B. UN APPUI PUBLIC SOUTENU DE LA FRANCE, UNE FAIBLE PLACE DES INVESTISSEURS DE NOTRE PAYS

Dès 1993, le Cambodge a été intégré dans le champ d'action du ministère de la coopération , et figure aujourd'hui au sein de la Zone de Solidarité Prioritaire.

Le Fonds de Solidarité Prioritaire a consacré au Cambodge 15 MF en 1999, et 43 MF en 2000 (dont 6 MF à l'université des sciences de la santé, 17,4 MF au site d'Angkor, 11,6 MF pour une série de mesures d'appui à l'Etat de droit, et 8 MF au Fonds social de développement).

Le montant des protocoles de dons du trésor signés de 1991 à 1998 s'est élevé à 340 millions de francs.

L' Agence Française de Développement intervient au Cambodge depuis 1993 et sa filiale pour l'aide au secteur privé, Proparco, depuis 1996. Sur la période 1996-1999, l'AFD a engagé 172 millions de francs.

La Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement (DGCID) du Ministère des affaires étrangères a alloué 40,3 millions de francs de crédits en 2000 (28,6 millions en 1999).

Au total, l'aide française représente 11 % de l'aide internationale reçue par le Cambodge.

* Le caractère encore peu développé de l'économie cambodgienne n'offre que peu d'opportunité d'investir aux sociétés françaises . Ainsi, les investissements directs français au Cambodge se sont élevés à 28 millions de francs en 1998 et à 13 millions de francs en 1999. Le stock des investissements français se situerait entre 70 et 190 millions de dollars, ce qui placerait la France au 8 ème rang des investisseurs étrangers au Cambodge (avec environ 3,4 % du stock).

Les banques françaises détiennent 21,4 % des créances bancaires étrangères.

Le tableau suivant décrit la modestie du rang de la France au sein des pays clients et fournisseurs :

10 PRINCIPAUX PAYS CLIENTS ET FOURNISSEURS EN 2000

Pays clients

Pays fournisseurs

1. Etats-Unis

57 %

1. Chine (Hong Kong compris)

26 %

2. Royaume Uni

7 %

2. Thaïlande

16 %

3. Allemagne

6 %

3. Taiwan

12 %

4. Chine (Hong Kong compris)

3 %

4. Singapour

7 %

5. France

3 %

5. Vietnam

6 %

6. Pays-Bas

2 %

6. Corée du Sud

5 %

7. Vietnam

2 %

7. Indonésie

5 %

8. Singapour

2 %

8. Malaisie

5 %

9. Irlande

1 %

9. Japon

4 %

10. Japon

1 %

10. France

2 %

L'admission du Cambodge au sein de l'ASEAN, en avril 1999, souligne les relations économiques prioritaires que ce pays entend nouer avec la zone asiatique.

Cependant, cette admission a coïncidé avec le début de la crise économique et financière qui a frappé cette région, réduisant ainsi le bénéfice que la fragile économie cambodgienne pouvait tirer du dynamisme ambiant.

* La situation économique du Cambodge est durement affectée par les difficultés de la reconstruction et de la réconciliation nationales.

Seules des réformes structurelles de grande ampleur et acquises dans la durée permettront d'établir un cadre adapté à une croissance économique pérenne, et de résorber le déséquilibre des finances publiques.

Les principaux obstacles à surmonter sont l'indigence des infrastructures de transports et de télécommunications, l'opacité administrative et l'absence d'un cadre législatif clair en matière de droits des affaires, comme le détaille l'analyse suivante du ministère des affaires étrangères :

« L'environnement institutionnel et juridique reste défaillant : absence ou insuffisance du droit des sociétés, du droit des contrats, du droit des marques et brevets, insuffisances du système éducatif et de la santé publique, faiblesse du système judiciaire et de l'administration centrale, corruption endémique, système bancaire peu performant. Toutefois, le programme de réformes structurelles a été adopté début 1999 ; prévu pour une durée de quatre ans, il s'articule autour de cinq axes prioritaires :

- amélioration de la gestion budgétaire et poursuite de la réforme ;

- démobilisation des effectifs militaires et réforme de la fonction publique ;

- lutte contre la déforestation illégale et amélioration de la gestion des ressources forestières ;

- respect des engagements pris à l'égard de l'ASEAN ;

- réforme du secteur financier

Deux lois réformant le droit commercial doivent également être adoptées. En outre, de nouvelles réformes (propriété foncière, gestion des concessions de pêche) devraient être prochainement entreprises. Dans l'ensemble, les travaux avancent à un rythme satisfaisant, même si des retards commencent à apparaître dans certains secteurs (démobilisation, réforme administrative) où les réformes entrent dans leur phase la plus complexe et délicate.

L'engagement du gouvernement à poursuivre les réformes et les bonnes performances de sa politique économique ont permis une reprise de l'aide des institutions financières internationales mais la réalisation effective de ces programmes devra être suivie avec d'autant plus d'attention qu'elle devrait se heurter d'une part à une certaine résistance du corps social, face à l'impact social des réformes, à la remise en cause des intérêts acquis et aux efforts de lutte contre la corruption et d'autre part au manque de capacités institutionnelles pour mettre en oeuvre simultanément un grand nombre de réformes techniquement difficiles. La modernisation de la fonction publique doit donc figurer au premier rang des priorités car elle conditionne le succès durable des efforts engagés. »

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