IV. LE SUIVI DE LA FÉMINISATION DES FORCES

Depuis le décret n° 98-86 du 16 février 1998, tout quota restrictif de recrutement de femmes dans les armées a été aboli. Le principe d'égal accès aux emplois est affirmé.

Dans la Marine, l'ensemble des postes est ouvert aux femmes, sauf les emplois à bord des sous-marins et chez les fusiliers. Ces restrictions ont été confirmées par l'arrêté du 29 avril 1998. Il en résulte que tout le personnel est désormais susceptible d'embarquer , sauf les mères de famille entrées dans la Marine avant le 1 er janvier 1999, pour qui le principe du volontariat demeure. En effet, avant le 1 er janvier 1993, les femmes qui entraient dans la Marine choisissaient lors de leur engagement d'être volontaires ou non pour embarquer. Ensuite, du 1 er janvier 1993 au 31 décembre 1998, cette possibilité n'a été maintenue qu'au bénéfice des mères de famille.

La Marine cherche à féminiser progressivement chacune de ses unités. Pour que la mixité se fasse dans de bonnes conditions, il faut que certaines règles soient respectées :

- des locaux de vie aménagés spécialement pour respecter l'intimité et l'interdiction des contacts et visites dans ces locaux. C'est une contrainte matérielle qu'il n'est pas toujours possible de mettre en oeuvre sur les bâtiments. Il faut respecter les différences de grades dans les regroupements du personnel féminin et avoir le souci de maintenir l'égalité de traitement quant à l'attribution de locaux avec le personnel masculin ;

- un effectif féminin de 10 à 15 % de l'ensemble de l'équipage pour éviter la marginalisation et obtenir une répartition hiérarchique complète et homogène. Or, aujourd'hui le faible nombre d'officiers mariniers supérieurs féminins retarde la féminisation d'unités embarquées supplémentaires ;

- une égalité de traitement hommes-femmes.

En tenant compte de toutes ces contraintes qui sont nécessaires au bon déroulement de la vie à bord d'un bâtiment de combat, la Marine a introduit la mixité sur huit bâtiments : les frégates Latouche-Tréville, Tourville et Primauguet à Brest et les Montcalm, Jean de Vienne et Georges Leygues, ainsi que le TCD (transport de chalands de débarquement) Foudre et le bâtiment d'expérimentation Bougainville à Toulon.

Aujourd'hui les femmes représentent 7,62 % des effectifs de la Marine, soit 3 617 personnes. Ces effectifs vont croître tous les ans en fonction des possibilités d'embarquement.

On compte 217 femmes officiers . Elles représentent environ 10 % des nouvelles promotions de l'Ecole navale : 8 sur 80 en 1998 et 9 en 1999.

Les corps des équipages de la flotte et des marins des ports comptent 3 400 femmes. Mais parmi les officiers mariniers supérieurs, les femmes ne représentent que 3,7 % des effectifs.

Elles sont spécialement nombreuses dans les postes à terre et dans l'aéronautique navale.

Evolution du taux de féminisation (1994-2002)

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000*

2001*

Officiers

2,3

2,3

2,7

3

3,2

4

4,5

5

Non-officiers

6,4

6,8

7,5

8

8,5

9,6

9,7

10

*prévisions

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