II. DES RÉFORMES ANNONCÉES À LA PORTÉE INCERTAINE

Annoncées à grand bruit après une longue période d'expertise et de consultation, les réformes de l'école primaire, du collège et du lycée entrent aujourd'hui dans leur phase de mise en oeuvre.

Au-delà des discours officiels, il convient de s'interroger sur leur philosophie, leur portée et de se demander si ces réformes répondent aux principaux dysfonctionnements dont souffre notre enseignement scolaire.

A. LA RÉFORME DE L'ÉCOLE PRIMAIRE

Cette réforme est inspirée par la " Charte pour bâtir l'école du XXIe siècle ", par les orientations dégagées lors des Etats généraux de la lecture et des langages et doit enfin résulter de l'aménagement des rythmes scolaires, via notamment les contrats éducatifs locaux.

1. La Charte pour bâtir l'école du XXIe siècle : un nouveau cadre pour l'école ?

a) Une charte qui se veut ambitieuse

Le premier objectif posé par la charte est de " combattre les formes précoces de l'exclusion par la maîtrise des apprentissages fondamentaux ".

L'école doit ensuite permettre de mettre en place une véritable démocratisation culturelle en dispensant à tous les élèves la pratique de toutes les disciplines des programmes.

L'école doit enfin se moderniser pour répondre aux enjeux culturels et techniques : les langues étrangères et les nouvelles technologies participent à l'évidence de ce dernier objectif.

b) Les principes de l'école du XXIe siècle

Afin de tenir compte de la diversité des élèves, l'école doit développer une pédagogie fondée sur des modalités de travail plus motivantes pour les élèves, voire ludiques, et mettre en place des activités de soutien ou des aides spécialisées qui passent notamment par le développement des études dirigées.

Les programmes nationaux devraient être recentrés autour de priorités plus lisibles : outre l'acquisition des " savoir-faire instrumentaux essentiels ", l'école doit fournir des repères et des méthodes de travail autour d'orientations pédagogiques qui seront soumises aux enseignants.

Si le maître de la classe reste la référence privilégiée, il peut faire appel à des intervenants extérieurs et à des aides éducateurs dans le cadre du travail collectif de l'équipe pédagogique.

c) Une expérimentation à grande échelle sous l'égide de l'INRP

Sur la base du volontariat, et avec la participation des parents d'élèves, près de 2 600 écoles agréées par les inspecteurs d'académie se sont prêtées à cette expérimentation en juin 1999, sous l'égide, pour 1 800 d'entre elles, de l'Institut national de la recherche pédagogique.

Cette expérimentation se réalisera sous le contrôle de groupes de pilotage départementaux animés par l'inspecteur d'académie, et suscitera un colloque annuel au niveau académique où seront présentées les " avancées de la recherche de l'INRP ".

d) Une réforme à coût inchangé

La Charte ne nécessite pas de moyens budgétaires nouveaux mais le maintien des emplois d'enseignant du premier degré, malgré la diminution des effectifs d'élèves dans le projet de loi de finances pour 2000, devrait permettre d'améliorer l'encadrement des élèves.

2. Les orientations dégagées lors des " Etats généraux de la lecture et des langages "

Au terme de ces Etats généraux, qui ont été précédés de colloques départementaux et académiques, douze mesures ont été annoncées.

Ces mesures tendent à mieux assurer la prise en charge des élèves dans leur diversité pour leur faire acquérir la maîtrise des langages.

Les principales de ces mesures tendent à relancer les cycles pédagogiques en primaire en privilégiant l'aide individualisée, à perfectionner les évaluations des élèves, à renforcer la continuité des apprentissages, à valoriser les RASED, à utiliser les nouvelles technologies, à mettre en place un programme sur les pratiques d'apprentissage, à éduquer à l'image, à mieux prendre en charge les jeunes illettrés, à développer les ateliers d'écriture, de lecture et de langage à l'école et au collège, à clarifier les objectifs de l'école maternelle...

3. L'aménagement des rythmes scolaires

Cet aménagement doit se concrétiser notamment dans le contrat éducatif local qui est défini par la circulaire interministérielle du 9 juillet 1998. Le CEL a vocation à fixer l'organisation des activités péri et extra-scolaires, en relation avec les projets des écoles et des collèges afin d'offrir à tous les jeunes le soutien, ainsi que les activités diverses nécessaires à leur réussite scolaire, et plus largement à l'épanouissement de leur personnalité et à leur éducation citoyenne.

a) La mise en oeuvre des CEL

Cette mise en oeuvre s'effectue à partir d'un projet éducatif local associant, outre les services de l'Etat, les caisses d'allocations familiales, les communes et les associations.

Son champ d'application peut correspondre à plusieurs quartiers, à une commune, ou à plusieurs communes dans un cadre plus global de politique de la ville. L'Etat peut participer au projet retenu par le comité départemental de pilotage, en mettant à la disposition des collectivités et des associations ses aides éducateurs et des enseignants volontaires.

Au niveau national, un groupe de suivi interministériel a été mis en place le 10 mars 1999 ; au niveau local, le groupe de pilotage est animé par les maires.

b) L'évaluation des dispositifs

•  S'agissant de l'aménagement des rythmes scolaires (ARS), mis en place depuis 1996 par le ministère de la jeunesse et des sports sur 230 sites pilotes, l'évaluation du dispositif a montré que " ces aménagements génèrent des effets positifs sur le bien-être des enfants " mais ne semblent pas avoir d'impact sur les performances scolaires et entraîner une réduction de l'échec scolaire.

Les crédits consacrés aux sites pilotes se sont élevés à 284 millions de francs pour l'année 1997-1998, soit un coût moyen de 2 426 francs par enfant, les coûts générés par l'ARS apparaissant très variables selon les expériences.

Ces dispositifs ne seront pas reconduits à l'expiration des contrats et seront intégrés dans les CEL.

•  S'agissant des contrats éducatifs locaux , un premier bilan établi en 1999 fait apparaître que ces contrats se sont traduits dans 1 105 projets concernant 3 197 communes, que 8 239 écoles et établissements se sont associés à ces projets et que 900 000 élèves en ont été bénéficiaires.

4. Les interrogations de votre commission

A partir des réponses qui ont été communiquées à son rapporteur et que celui-ci s'est efforcé de traduire en termes intelligibles, votre commission ne peut qu'avouer sa perplexité face à de telles orientations.

Elle constate d'abord que le galimatias de certains pédagogues, où les cours deviennent des " activités " et le professeur " l'adulte de référence ", a envahi non seulement les IUFM mais aussi la prose du ministère de l'éducation nationale.

Elle ne peut donc que s'inquiéter que l'expérimentation de la réforme de l'école primaire se fasse sous l'égide de l'INRP, qui a tout récemment défrayé la chronique, et qui peut difficilement apparaître comme un modèle de rigueur.

Elle exprime notamment la crainte que l'instituteur traditionnel, dont la vocation était d'" instituer ", de mettre debout, de faire grandir dans ses élèves ce que ceux-ci ne trouveraient pas dans la société, et dont la spécificité avait déjà été gommée en devenant professeur des écoles, soit aujourd'hui encore un peu plus dépossédé de son identité.

Compte tenu des évolutions annoncées, le maître n'est-il pas condamné, du fait de l'irruption de la société dans l'école, des demandes parentales, de la profusion d'intervenants extérieurs et d'animateurs de toute nature, de l'intervention des aides éducateurs, de la multiplication des activités péri et extra-scolaires ... à devenir une sorte de " chef d'orchestre " ou d'animateur socio-culturel, alors que son rôle traditionnel était de dispenser un savoir et des connaissances, selon " un rapport rigoureux et austère avec sa discipline qui avait valeur d'exemple pour ses élèves " ?

Votre commission exprime également la crainte que la Charte de l'école du XXIe siècle porte en germe, au travers de l'aménagement des rythmes scolaires, et du développement des activités extra-scolaires correspondantes, une certaine " municipalisation " de l'école républicaine pouvant porter atteinte au principe de l'égalité entre les élèves, conduise les maîtres à faire allégeance aux pressions de l'extérieur et annonce, en fait, la fin d'une certaine école républicaine.

Outre ces observations générales, votre commission considère que l'expérimentation des rythmes scolaires concerne trop d'écoles et d'élèves pour être considérée comme un dispositif expérimental, et que celui-ci introduit une inégalité préoccupante entre les élèves qui en bénéficient et les autres.

Elle tient également à rappeler que l'organisation de la récente journée de la défense a confirmé que 10 % des jeunes sortaient de l'enseignement scolaire sans maîtriser les fondamentaux, et notamment la lecture, ce bilan désastreux faisant le lit de l'exclusion sociale : il n'est que temps de mettre en place une politique de salut public, notamment de la lecture, et tirer un trait sur cette ère délétère des colloques et états généraux en tout genres qui font les délices des spécialistes des sciences de l'éducation mais qui ne font pas avancer les solutions.

Son rapporteur tient à rappeler ce que lui disait, sur un autre banc, et à une autre époque, un vieil inspecteur : " en quittant l'école primaire, un élève doit posséder la pratique et le sens des quatre opérations, et aussi pouvoir écrire de lui-même un paragraphe de dix lignes sans faute d'orthographe ! ".

Il serait urgent que les enseignants du premier degré soient enfin convenablement formés dans les IUFM pour que leurs futurs élèves sortent à tout le moins du système scolaire en sachant lire, écrire et compter !

Enfin, sur un point plus particulier, mais tout aussi préoccupant, la commission souhaiterait attirer l'attention du ministre délégué sur le problème des sorties scolaires.

La publication de la circulaire du 23 septembre dernier n'a en effet pas rassuré les enseignants qui ont considérablement réduit, au détriment des élèves, ce type d'activité qui engage désormais au delà du raisonnable leur responsabilité.

Votre commission souhaiterait ainsi que le groupe de travail qui a été constitué sur la responsabilité pénale des enseignants rende rapidement ses conclusions et que des mesures soient prises pour clarifier leur situation.

B. LE COLLÈGE POUR TOUS ?

1. Les questions préalables : la consultation Dubet

Le ministère a décidé en 1999 de faire un état des lieux du collège, et notamment de la réforme pédagogique mise en place par le précédent gouvernement.

Le sociologue François Dubet a ainsi été chargé d'organiser un débat national sur le collège qui s'est déroulé dans les établissements entre février et mai 1999.

Cette consultation a permis de dégager les grands axes d'un aménagement en collège qui peuvent être ainsi résumés :

- remise à niveau des élèves abordant la classe de 6 e en grande difficulté ;

- motivation des élèves par des exercices pluridisciplinaires privilégiant notamment les cultures technologiques et professionnelles et les pratiques de l'oral ;

- introduction d'une plus grande cohérence entre les enseignements et les équipes pédagogiques, en renforçant notamment le rôle du professeur principal et en développant la formation continue des enseignants ;

- diversification des parcours des élèves notamment par l'amélioration des dispositifs d'aide et de soutien en classe de 4 e et de 3 e d'insertion et dans les SEGPA ;

- renforcement de la fonction de socialisation et d'éducation du collège ;

- amélioration du mode de pilotage des collèges.

En fonction de ces grands axes, trois objectifs ont été définis.

2. Les objectifs de la réforme

a) Un collège pour tous

Le renforcement de la liaison CM2-6 e , pour une meilleure continuité pédagogique et éducative, doit être une priorité.

Pour les élèves qui rencontrent de grandes difficultés dans la maîtrise des langages et en mathématiques, des heures d'aide personnalisée en 6 e et en 5 e devaient être mises en place dès la rentrée scolaire de 1999 : jusqu'à six heures en 6 e et trois heures en 5 e, par semaine, dans le cadre de petits groupes ne dépassant pas huit élèves.

Depuis la rentrée 1999, un nouveau livret d'accueil est distribué à chaque élève de 6 e . Par ailleurs, on s'efforcera d'attribuer à chaque classe de 6 e, une salle spécifique.

A tous les niveaux, chaque collégien devrait trouver dans son établissement un tuteur adulte.

Enfin, à la rentrée 2000, les groupes " nouvelles technologies appliquées ", créés en 1998, et centrés sur la réalisation d'un projet concret, seront étendus à tous les collèges en fonction de leurs besoins.

b) Un enseignement diversifié

Pour l'année scolaire en cours, les établissements seront invités à mettre en place des travaux croisés pluridisciplinaires, en classe de 4 e . Ces travaux seront obligatoires à la rentrée 2000 et s'inscriront dans la suite des parcours diversifiés de 5 e .

L'usage des technologies d'information et de communication sera développé.

Des ateliers de lecture pris en charge par tous les enseignants de la classe, seront mis en place en 6 e et en 5 e .

L'apprentissage de l'oral, les études dirigées en 6 e et en 5 e , l'éducation à l'image et la politique de prévention dans le domaine de la santé seront renforcés.

Dans les réseaux d'éducation prioritaires et les zones d'éducation prioritaires, les activités culturelles et éducatives seront développées : sections sportives, classes musicales, ateliers de pratiques artistiques, jumelages avec des structures culturelles, sportives, universitaires, scientifiques...

c) Des conditions de vie améliorées

Sur la base du volontariat des équipes, un professeur coordonateur par niveau assurera, avec le chef d'établissement, l'animation pédagogique du collège.

Une heure de " vie de classe " sera mise en place pour permettre une prise de parole des élèves et un dialogue avec un ou plusieurs adultes.

La formation des délégués des élèves sera renforcée afin de faciliter l'exercice de leur mission.

Des lieux d'écoute seront créés et le règlement intérieur sera aménagé.

Parmi ces mesures, seule l'aide personnalisée en 6 e et 5 e , mise en place depuis la rentrée 1999, nécessite des moyens budgétaires supplémentaires. A ce titre, une mesure nouvelle de création d'heures supplémentaires d'enseignement a été inscrite au projet de loi de finances pour 2000, pour un montant de 240 millions de francs. Ce dispositif d'aide personnalisée aux élèves est appelé à s'étendre en 4 e et 3 e , selon des modalités qui restent à déterminer.

3. Les observations de la commission

Si certaines des mesures et orientations présentées par le gouvernement pour faire évoluer le collège vont effectivement dans le bon sens -c'est notamment le cas de la meilleure liaison recherchée entre l'école et le collège et de l'aide personnalisée qui sera mise en place en classe de 6 e et de 5 e pour les élèves en difficulté- votre commission estime ces aménagements trop timides, eu égard à la crise profonde qui affecte le collège, " maillon faible de notre système éducatif ".

L'importance de l'échec scolaire, la relégation sans issue des élèves les plus en difficulté dans les SEGPA, le développement de la violence, le défaut d'orientation des élèves égarés dans un enseignement général et théorique, le fonctionnement clandestin des classes de niveau... constituent autant de facteurs qui appelaient une réflexion ambitieuse sur le collège unique : l'usage des redoublements, les formules de remédiation qui dépassent de loin la seule aide personnalisée proposée en classe de 6 e et de 5 e , l'accompagnement du professeur dans les classes les plus difficiles, le traitement pédagogique de la diversité des élèves, une formation appropriée des enseignants au sein des IUFM sont autant de questions qui sont restées sans réponse.

Votre commission regrette tout particulièrement qu'aucune réflexion n'ait été engagée sur une redéfinition des périmètres disciplinaires, qui permettrait de développer une certaine polyvalence dans les premières années de collège, redéfinition qui entraînerait nécessairement une autre formation initiale et continue des enseignants et une modification des programmes du collège.

C. LA MISE EN oeUVRE DU " LYCÉE POUR LE XXIe SIÈCLE "

Les diverses mesures proposées en ce domaine sont contenues dans la réforme des lycées et dans le plan lycéen annoncé à l'automne 1998.

1. La réforme des lycées

a) Les principes de la réforme

Cette réforme s'applique depuis la dernière rentrée en classe de seconde ; elle résulte d'une consultation engagée pendant plus d'un an auprès de l'ensemble des partenaires du système éducatif.

Les principes de cette réforme ont été exposés par le ministre devant votre commission au début de l'été 1998 :

- le lycée doit préparer, soit l'entrée dans l'enseignement supérieur, soit l'accès à la vie professionnelle et permettre une orientation progressive et des réorientations éventuelles ;

- la diversité des voies de formation est maintenue et celles-ci doivent permettre aux lycéens d'acquérir des éléments communs de culture générale et pratique (éducation à la citoyenneté, expression artistique, apprentissage des nouvelles technologies) ;

- les heures de cours magistral sont réduites pour laisser plus de place à l'enseignement en petits groupes ;

- les programmes doivent privilégier les connaissances de base, les apprentissages fondamentaux et la maîtrise des savoirs dans une perspective multidisciplinaire.

b) La mise en oeuvre de la réforme

Deux arrêtés du 18 mars 1999 concernent l'organisation et les horaires des trois classes du lycée et prévoient une application progressive de la réforme entre les rentrées 1999 et 2001.

La classe de seconde reste définie comme une classe de détermination avec un tronc commun d'enseignements et deux enseignements de détermination au choix des élèves.

La fourchette des horaires est réduite (de 29,5 - 32,5 heures à 26,5 - 29,5 heures) selon le choix des options, la moyenne horaire se situant autour de 27 heures.

Un dispositif d'accompagnement est mis en place : il emprunte la forme d'un enseignement en modules (3,5 heures par semaine) pour tous les élèves dans certaines disciplines et d'une aide individualisée (2 heures par semaine) pour les élèves les plus en difficulté.

De nouveaux enseignements sont proposés depuis la rentrée 1999 :

- une demi-heure par semaine d'éducation civique ;

- 72 heures par an d'atelier d'expression artistique ;

- 18 heures par an de mise à niveau informatique ;

- un enseignement de détermination " danse " dans le cadre des enseignements artistiques ;

- un enseignement de détermination d'EPS.

c) les incidences budgétaires de la réforme

La réforme des lycées s'effectuera à moyens constants, à l'exception de trois mesures nouvelles prévues par le projet de loi de finances pour 2000 :

- une dotation d'heures supplémentaires de 52,78 millions de francs permettra de mettre en place l'aide individualisée de 2 heures par semaine pour les élèves les plus en difficulté ;

- une mesure nouvelle de 32,58 millions de francs permettra de recruter 1 500 assistants de langues étrangères et d'assurer une heure hebdomadaire d'enseignement de langue ;

- la mise en place progressive de deux ateliers artistiques par lycée coûtera 20 millions de francs à l'éducation nationale pour financer la moitié de la rémunération des intervenants extérieurs, l'autre moitié étant prise en charge par le ministère de la culture.

d) L'aménagement progressif des programmes

Depuis la dernière rentrée, et outre les nouvelles orientations déjà citées, ont été mis en place :

- un nouveau programme pour l'enseignement des sciences économiques et sociales, davantage centré sur l'environnement et l'actualité ;

- un allégement en seconde des programmes d'histoire et de géographie, de sciences et techniques médico-sociales, de sciences et techniques biologiques et paramédicales, de techniques des sciences physiques ;

- un allégement des programmes d'histoire et de géographie en terminale pour les séries générales et la série STT.

Pour la seule année scolaire en cours interviendra un allégement des programmes de mathématiques, physique et chimie et SVT.

Les nouveaux programmes de français, mathématiques, physique et chimie, SVT s'appliqueront à la rentrée 2000 après avoir été expérimentés dans quelques lycées dès la rentrée 1999.

2. La mise en oeuvre du plan lycéen

Annoncé il y a juste un an, le plan lycéen prévoyait un renforcement de l'encadrement des élèves qui devait être effectif au 1 er janvier 1999 :

- 3 000 maîtres d'internat et surveillants d'externat à temps partiel ;

- 1 000 assistants de langue ;

- 5 000 emplois jeunes ;

- 1 000 appelés du contingent.

Ce plan prévoyait également la mise en place d'un fonds exceptionnel d'aménagement des lycées destinés à permettre la réalisation, par les régions, de travaux d'aménagement ou de constructions destinés à améliorer la vie quotidienne des lycéens.

Ce fonds consiste en une enveloppe de prêts de 5 milliards de francs qui seront souscrits par les régions avec l'aide de l'Etat selon les modalités fixées par la circulaire du 4 juin 1999, l'enveloppe de prêts allouée à chaque région ayant été notifiée aux préfets de région.

3. Les observations de la commission

Votre commission remarque d'abord que la réforme du lycée, progressivement mise en oeuvre, apparaît comme très en retrait par rapport aux mesures proposées par le rapport Meirieu, et même en deçà de sa présentation de l'été 1998.

A titre liminaire, elle observe que ces mesures ponctuelles n'ont en rien empêché la nouvelle montée du mouvement lycéen qui s'est manifesté partout sur le territoire pendant plusieurs semaines.

Elle estime à cet égard que les postes de professeurs non pourvus plus d'un mois après la rentrée, dans des disciplines qui sont déficitaires depuis plusieurs années, sont davantage à l'origine de cette agitation légitime qu'une prétendue inertie des collectivités régionales qui ont été invitées par le gouvernement à financer des salles polyvalentes, des " lieux de rencontres " et autres foyers et cafétérias...

Nos lycéens réclament davantage des professeurs que des lieux de rencontres, sauf à privilégier une conception du lycée qui deviendrait un lieu de vie " light " au sein duquel la transmission des savoirs n'apparaîtrait que secondaire.

Plus ponctuellement, votre commission regrette que le système des options au lycée n'ait pas été examiné à l'occasion de cette réforme : le détournement de ce système par les familles averties, avec la complicité des proviseurs pour tourner la sectorisation, aboutit à une véritable ségrégation entre les élèves ; les quelque 130 combinaisons autorisées par le jeu des options se révèlent par ailleurs particulièrement coûteuses en termes budgétaires.

On peut ainsi regretter que la réforme des lycées n'ait pas proposé un système de mutualisation des options entre lycées géographiquement proches afin de favoriser des regroupements pédagogiques.

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