III. L'ÉDUCATION

Dans les zones urbaines sensibles, l'éducation est un service public essentiel dont les agents sont soumis à des sujétions particulières. Comme le déclarait un spécialiste de ces questions dans un grand quotidien, l'enseignement revêt désormais l'aspect " d'une lourde tâche pour qui n'a pas une âme d'apôtre " 22( * ) .

L'Etat met également en oeuvre des actions spécifiques en direction des jeunes qui contribuent à améliorer la cohésion sociale des quartiers en difficulté.

A. LA RÉFORME DES ZEP

Les zones d'éducation prioritaire (ZEP) ont été créées en 1981 afin de renforcer les moyens de l'éducation nationale dans les quartiers difficiles. Depuis lors, leur délimitation était périodiquement critiquée. Le Gouvernement en a modifié le régime en 1998 et 1999 en publiant trois circulaires relatives à la relance de l'éducation prioritaire, aux réseaux d'éducation prioritaire et aux contrats de réussite.

La superficie du territoire couvert par les ZEP s'est accrue de 40 % entre 1997 et 1999. Elle concerne désormais 7.000 écoles, 1.000 collèges et 100 lycées.

Les moyens dont bénéficient les classes situées en ZEP sont renforcés : le nombre moyen d'élèves s'y établit à 23,5 élèves dans les écoles maternelles et 21,8 dans les écoles élémentaires. Le nombre de postes d'enseignants qui y sont affectés a été substantiellement renforcé, de près de 4.000 en 1998 et de 4.600 personnes en 1999. Les crédits pédagogiques y ont également été majorés de 84 millions en 1998 et de près de 100 millions de francs en 1999.

Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit également de créer 1.000 nouveaux emplois de maîtres d'internat et surveillants d'externat et de recruter 5.000 aides-éducateurs qui exerceront prioritairement en ZEP. Du fait de l'extension du périmètre des ZEP, le nombre des enseignants qui y enseignent est passé de 81.000 à 97.000 environ. Ces fonctionnaires reçoivent une indemnité de sujétion de 6.900 francs par an.

Les principaux et les principaux-adjoints des établissements concernés bénéficient, quant à eux, du surclassement de leur établissement qui a un effet positif en termes indiciaires. Enfin, les personnels administratifs, ouvriers et de service qui accomplissent tout leur service en ZEP et les assistantes sociales dont le secteur comprend au moins un établissement classé en ZEP, perçoivent une bonification indiciaire.

Votre commission des Affaires économiques approuve les réformes opérées dans les zones d'éducation prioritaire.

B. LES AUTRES ACTIONS EN DIRECTION DE LA JEUNESSE

L'opération école ouverte

Menée depuis 1991 sous l'égide des ministères de l'éducation nationale et de l'emploi et de la solidarité, cette opération permet notamment d'accueillir les jeunes pendant les vacances dans les établissements scolaires afin qu'ils se livrent à des activités éducatives. Le nombre d'établissements qu'elle concerne continue de croître, passant de 341 en 1998 à 427 en 1999. Le coût de cette opération est de 39 millions de francs.

Les classes relais

Les 250 classes relais qui devraient fonctionner en l'an 2000 permettront d'accueillir de 4 à 5.000 jeunes en voie de marginalisation scolaire. S'y ajoutent des internats relais destinés à recevoir des enfants qui subissent des difficultés sociales ou familiales susceptibles de les conduire à abandonner l'école ou à manifester des comportement violents.

L'affectation d'appelés du contingent en établissement scolaire

Depuis 1992, des appelés du contingent volontaires effectuent leur service national dans des établissements scolaires. Leur nombre s'est élevé à 280 pour l'année scolaire 1998-1999. Ils ont été affectés dans les six académies concernées par le plan de lutte contre la violence à l'école et dans les DOM-TOM.

L'effectif total des jeunes gens concernés par le service national ville dans l'éducation nationale ne s'élevait, quant à lui, qu'à 690 en 1998, en hausse par rapport à 1997, mais en forte baisse par rapport à 1995-1996.

Votre commission des Affaires économiques se déclare particulièrement préoccupée par la diminution des postes occupés par des appelés au titre du service national ville, liée à la fin du service national obligatoire. Elle souhaite que le projet de loi relatif aux volontariats civils déposé sur le Bureau du Sénat soit rapidement examiné par le Parlement, afin de pallier la disparition du service national ville et de renforcer l'encadrement dans les établissements scolaires.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page