II. LA STAGNATION DES CRÉDITS DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE

Les crédits du BCRD consacrés au seul ministère de la recherche s'élèvent à 39,8 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit une régression en valeur absolue par rapport à l'an passé.

Toutefois, cette année encore, -et votre rapporteur pour avis le regrette-, le périmètre budgétaire de ces dotations connaît par rapport à 1999 des modifications qui rendent les comparaisons difficiles .

La subvention dévolue au CNES inclut en effet une dotation qui, bien qu'elle soit initialement inscrite au budget de la défense, sera transférée, en gestion, au budget de la recherche. Cette dotation correspond aux programmes de recherche du CNES à double finalité, civile et militaire.

Si l'on ne tient pas compte de ce transfert, à structure constante, le budget du ministère de la recherche progresse de 1,1 % en dépenses ordinaires et crédits de paiement et de 3,6 % en autorisations de programme.

Ce problème de lisibilité des crédits de la recherche est récurrent, comme l'a récemment fait observer la Cour des Comptes :

DE LA DIFFICULTÉ D'APPRÉHENDER LES CRÉDITS DE LA RECHERCHE, D'APRÈS LA COUR DES COMPTES

Dans sa récente étude sur l'exécution du budget de la recherche, la Cour des Comptes a mis en lumière deux caractéristiques des crédits de la recherche qui rendent leur examen difficile.

La constante modification de périmètre budgétaire des crédits du ministère de la recherche empêche les comparaisons pluriannuelles.

" En 1998, les modifications apportées au périmètre du budget de la recherche ont été d'une importance telle qu'elles rendent non significatives les comparaisons interannuelles effectuées sans les retraitements comptables préalables permettant de raisonner à périmètre constant.

La Cour relève à nouveau que ces changements d'imputation rendent le budget de la recherche difficilement lisible et considère qu'une stabilisation de son périmètre budgétaire serait très souhaitable pour que cette notion conserve un sens ".


Le BCRD ne contient pas l'ensemble des dépenses de l'Etat en faveur de la recherche

La Cour des comptes souligne que le BCRD ne retrace ni les dotations budgétaires correspondant aux dépenses fiscales, ni la participation de la France au programme communautaire de recherche, ni les crédits correspondant au mi-temps recherche des enseignants-chercheurs, ni la partie militaire des crédits de recherche de la défense. La cour estime donc que le BCRD ne représente que la moitié de l'effort budgétaire de l'Etat pour la recherche.

Les crédits demandés pour le ministère chargé de la recherche sont résumés dans le tableau ci-après :

SYNTHÈSE DES DOTATIONS DU BUDGET DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE

(en millions de francs)

 

AP

DO + CP

 

LFI 99

PLF 2000

Variation

LFI 99

PLF 2000

Variation

ORGANISMES DE RECHERCHE

12 706,29

11 983,25

-5,7 %

36 928,53

36 559,23

-1,0 %

EPST

4 122,18

4 244,38

3,0

22 463,28

22 770,71

1,4 %

EPIC

8 224,49

7 575,37

-7,9 %

13 760,42

13 074,31

-5,0 %

FONDATIONS ET GIP

359,62

163,50

ns

704,83

714,21

1,3 %

CRÉDITS D'INTERVENTION

1 327,00

1 482,00

11,7 %

3 082,52

3 301,51

7,1 %

CNER

 
 
 

4,51

4,51

0,0 %

Actions d'incitation, d'info. & de communication

 
 
 

127,65

172,79

35,4 %

Formation à et par la recherche

 
 
 

1 750,00

1 745,00

-0,3 %

Information & cult. scient. & technologique

48,00

7,00

-85,4 %

48,00

35,21

-26,6 %

FRT + diffusion technos spatiales

670,00

905,00

35,1 %

724,94

670,00

-7,6 %

FNS (hors CNS et CNG)

370,00

570,00

54,1 %

188,42

435,00

130,9 %

ANRS

239,00

 

ns

239,00

239,00

0,0 %

TOTAL FASCICULE RECHERCHE

14 033,29

13 465,25

-4,0 %

40 011,05

39 860,74

-0,4 %

Transferts internes au fascicule

 

480,12

 
 

0,00

 

Transferts externes au fascicule

 

600,00

 
 

600,47

 

TOTAL STRUCTURE CONSTANTE

 

14 545,37

3,6 %

 

40 461,21

1,1 %

NB : la liste des sigles développés figure en annexe du présent rapport.

Le fascicule budgétaire " Recherche et technologie " ventile en 3 agrégats distincts les crédits du ministère de la recherche, ce qui permet de mieux analyser leur nature et de faire ressortir le poids des dotations aux organismes de recherche :

- Actions d'incitation et fonds d'interventions

Cet agrégat regroupe les actions d'évaluation et les études ; la diffusion de la recherche notamment en direction des PME et PMI ; la formation à et par la recherche ; l'incitation à la recherche par les fonds d'intervention (FRT et FNS). Ces crédits sont en augmentation de 7,1 % (en DO + CP).

- Etablissements publics à caractère scientifique et technologique

Cet agrégat rassemble les dotations destinées aux établissements de recherche sous tutelle du ministère qui ont le statut d'EPST : INRETS, LCPC, CNRS, INRA, CEMAGREF, INRIA, IRD, INSERM et INED. Ces dotations recouvrent les frais de personnel, les crédits destinés au fonctionnement matériel des établissements -appelé soutien de base- et les crédits d'investissement.

- Autres organismes de recherche

Cet agrégat recouvre les dotations aux établissements n'ayant pas le statut d'EPST 3( * ) , qu'il s'agisse d'EPIC, de fondations ou de GIP. Il s'agit du BRGM, de l'ADEME, de l'IFREMER, du CIRAD, des Instituts Pasteur et Curie, du CEA et du CNES. Ces dotations couvrent une partie -variable- des ressources de ces établissements.

Ces trois agrégats ont en réalité un poids très inégal dans le budget de la recherche, qui reste en très grande majorité consacré aux dotations aux organismes de recherche, quel que soit leur statut, comme le montre le graphique suivant :



Ce graphique montre la part minoritaire des actions d'intervention dans les crédits du ministère.

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