B. LES RELATIONS BILATÉRALES

1. Les relations politiques

L'instauration d'un régime démocratique, après la mort de Franjo Tudjman, a permis la reprise des relations franco-croates que l'on peut qualifier de confiantes et amicales .

Le président de la République française s'est rendu en visite officielle en Croatie à l'occasion du Sommet de Zagreb, le 24 novembre 2000, et en visite de travail, le 8 décembre 2001.

Le président de la République croate, M. Stjepan Mesic, s'est rendu plusieurs fois en France, dans le cadre de visites officielles : les 11 et 12 mai 2000 - il effectuait alors sa première visite dans un pays de l'Union européenne - ainsi que le 24 février 2003, pour solliciter le soutien de la France à la candidature croate d'adhésion à l'Union européenne. Les 18 et 19 juin 2003, accompagné d'une délégation de quatre ministres, il s'est entretenu avec le président du Sénat, a inauguré un séminaire du Centre français du commerce extérieur (CFCE) consacré à la Croatie et a assisté à la signature de deux accords franco-croates au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie (un accord de développement des PME/PMI et la présente convention).

Les 6 et 7 avril 2004, le président Mesic a encore été reçu par le président de la République, visite au cours de laquelle il a rencontré le président de l'Assemblée nationale et où il a également inauguré une exposition consacrée à la Renaissance croate au musée d'Ecouen. Cette visite a été suivie le 15 avril 2004 par celle du ministre des affaires étrangères croate, M. Miomir Zuzul, qui s'est entretenu avec le ministre français des affaires étrangères, M. Michel Barnier. Ce dernier s'est lui-même rendu à Zagreb le 22 juillet 2004.

S'agissant des relations parlementaires, M. Vladimir Seks, président du Parlement croate, est venu à Paris les 25 et 26 janvier 2005, à l'invitation de M. Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale. Il a été reçu par M. Christian Poncelet, président du Sénat, le 26 janvier 2005.

2. Les relations économiques

a) Des échanges commerciaux encore modestes

Les échanges commerciaux, qui certes se situaient à un niveau relativement faible, ont connu en 2002 une très forte progression, avec une augmentation de près de 40 % des exportations françaises, notamment dans le domaine de l'automobile (les groupes français PSA et Renault représentent près du tiers du marché automobile en Croatie).

Cependant, pour la Croatie, la France est un partenaire commercial relativement secondaire : 5 ème fournisseur avec une part de marché de 5 % et 6 ème client avec une part de marché de 3 %. A court terme, il est peu probable que la place de notre pays s'améliore dans ce classement.

Les échanges, d'un montant de 634 millions d'euros en 2003, demeurent déséquilibrés en défaveur de la Croatie, dont le taux de couverture n'atteint pas 30 %.

Les exportations françaises en Croatie (489 millions d'euros en 2003, soit + 6 % par rapport à 2002) sont dominées par l'industrie automobile (36 % des échanges), suivie des biens intermédiaires (24 %) et des biens d'équipement (21 %). En 2003, elles ont été soutenues par deux gros contrats remportés par des entreprises françaises : Thalès ATM, qui doit équiper en radars civils l'aéroport de Zagreb, pour un montant de 22 millions d'euros, et Bouygues, qui a obtenu la construction et la concession de la deuxième tranche de l'autoroute d'Istrie, pour un montant de 210 millions d'euros.

Les exportations croates vers la France, d'un montant de 145 millions d'euros, ont marqué une diminution de 17 % correspondant au prix d'un navire livré l'année précédente. Les exportations courantes stagnent donc et concernent essentiellement des biens de consommation et des biens intermédiaires.

Enfin, ce que l'on a appelé « l'affaire Spie-Batignolles », relative à un contrat de percement de tunnels dénoncé par la partie croate suite à des dépassements de coûts, qui a longtemps envenimé les relations économiques franco-croates, a finalement débouché sur un accord amiable, signé le 29 mai 2003, qui prévoit l'abandon des réclamations réciproques.

b) Des progrès à faire en matière d'investissements

Les investissements en Croatie sont un peu freinés par la réticence des Croates à accepter le rachat d'entreprises locales par des capitaux étrangers dans le cadre de la privatisation , par les insuffisances du système judiciaire ainsi que par une relative lourdeur de l'administration croate. Cependant, le gouvernement croate sait que pour dynamiser l'économie, il se doit de mieux attirer les investisseurs, notamment par une amélioration de la législation du travail, de la protection des investissements, des accords de libre-échange.

Tant par l'histoire que par la géographie, la Croatie et la France n'ont pas de raison d'être particulièrement proches l'une de l'autre . Du reste, leurs communautés d'affaires se connaissent mal. Cependant, par souci de diversifier ses partenaires, la Croatie entend développer ses relations avec notre pays.

Un séminaire du CFCE inauguré par le président Mesic a été consacré à la Croatie le 19 juin 2003 afin d'inciter les investisseurs et entrepreneurs français à s'intéresser davantage aux potentialités économiques de ce pays. Plusieurs projets sont en cours et il est probable que notre pays, dont la part dans le stock d'investissements directs à l'étranger n'est que de 1,6 % (soit 146 millions de dollars), améliore cette situation à l'horizon 2005.

Alors qu'aucune entreprise française n'a encore participé aux grandes privatisations, des liens de diverses natures s'instaurent ou se renforcent donnant lieu à des visites de ministres, de représentants des corps constitués, de chefs d'entreprises et même de touristes dont les voyages dans les deux sens ont doublé en 2003 par rapport à 2002. Des filiales d'entreprises françaises s'implantent en Croatie et la coopération industrielle se développe.

c) La présence française

Le nombre de Français résidant en Croatie était de 636 en 2003. Cette petite communauté française se compose essentiellement de salariés de la trentaine de filiales commerciales d'entreprises françaises (Renault, Peugeot, Citroën, L'Oréal, Danone, Publicis, Rhodia, etc.) et de bureaux de représentation (Strafor-Steelcase, Air France, Alcatel, etc).

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