B. VERS UNE DÉMARCHE DE PROSPECTION DES PETITES ENTREPRISES

Le secrétariat d'Etat au commerce extérieur a entrepris d'orienter son action en direction des petites et moyennes entreprises, en particulier, celles d'entre elles qui n'ont pas de démarche à l'exportation, mais qui disposent d'un potentiel de développement à l'international . Afin de proposer des produits adaptés aux besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises, la DREE a souhaité mieux connaître les besoins et les attentes des entreprises régionales d'envergure mondiale (EREM) . L'expérience " réseaux Export " a donc été généralisée à l'ensemble des Directions régionales du commerce extérieur (DRCE) en 1999. Cette même année, les DRCE ont procédé à 6.600 visites d'entreprises et ont recensé près de 2.300 EREM dont le potentiel à l'international est susceptible d'être développé. Il convient de souligner que ces visites donnent lieu ensuite à des propositions de la part des postes d'expansion économiques. Or, un tiers des entreprises visitées donnent suite aux propositions des PEE, contre moins d'une sur dix lorsqu'aucun " ciblage " n'a été effectué préalablement . Cette constatation milite en faveur d'une poursuite du " démarchage " des entreprises par les services déconcentrés du secrétariat d'Etat au commerce extérieur.

Un questionnaire a été adressé à 800 EREM identifiées par les Directions régionales du commerce extérieur (DRCE), afin de mieux comprendre leurs attentes en matière de développement à l'international, mais également les obstacles qu'elles rencontrent dans cette démarche. 313 entreprises ont répondu à ce questionnaire. Les éléments présentés ci-dessous sont issus de la synthèse des réponses établie par la DREE. Ils permettent de mieux comprendre les démarches et les attentes des petites entreprises vis-à-vis du dispositif public de soutien au commerce extérieur.

L'Union européenne constitue la principale priorité géographique pour 77 % des entreprises, et apparaît donc comme la zone d'expansion " naturelle " des PME françaises .

S'agissant des organismes auxquels les entreprises ont recours dans leur développement international, la COFACE est celui qui bénéficie de la plus grande notoriété, puisque 72 % des entreprises y ont déjà eu recours. Suivent les Chambres de commerce et d'industrie et les Directions régionales du commerce extérieur, catégories auxquelles la moitié des entreprises environ indiquent avoir déjà eu recours. Enfin, les Conseillers du commerce extérieur de la France ont déjà été contactés par 36 % des entreprises. Il ressort de ces éléments que la proximité constitue un facteur important pour les entreprises . En effet, s'agissant des structures nationales, 42 % des entreprises ont déjà eu recours au CFCE, 31 % connaissent le CFME-ACTIM, et 6 % ont eu recours au MEDEF. Enfin, seulement 12 % des entreprises ont fait appel à des consultants privés.

A l'étranger, les Postes d'expansion économique (PEE) constituent le principal interlocuteur des entreprises , 80 % d'entre elles ayant recours à leurs services. Les Chambres de commerce et d'industrie franco-étrangères ne sont sollicitées que par 33 % des entreprises, et les Conseillers du commerce extérieur, par 26 % d'entre elles. Il apparaît que les PEE sont unanimement appréciés pour leur bonne connaissance du pays , et sont particulièrement sollicités pour obtenir des contacts avec des entreprises locales. Or, les remarques formulées par les entreprises montrent qu'elles ont souvent le sentiment désagréable que la liste des contacts fournie n'a pas été vérifiée, et que le PEE s'est contenté de recopier un annuaire professionnel. En particulier, certaines entreprises ont manifesté un vif mécontentement vis-à-vis de PEE les ayant mises en contact avec des clients non solvables, refusés ensuite pour la mise en oeuvre de polices d'assurance-crédit . Les entreprises souhaitent donc que les PEE soient en mesure d'analyser la solvabilité de leurs clients, et de rechercher les financements adaptés à leur projet.

Les autres demandes majeures des EREM adressées aux PEE concernent l'organisation de missions (47 % d'entre elles) et la fourniture d'informations réglementaires et douanières (44 %).

Il apparaît que les entreprises attendent des PEE une véritable assistance juridique dans leurs opérations d'implantation, et ne sont pas toujours satisfaites des prestations fournies en la matière. Elles estiment également que les PEE devraient avoir un rôle accru en matière de relations publiques et de lobbying local , ce qui, d'après elles, n'est pas suffisamment le cas à l'heure actuelle en comparaison notamment des dispositifs mis en oeuvre par d'autres pays, les Etats-Unis en particulier.

Enfin, les entreprises souhaitent que des prestations puissent être proposées à des regroupements d'entreprises, et plaident pour un regroupement des interlocuteurs du commerce extérieur.

Les entreprises ayant répondu au questionnaire sont majoritairement en faveur de la facturation des prestations, afin, notamment, d'écarter les demandes inutiles qui engorgent l'accès aux prestations publiques. Elles estiment cependant que la facturation devrait être limitée aux prestations spécifiques . Par ailleurs, certaines entreprises considèrent que les prestations représentent un coût élevé, et souhaitent voir instaurée une modulation des tarifs selon la situation financière de l'entreprise. Enfin, en contrepartie de la facturation, les entreprises attendent une meilleure qualité des prestations et une meilleure qualité de service.

Votre rapporteur considère que l'établissement d'un échange régulier avec les entreprises constitue un vecteur important pour adapter les procédures et les services des structures publiques d'appui au commerce extérieur en fonction des attentes des entreprises . Les réponses au questionnaire évoquées ci-dessus soulignent les problèmes rencontrés par les entreprises et appellent un renforcement de la qualité de certains services offerts par les PEE.

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