II. MADAGASCAR EST EN VOIE DE STABILISATION POLITIQUE ET DE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE

La société malgache se remet progressivement de la grave crise politique consécutive aux élections présidentielles de décembre 2001.

Le président sortant, Didier Ratsiraka, avait alors vivement contesté la victoire de Marc Ravalomanana, pour finalement s'exiler en juillet 2002. Au terme de ce semestre d'agitation, et de tentative de sécession de certaines provinces, l'économie malgache s'est retrouvée totalement désorganisée.

Avec 75 % de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, Madagascar se situait en 2002 à la 210 ème place (sur 227) pour le PNB par habitant, avec 225 dollars par an. Cependant, l'île dispose de fortes potentialités économiques dans les domaines agricole, halieutique et touristique . Le gouvernement de Jacques Sylla, inspiré par les doctrines libérales du Président Ravalomanana, lui-même chef d'entreprise, s'efforce de rendre son pays attractif pour les investisseurs étrangers : ainsi, à la fin de l'année 2003, la plupart des taxes d'importation et des droits fiscaux ont été supprimés pour ces investisseurs. Les privatisations se poursuivent dans l'agriculture et les transports. La création de zones franches aboutit à un taux de pression fiscale très bas, d'environ 10 %. Les résultats de 2003 sont positifs, avec une croissance de 9 % et une inflation proche de zéro.

Cette politique libérale est soutenue par les principaux bailleurs de fonds : dès juillet 2002, un « club des amis de Madagascar », regroupant les grands opérateurs internationaux, s'est réuni à Paris. Ce club a alors accordé au gouvernement malgache une aide de 2,3 milliards sur quatre ans pour faciliter la relance de l'économie.

Les premiers résultats interviennent à la fin de l'année 2002, notamment dans l'industrie textile, qui a, depuis, recréé près de 50 000 emplois.

La France est l'investisseur le plus présent à Madagascar, avec plus de 60 % du stock d'investissement étranger. De grands groupes industriels y sont présents dans les secteurs les plus divers : banque, énergie, biens d'équipement... Mais les PME constituent la majorité des implantations françaises : les entreprises de moins de 50 employés représentent la moitié du total. Elles sont particulièrement présentes dans le secteur des services, comme l'informatique, le conseil juridique, l'immobilier et le tourisme, ainsi que dans le textile et l'agroalimentaire.

La direction des relations économiques extérieures (DREE) présente ainsi la présence française :

«Les investissements français représentent plus de 60 % du stock d'investissement total étranger à Madagascar, estimé à 320 M€. Les autres investisseurs étrangers sont essentiellement d'origine mauricienne, indo-pakistanaise, chinoise et sri-lankaise.

On dénombre en effet plus de 500 entreprises à capitaux français, dont 359 participations et 157 filiales . Les plus grands groupes français sont représentés, dans des secteurs très diversifiés : banque (Crédit Lyonnais, Société Générale, BNP-Paribas), énergie (Total, Air liquide), BTP (Colas), industrie (Lafarge), ingénierie, pêche, télécommunications (Alcatel, France Telecom, Orange, Canal Satellite), transports internationaux (Air France, Scac, CGM), grande distribution, produits pharmaceutiques (Fournier, Fabre, Aventis, Mérieux), informatique (Bull, Berger Levrault). La présence de grands groupes français à Madagascar est ancienne pour les entreprises du secteur des biens d'équipement (Colas par exemple est présente à Madagascar depuis 1942), et plus récente dans les domaines récemment ouverts à la privatisation ou libéralisés : secteur bancaire et secteur de l'énergie.

Parmi les sociétés sous statut franc, plus d'un tiers ont un lien avec la France (18 filiales et 52 participations sur un total de 206 entreprises franches). La moitié des entreprises franches, toutes origines de capitaux confondues, appartiennent au secteur textile. »

Les échanges commerciaux entre les deux pays font également ressortir l'importance de la France, qui reste le premier partenaire commercial de Madagascar , représentant près de 25 % des importations malgaches et achetant 34 % des exportations du pays. La crise de 2002 a bien évidemment affecté le commerce bilatéral, marqué notamment par une chute de 37 % des exportations françaises, mais une reprise des échanges s'est effectuée en 2003, passant de 518 M€ en 2002 à 592 M€ en 2003.

Les effets de la crise de 2002 sur le commerce bilatéral se sont résorbés en 2003. Si, à l'échelle des échanges globaux français, le commerce avec Madagascar reste marginal, la France est de loin le premier client et le premier fournisseur de Madagascar, représentant près d'un tiers des échanges commerciaux du pays.

Les mauvais résultats de 2002 ont remis en cause la croissance ininterrompue des échanges franco-malgaches de ces dix dernières années (+ 6,7 % en 2001), qui avaient bénéficié de la libéralisation progressive de l'économie et de la croissance malgache (+ 5,9 % en 2001).

Le taux de couverture se fixe à 67 % et indique une nette reprise des exportations françaises, soit + 36 % par rapport à l'année 2002, durant laquelle les exportations avaient diminué près de cinq fois plus vite que les importations. Le déficit commercial de la France s'est réduit, passant de 168 M€ en 2002 à 114 M€ en 2003.

La crise de 2002 a particulièrement touché les exportations à forte valeur ajoutée, tels que les équipements électriques et électroniques ou les automobiles, alors que le secteur agroalimentaire enregistrait une hausse de 7 %. La reprise de nos exportations en 2003 se caractérise par une hausse des biens d'équipement de 67 %, du secteur de l'industrie automobile de 45 %, des biens intermédiaires de 37 %, des biens de consommation de 25 % et du secteur agroalimentaire de 4 %. La structure des exportations en 2003 a donc globalement retrouvé celle de 2001 .

Enfin, la coopération bilatérale s'appuie sur le service de coopération et d'action culturelle de notre ambassade, disposant de 84 assistants techniques en 2004, de 7 volontaires internationaux, avec 29 projets en cours, et sur un programme de bourses qui a bénéficié à 171 étudiants malgaches en 2002.

Le réseau culturel et scientifique est constitué du centre culturel français Albert Camus de Tananarive avec 3 expatriés et 38 recrutés locaux ; du centre d'information technique et économique avec 3 expatriés et 52 recrutés locaux, et sur les 31 Alliances françaises (21 expatriés, 12 volontaires internationaux, 250 recrutés locaux), qui accueillent plus de 20.000 étudiants.

Des antennes de l'Institut Pasteur, de l'IRD, du CIRAD sont également présentes .

Le Ministère des Affaires étrangères a établi la programmation financière suivante :

En €

2003

2004

Titre VI (FSP)

7 000 0000

7 000 000

Titre III

337 000

340 000

Titre IV

9 647 000

9 500 000

dont bourses

650 000

595 100

La France agit également par des opérations de remise de dette, par la présence de l'AFD et de PROPARCO, et par une coopération de sécurité et de défense.

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