B. UN RALENTISSEMENT TRÈS SIGNIFICATIF DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE DEPUIS LE DÉBUT DE L'ANNÉE 2001

En conséquence de ces phénomènes, la croissance trimestrielle de l'économie française a ralenti fortement dès le début de l'année 2001, soit dès avant les dramatiques événements du 11 septembre, la reprise observée au premier trimestre 2002 étant encore timide, comme le montre le graphique ci-après.

Croissance du PIB (en volume) en France

(en %, par rapport au trimestre précédent)

Source : Insee

1. La décélération de l'économie française en 2001

La croissance trimestrielle de l'économie française a globalement diminué en 2001, passant de 1,3 % au dernier trimestre de l'année 2000 à - 0,4 % au dernier trimestre de l'année 2001.

En moyennes annuelles, la croissance a été de 4,2 % en l'an 2000 2 ( * ) - le taux le plus élevé observé depuis 1989 -, et de seulement 1,8 % en 2001.

Ce ralentissement s'explique par une dégradation du contexte international plus marquée que prévu. Celle-ci a notamment résulté en un net ralentissement de l'investissement.

2. Des perspectives de reprise qui restent à confirmer

a) Une timide accélération au début de l'année 2002

L'accélération observée au premier trimestre de l'année 2002, avec une croissance de 0,4 %, demeure modérée. En effet, la croissance n'est pas supérieure à ce qu'elle était au troisième trimestre de l'année 2001.

Par ailleurs, la demande intérieure demeure peu dynamique, comme l'indique le graphique ci-après.

Investissement et consommation privée en France

(croissance trimestrielle, en %)

Source : Insee

Ainsi, alors que les investissements des entreprises et la consommation des ménages avaient cru à un rythme trimestriel de l'ordre de respectivement 3 % et 0,5 % en l'an 2000, au premier trimestre de l'année 2002, ces taux ont été de seulement 0,8 % et 0,2 %. Jusqu'au début de l'année 2001 l'investissement des entreprises était particulièrement faible, et on peut s'interroger sur la solidité de sa reprise au premier trimestre de l'année 2002.

b) Un consensus sur une croissance de l'ordre de 1,4 % en 2002 et 2,8 % en 2003
(1) Une reprise technique de l'investissement en 2002 ?

Le consensus selon lequel la croissance serait de l'ordre de 1,4 % 3 ( * ) en 2002 repose sur l'anticipation d'une reprise de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises.

La reprise de la consommation des ménages proviendrait du reflux de l'inflation et de nouvelles baisses d'impôt. A cet égard, la réduction de l'impôt sur le revenu peut sembler essentielle pour la consolidation de la reprise. Cela montre qu'une autre politique est possible : les prélèvements qui pèsent sur les Français seront baissés, conformément aux engagements du président de la République.

La reprise de l'investissement en 2002 serait quant à elle purement technique : les entreprises françaises, ayant beaucoup déstocké au cours de l'année 2001, seraient amenées à reconstituer leurs stocks dans le courant de l'année 2002.

(2) Un investissement des entreprises élevé en 2003 ?

En 2003, la croissance serait de l'ordre de 2,8 % 4 ( * ) , du fait d'un fort investissement des entreprises. Ainsi, l'OFCE 5 ( * ) table sur un taux d'investissement qui retrouverait, fin 2003, le niveau de 1999. Les besoins d'équipement des entreprises françaises en nouvelles technologies plaident pour une reprise de l'investissement.

* 2 Comptes nationaux révisés, publiés par l'Insee en avril 2002. Le taux de croissance en l'an 2000 a donc été révisé en hausse de 1 point par rapport à son estimation provisoire.

* 3 Dans un souci de cohérence, le rapport sur l'évolution économique et budgétaire annexé au présent projet de loi de finances rectificative retient la prévision de croissance pour 2002 qui l'a été par l'audit de la situation des finances publiques (1,3 %).

* 4 Selon Consensus Forecasts.

* 5 Observatoire français des conjonctures économiques.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page