C. DEUX EXEMPLES D'ACTION DE NOTRE RÉSEAU : LES ÉCHANGES CULTURELS ET LA PROMOTION DU FILM FRANÇAIS

Les échanges culturels

Au sein de la nouvelle DGCID, la création d'une sous-direction de la coopération culturelle et artistique (Direction de la coopération culturelle et du Français) symbolise une implication accrue dans la définition des orientations de notre action culturelle et artistique. Il lui revient de mieux articuler les besoins exprimés par les ambassades, d'une part, avec les offres et savoir-faire français correspondants, d'autre part. La DGCID établit les priorités et orientations géopolitiques, définit des approches différenciées compte tenu des contextes politiques et diplomatiques, coordonne enfin l'action artistique avec les autres volets de notre politique de coopération culturelle et scientifique extérieure.

La DGCID dispose, depuis de nombreuses années, comme opérateur précieux de notre action culturelle, du savoir-faire et de l'expérience de l'AFAA (Association française d'action artistique) qui constitue en quelque sorte le prestataire de services -expositions, concerts, spectacles... pour le compte du Ministère des Affaires étrangères et de la politique d'échanges culturels qu'il conduit.

Dans ce cadre, l'AFAA a développé de son côté, depuis plusieurs années, des formules de partenariat permettant de mobiliser des ressources financières propres et d'ouvrir un débouché international à des initiatives culturelles, qu'elles émanent des collectivités locales (club AFAA-collectivités territoriales créé en 1994) ou des entreprises (club AFAA- entreprises mis en place en 1992).

Ainsi une trentaine de collectivités ont établi des partenariats culturels avec des pays des cinq continents, et des conventions signées avec plus d'une vingtaine de conseils régionaux ou municipalités ont permis de réaliser une centaine de projets artistiques de coopération internationale (arts visuels et arts de la scène).

En 1999, le club AFAA-collectivités territoriales a apporté à l'AFAA un financement de 10,35 MF, sur un budget total de coopération décentralisée de 20 MF.

La même démarche avait été engagée auprès des entreprises qui, en 1999, a permis de rassembler au moins 7 MF pour financer des opérations artistiques à l'étranger. Ce mécénat d'entreprise -qui, malgré une législation récente chez nous, suscite un intérêt croissant auprès du monde économique-, prend diverses formes : appui financier, offre de prestations (billets d'avion, fret aérien pour les expositions) ou de mécénat technologique : ainsi Rhône-Poulenc a-t-il impliqué sa technologie de pointe pour la réhabilitation des temples de Huê au Vietnam-.

En même temps qu'elle voit son rôle conforté et réorienté au sein de l'action culturelle conduite par le Ministère des Affaires étrangères, l'AFAA est entrée dans une phase de réorganisation interne. Ses missions se verront redéfinies autour de quatre priorités : la diffusion internationale de la création artistique française, le soutien aux échanges avec les autres cultures, l'aide au développement et à la reconnaissance internationale de la création contemporaine, en particulier dans les pays relevant de la zone de solidarité prioritaire. A cette fin, la Société " Afrique en création " sera fondue au sein de l'AFAA.

La nomination d'un nouveau directeur, en la personne de M. Olivier Poivre d'Arvor, est aussi l'occasion d'une évolution du statut de l'Association, notamment par la diminution de 40 à 15 des effectifs des membres de son conseil d'administration. Celui-ci aura à débattre d'une lettre de cadrage, émanant du Ministère des Affaires étrangères et décrivant les orientations générales de notre action culturelle extérieure dont l'AFAA aura la responsabilité de la mise en oeuvre. Si le ministère des Affaires étrangères accorde chaque année à l'AFAA une subvention de 86,4 MF, l'action de l'association se fait également en liaison étroite avec le ministère de la Culture qui lui verse, pour sa part, quelque 6 MF. L'ensemble de ces subventions, auxquelles s'ajoutent des recettes propres -expositions, partenariats- permettent à l'AFAA de disposer d'un budget annuel de près de 93 MF.

La diffusion internationale de films français

L'aide du ministère des Affaires étrangères au cinéma français prend essentiellement deux formes, qui impliquent chacune fortement les établissements de notre réseau culturel : la diffusion proprement dite des films français ainsi que la promotion et le soutien à l'exportation et à la distribution des productions cinématographiques.

Dans le cadre de la diffusion du film français, on relèvera que nos centres abritent de moins en moins de projections dans leurs propres locaux. Ils servent en revanche de relais , auprès du ministère, de demandes émanant de partenaires extérieurs : cinémas, exploitants privés, cinémas d'art et d'essai.

Pour répondre à ces demandes, le ministère des Affaires étrangères dispose d'une cinémathèque centrale , comprenant des films dont les droits sont acquis pour une durée de sept ans. Ces oeuvres sont présentées en version française, sous-titrée principalement en anglais, espagnol, arabe, et, occasionnellement, portugais et russe. Le ministère fournit, à partir de ce fonds, sept cinémathèques à l'étranger dont cinq ont une vocation régionale : New Delhi, Bangkok, Mexico, Buenos Aires et Amman et deux un caractère permanent : Rabat et Rio de Janeiro. Les copies de films qu'elles détiennent sont à la disposition des instituts et centres culturels, des Alliances françaises, des ciné-clubs et des établissements scolaires français.

Pour valoriser ce fonds, le ministère organise des rétrospectives autour d'un acteur, d'un réalisateur ou d'un thème particulier. En 1999, quatre nouveaux programmes ont ainsi été proposés autour des films de Jean-Paul Rappeneau ; le festival des Trois continents de Nantes (de Pékin à Mexico) ou encore " 100 titres pour l'an 2000 " regroupant les titres principaux du cinéma français.

Le budget 1999 a permis, grâce à une dotation spécifique , de remettre à niveau et d'enrichir le fonds disponible afin de le proposer aux pays de l'ex-" champ " qui, jusqu'alors, ne bénéficiaient pas de ce type de d'action.

Enfin chaque centre culturel peut adapter son action en faveur du cinéma français selon des modalités adaptées au contexte local : festival annuel du film français à Taipeh, organisation de projections bi-hebdomadaires à Rabat, organisation à Munich d'avant-premières en liaison avec les distributeurs et exploitants allemands...

A côté de cette action de diffusion qui concerne en fait des films  " patrimoniaux ", le ministère des Affaires étrangères s'efforce de soutenir une approche commerciale destinée à promouvoir la distribution de films français récents, dans des zones où la présence cinématographique française est épisodique (Asie, Amérique latine, Afrique). A Stockholm, Varsovie ou Ankara, les centres culturels sont des relais essentiels pour la distribution de films français en contribuant au sous-titrage dont ils accompagnent la sortie commerciale en avant-première. Le ministère des Affaires étrangères et Unifrance Film conjuguent enfin leurs efforts dans tel ou tel festival ou, à côté d'une rétrospective culturelle initiée par le ministère des Affaires étrangères, l'association Unifrance diffuse des films récents susceptibles d'intéresser des distributeurs étrangers.

Enfin, le ministère soutient également l' exploitation en salles . En accordant une subvention à l'association " Europa Cinemas ", il lui permet d'aider des salles, en contrepartie d'un engagement à diffuser au moins 50 % de films européens dans les pays d'Europe centrale et orientale. En pratique, la majorité de ces ventes européennes sont des films français. En 1998, 17 salles ont bénéficié de telles aides dans 14 pays ; en 1999, elles ont été 22 dans 15 pays.

Si l'on ajoute l'action de coopération cinématographique conduite par le ministère : aide à la production, formation de professionnels ou accueil de films étrangers, l'effort budgétaire global du ministère des Affaires étrangères à l'égard de la diffusion du film atteint 36 080 000 F (Titre IV, 42-11), ainsi répartis :

- promotion, diffusion, distribution du film français 19, 5 MF

- promotion et diffusion du film documentaire 8,7 MF

- coopération cinématographique 7,87 MF

Le projet de budget 2000 prévoit une reconduction de ces moyens avec deux priorités :

- l'accompagnement de l'exploitation des productions cinématographiques françaises,

- la mise en place d'une cinémathèque régionale en Afrique.

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