C. DES CONSÉQUENCES IMPORTANTES POUR LES TRAVAUX DU PARLEMENT

1. De nouveaux droits, notamment au profit des commissions des finances

La nouvelle loi organique relative aux lois de finances va obliger les ministères à mettre en oeuvre des réformes importantes, tant au niveau des administrations centrales que des services déconcentrés. La réforme souhaitée par le législateur organique ne pourra produire pleinement ses effets que si le gouvernement et l'administration y mettent de la bonne volonté et engagent les importants efforts d'adaptation nécessaires. Mais si le nouveau texte confère des nouveaux devoirs au gouvernement, il donne également de nouveaux droits au Parlement. Il convient que les assemblées, comme l'administration, se donnent les moyens de tirer tout le profit de la réforme dont elles ont été à l'origine, et prennent en compte les conséquences du texte sur leurs moyens et leurs méthodes de fonctionnement.

L'impact de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances sera particulièrement important pour les commissions parlementaires, et, au premier chef, pour les commissions des finances des deux assemblées. Celles-ci se voient en effet confier de nouvelles attributions, en matière d'information et de contrôle notamment, nombre de ces compétences entrant d'ailleurs en vigueur dès le 1 er janvier 2002. Les commissions permanentes devront se mettre en mesure d'exploiter ces nouvelles possibilités offertes par la loi organique relative aux lois de finances.

2. Ériger le contrôle en « seconde nature » du Parlement

La structure des projets de loi de finances sera profondément transformée, et les obligations de compte-rendu des gestionnaires seront renforcées, en contrepartie d'un assouplissement des contraintes de gestion pesant sur eux. Par ailleurs, la loi organique relative aux lois de finances développe et sanctuarise les moyens de contrôle dont disposent les rapporteurs spéciaux. La nature du contrôle qui sera exercée par eux sera différente de celle du passé : l'évaluation de la dépense publique se fera au regard des objectifs associés par le gouvernement à chaque programme, en utilisant les indicateurs de performance et les coûts retracés par la comptabilité analytique. Il s'agira également, le cas échéant, de remettre en question tant les objectifs que la pertinence des indicateurs retraçant la performance de l'action publique.

Afin de prendre la mesure du nouveau contexte créé par la loi organique du 1 er août 2001 relative aux lois de finances, le Sénat devra s'approprier la réforme et développer ses techniques de contrôle, afin que, conformément aux voeux du Président Christian Poncelet, le contrôle devienne une « seconde nature » du Sénat. De même, il conviendra, bien en amont, de réfléchir aux conséquences de la réforme sur la discussion des lois de finances en séance publique.

Votre rapporteur général insiste pour que le Parlement, et le Sénat en particulier, se montre, comme lors de la préparation et la discussion de la proposition de loi organique relative aux lois de finances, en première ligne dans la mise en oeuvre concrète de la réforme.

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