CONCLUSION

Tout comme l'ensemble du budget de la Défense, le projet de dotation des forces terrestres pour 2000 se situe en rupture avec l'engagement pris l'an passé , et confirmé lors du débat budgétaire au Parlement, de maintenir à un niveau constant les crédits d'équipement des armées durant les quatre dernières années de la programmation.

Cet engagement, qui constituait la contrepartie de la révision à la baisse de la loi de programmation après " l'encoche " de 1998 et les abattements opérés dans le prolongement de la " revue de programmes " ne sera donc pas respecté, en dépit d'un contexte économique et financier général qui n'imposait en aucune manière un nouveau prélèvement sur les crédits de la Défense.

On peut se demander si le raisonnement selon lequel le niveau de la dotation des forces terrestres pour 2000 devait être ajusté à la capacité de consommation de crédits d'équipement de l'Armée de terre, obérée par les restrictions opérées sur des engagements des années antérieures, ne finira pas par conduire à une dangereuse spirale de la contraction budgétaire

En tout état de cause, cette nouvelle diminution des crédits de paiement ramène ces derniers au niveau de " l'encoche " de 1998 et si elle n'entraînera pas normalement de nouveaux retards sur les programmes, elle devra nécessairement être compensée dans les années à venir pour réaliser le contenu physique de la programmation. Or, aucune assurance n'est aujourd'hui apportée sur ce point, l'expérience passée conduisant au contraire à craindre, pour le futur, de nouveaux décalages.

Le projet de budget des forces terrestres laisse par ailleurs de nombreux besoins insatisfaits. Les moyens de fonctionnement , très fortement comprimés en 1998 et 1999, ne bénéficieront que d'un infime relèvement, et l'activité des forces , tombée au plus bas en 1999, demeurera pratiquement aussi insuffisante en 2000. Les crédits d'entretien programmé des matériels ou d'infrastructure demeureront extrêmement contraints.

Le budget d'équipement n'apporte pas davantage de réponse aux constatations effectuées à l'issue du conflit du Kosovo , aucun effort supplémentaire n'étant envisagé sur les véhicules blindés d'infanterie, dont l'actuel niveau de protection est insuffisant, sur les hélicoptères, sur les raccordements des équipements de théâtre aux systèmes satellitaires, ou encore sur les drones, dont 5 exemplaires ont été perdus sans que leur remplacement soit prévu au budget.

Quant au niveau des autorisations de programme , il laisse présager une gestion très tendue , compte tenu d'une insuffisante prise en compte des commandes globales pluriannuelles , risquant de rééditer les difficultés constatées cette année pour la commande des hélicoptères Tigre.

Alors que se multiplient les déclarations sur la nécessité de ne pas relâcher l'effort de défense en Europe, la diminution des crédits militaires en 2000 apparaît, qu'on le veuille ou non, comme un nouveau recul de la défense dans l'ordre des priorités gouvernementales.

Dans ces conditions, votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armes a émis un avis défavorable sur les crédits du ministère de la défense inscrits au projet de loi de finances pour 2000.

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