit du conventionnement concernant les logements à usage locatif bénéficiant de prêts conventionnés, des logements financés avec les prêts locatifs aidés (deux barèmes suivant qu'il s'agit de logements sociaux ou très sociaux), des logements financés avec les prêts pour l'accession à la propriété, des logements financés avec les anciens prêts du Crédit foncier de France, des logements conventionnés ouvrant droit à l'APL, des logements conventionnés ouvrant droit à l'APL, subventionnés par l'ANAH dans le cadre d'un programme spécial thématique, et enfin du conventionnement proposé par ce projet de loi de finances.

La réglementation définit pour chaque type de conventionnement des plafonds de loyers et de ressources selon des critères géographiques et surtout des références de surface qui ne sont pas identiques. On recense ainsi trois types de superficie :

- la surface habitable est égale à la surface de plancher déduction faite des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d'escaliers, gaines, ébrasements de portes et de fenêtres. Il n'est pas tenu compte de la superficie des combles non aménagés, caves, sous-sols, remises, garages, terrasses, loggias, balcons, séchoirs extérieurs au logement, vérandas, locaux communs et autres dépendances des logements, ni des parties de locaux d'une hauteur inférieure à 1,80 m ;

- la surface utile est égale à la surface habitable plus la moitié des surfaces annexes ;

- la surface corrigée est égale à la surface habitable corrigée par un certain nombre de coefficients relatifs à l'ensoleillement, l'entretien, la situation dans les étages et l'équipement du logement (équivalent superficiel des équipements).

Pour comparer ces trois notions entre elles, on peut indiquer que la surface utile est égale à la surface habitable x 1,045 ou à la surface corrigée x 1,51 ou 1,61 (selon que le logement est existant ou neuf).

Les différents régimes de conventionnement ne font pas appel au même critère de superficie pour le calcul du loyer applicable.


 

Opérations éligibles à l'APL

Opérations non éligibles à l'APL

Surface utile

• Prêt conventionné locatif (PCL)

• Prêt locatif intermédiaire (PLI)



Surface corrigée

• Opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH)

• Programme social thématique (PST)

 



Surface habitable

• Amortissement des logements neufs

• Amortissement des logements anciens

 

Selon les renseignements transmis à votre rapporteur, il semble que le nouveau dispositif proposé par le projet de loi de finances, retienne le critère de la surface habitable, ce qui paraît contestable. En effet, d'un strict point de vue architectural, ce critère est réducteur car il ne tient pas compte des surfaces annexes (garage, cave, vérandas, balcons) qui sont pourtant des éléments importants pour diversifier l'aspect extérieur des bâtiments et faire du logement, non seulement un espace à habiter, mais également un lieu de convivialité. L'application du critère de la surface habitable risque de stigmatiser les constructions réalisées sous le régime de ce nouveau régime d'amortissement.

Pour toutes ces raisons, il faudrait harmoniser la réglementation sur l'ensemble du secteur conventionné, et ne retenir que le critère de la surface utile pour la définition des loyers-plafonds ; ce critère pourrait d'ailleurs être plafonné en indiquant que les locaux annexes ne peuvent excéder 10 ou 20 % de la surface habitable, afin de ne pas encourager leur multiplication ou leur trop grande taille.

*

* *

En conclusion, votre rapporteur souligne que, même si dans tel ou tel secteur, un effort plus important aurait pu être fait, il n'en demeure pas moins que ce budget va dans le bon sens. Aucun des secteurs du logement n'est oublié.

Ce budget autorise le développement d'une offre de logement diversifiée aussi bien dans le secteur public que dans le parc privé, dans le locatif et en accession à la propriété.

Il reconnaît un rôle économique et social au bailleur privé.

Il sécurise le locataire et le bailleur, l'accédant et le prêteur contre les aléas de la vie économique et/ou social.

Ce budget pérennise le prêt à taux zéro (PTZ) en inscrivant une ligne budgétaire pour son financement. Il renforce et élargit le champ d'intervention de l'ANAH dont on reconnaît l'importance en matière d'aménagement du territoire.

Enfin, il renforce considérablement la lutte contre l'exclusion sociale, notamment par la progression substentielle de la dotation au FSL ce sont toutes ces raisons qui me conduisent à vous proposer d'émettre un avis favorable à l'adoption des crédits logements pour 1999.

*

* *

Sur proposition de son rapporteur pour avis la commission a émis un avis favorable à l'adoption des crédits consacrés au logement dans le projet de loi de finances pour 1999.

GLOSSAIRE

ALF Allocation de logement à caractère familial

ALS Allocation de logement à caractère social

ALT Aide au logement temporaire

ANAH Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat

ANPEEC Agence nationale pour la participation des employeurs à l'effort de construction

APL Aide personnalisée au logement

ASLL Accompagnement social lié au logement

CAF Caisse d'allocations familiales

CAS Compte d'affectation spéciale

CDC Caisse des dépôts et consignations

CIL Comité interprofessionnel du logement

CSG Contribution sociale généralisée

FARIF Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France

FGAS Fonds de garantie de l'accession sociale à la propriété

FNAL Fonds national d'aide au logement

FNH Fonds national de l'habitation

FNPF Fonds national des prestations familiales

FSL Fonds solidarité logement

ICC Indice du coût de la construction

LASM Livraison à soi-même

OPAH Opérations programmées d'amélioration de l'habitat

PAH Prime à l'amélioration de l'habitat

PALULOS Prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale

PAP Prêts aidés par l'Etat en vue de l'accession à la propriété

PAS Prêts aidés à l'accession sociale

PC Prêts conventionnés

PEEC Participation des employeurs à l'effort de construction

PLA Prêts locatifs aidés

PLALM Prêts locatifs aidés à loyer modéré

PLAI Prêts locatifs aidés d'intégration

PLI Prêts locatifs intermédiaires

PST Programmes sociaux thématiques

PTZG Prêt à taux zéro garanti

RHI Résorption de l'habitat insalubre

SGFGAS Société de gestion du fonds de garantie de l'accession sociale à la propriété

TADB taxe additionnel au droit de bail

TFPB Taxe foncière sur la propriété bâtie

UESL Union économique et sociale du logement

UNFOHLM Union nationale des fédérations d'organismes HLM



1 Rapport rédigé à la demande du ministre de l'équipement, de la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, et du secrétaire d'Etat chargé du logement (juillet 97).

2 Par exemple : ménage 2 personnes - conjoint actif- Paris-Ile-de-France : 92.939 F/an, Zone II Hors Ile-de-France : 73.983 F/an, Zone III Autres régions : 67.811 F/an.

3 Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI)



Page mise à jour le

Partager cette page