B. LE POIDS ÉCRASANT DES DÉPENSES DE FONCTION PUBLIQUE DANS LE BUDGET DE L'ETAT

L'essentiel de la progression des dépenses de l'Etat résulte des dépenses de fonction publique, comme le montre le tableau ci-après, qui provient du rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2003 :

Evolution du budget général par catégories de dépenses et par secteur

Evolution annuelle 1997-2002
(en %)

LFI 2002 corrigée
(en Md€)

PLF 2003 (en Md€)

Evolution

(en %)

en % du budget général

Fonction publique (1)

3,2

117,8

120,7

2,4

44,1

Dette publique nette

0,8

37,5

38,3

2,2

14,0

Emploi

0,5

15,5

14,2

-8,3

5,2

Transferts sociaux

3,5

21,0

21,0

0,3

7,7

Défense (hors rémunérations)

-1,9

15,6

17,2

10,3

6,3

Intervention économiques et diverses

2,0

23,7

23,6

-0,6

8,6

Etablissements et entreprises publiques

2,3

16,7

16,7

0,3

6,1

Dépenses en capital civiles

-0,4

7,5

7,9

5,9

2,9

Subventions aux régimes sociaux spéciaux

-1,9

6,7

6,7

0,4

2,5

Fonctionnement de l'État

2,6

6,9

7,1

3,5

2,6

BUDGET GENERAL
à structure constante

2,0

268,9

273,5

1,7

100

(1) Au sens donné par le rapport, ce poste recouvre la fonction publique stricto sensu, à laquelle s'ajoutent les dépenses indexées sur la valeur du point.

De 1997 à 2002, les dépenses de la fonction publique ont augmenté de 3,2 % en moyenne annuelle, quand le budget général augmentait de 2 % en moyenne annuelle, ce différentiel de 1,2 point générant un accaparement croissant des ressources de l'Etat.

Certes, pour 2003, ce différentiel diminue, pour s'établir à 0,7%. Mais en tendance, les dépenses de fonction publique continuent ainsi de croître plus vite que les dépenses de l'Etat.

Au total, ces dépenses, qui représentaient 40,7 % des crédits du budget général dans la loi de finances initiale pour 1997, en mobilisent 44,1 % pour 2003.

Sans chercher aucunement la polémique - la diminution de la dépense constitue une cause nationale -, votre rapporteur spécial ne peut pas ne pas évoquer l'accélération de la dérive qui a eu cours à la fin de la précédente législature, dont il convient plutôt de tirer les enseignements.

Au début de la précédente législature, le gouvernement avait en effet affirmé vouloir « geler » l'emploi public, cette résolution étant motivée tant par des considérations budgétaires que par un souci affiché de bonne gestion. Sa position officielle consistait ainsi à vouloir stabiliser le nombre de fonctionnaires, tout en procédant à des redéploiements d'effectifs en direction des secteurs prioritaires comme la justice ou la sécurité. Inversement, l'administration fiscale et celle de l'équipement devaient voir leurs effectifs diminuer. On ne peut qu'être frappé du degré de similitude entre les dispositions gouvernementales d'alors, et celles d'aujourd'hui.

Cette ambition s'est brisée sur des résistances de nature corporatistes. Le graphique ci-après montre les conséquences de l'abandon par le précédent gouvernement, à partir de la loi de finances pour 2001, de son objectif initial de gel de l'emploi public.

Par ailleurs, l'INSEE a récemment calculé qu'entre 1990 et 2000, les effectifs de la fonction publique de l'Etat avaient augmenté de 10 %, chiffre qui doit être ramené à 8 % si l'on ne tient compte que des effectifs convertis en équivalents temps-plein.

Il est à noter que cinq ministères 5 ( * ) totalisent 89 % de l'ensemble des rémunérations d'activité versées par l'Etat aux ministères civils en 2001. A eux seuls, le budget de l'enseignement scolaire et celui de l'enseignement supérieur regroupent plus de 50 % des dépenses salariales du budget général, et 64,3 % de celles des ministères civils.

* 5 Il s'agit de l'éducation nationale (enseignement scolaire et supérieur), de l'économie et des finances, de l'intérieur, et de l'équipement et des transports.

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