II. L'ÉCONOMIE CAMBODGIENNE RESTE TRÈS AFFAIBLIE PAR VINGT ANNÉES DE GUERRE

Le pays reste très marqué par les séquelles laissées par la spirale de violences dans laquelle il est entré en 1970. Les pertes humaines , tout d'abord, ont été considérables . Toute une génération a quasiment disparu sous les bombardements américains, puis du fait des exactions des Khmers rouges, enfin dans la lutte contre les maquis résiduels où se sont réfugiés les derniers d'entre eux, à la frontière thaïlandaise.

De surcroît, les éléments les plus clairvoyants des élites se sont réfugiés à l'étranger durant les années de troubles, et ne reviennent au pays qu'en nombre très réduit.

Les chiffres le plus communément admis évaluent, sur une population d'environ 7 millions d'habitants en 1970, à 2 millions ceux qui ont péri ou se sont exilés durant les vingt années suivantes.

Aujourd'hui, un fort taux de natalité (la croissance annuelle de la population est évaluée à 2,2 % par an depuis 1995) permet d'estimer la population à 11 millions d'habitants répartis sur un territoire de 181 000 km2.

Cette forte croissance démographique, si elle peut être considérée comme un gage d'optimisme envers l'avenir, suscite néanmoins une pression foncière dans les campagnes, et la présence de « réfugiés économiques » dans la capitale.

A ces pertes humaines se sont ajoutés le délabrement des infrastructure de transports, la disparition des cadres administratifs et techniques, ainsi qu'une perte de repères et de valeurs.

A. UNE ÉCONOMIE TRÈS DÉPENDANTE DE L'AIDE INTERNATIONALE

Selon les indications fournies par le ministère des affaires étrangères, le budget cambodgien pour 2001 s'élève à 643 millions de dollars, soit 18 % du PIB, dont 635 millions pour l'Etat et 8 millions pour les collectivités locales.

En progression de 10 % par rapport au budget 2000, les recettes seraient de 431 millions de dollars, grâce au rendement espéré en hausse de la TVA et des droits de douane.

Les dépenses courantes (hors investissements) devraient s'élever à 374 millions de dollars et restent fortement concentrées sur les salaires de la fonction publique (40 % des dépenses courantes). Les dépenses « sociales » (éducation, santé, développement rural...) devraient, pour la première fois, être supérieures aux dépenses militaires et de sécurité (33 % contre 30 % des dépenses courantes).

Les dépenses d'investissement devraient être stables (+ 1 %) à 269 milliards de dollars.

Le déficit prévu, -212 milliards de dollars-, sera couvert par une aide budgétaire extérieure, ainsi que par de l'aide-projet. L'aide internationale représente ainsi 33 % des dépenses totales du Cambodge, et 7,6 % du PIB.

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