III. LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DES STUPÉFIANTS

Les itinéraires empruntés par les drogues illicites produites aujourd'hui en Asie centrale, principalement en Afghanistan, sont pour une large part le résultat des bouleversements récents survenus dans le vaste espace qui va de cette région du monde à l'Europe de l'Ouest. Depuis la chute du Mur de Berlin, les frontières entre l'Est et l'Ouest se sont ouvertes et les trafics de toutes natures s'insèrent dans un monde régi par des logiques de marché qui, souvent, ne font pas de distinction entre les marchandises licites et les produits illicite s.

Sur l'ensemble du continent eurasiatique, la très forte augmentation des flux de marchandises terrestres ou maritimes, entre des pays naguère isolés par des frontières plus ou moins closes, permet une dissimulation facile de produits illicites dans du fret licite. A l'intérieur de l'Europe, l'abolition des frontières a provoqué les mêmes résultats. Même avec des moyens très sophistiqués il paraît impossible de contrôler des millions de tonnes de fret, alors que tous les pays sont encouragés à faciliter le commerce international et à limiter les obstacles à leur libre circulation.

Les routes dites « de la drogue », sur un axe est-ouest, prennent naissance en Afghanistan et aboutissent au coeur de l' Europe . Elles traversent d'abord le Turkménistan, puis la Mer Caspienne et empruntent ensuite notamment les points de passage suivants :

- frontière de Meghri (Iran-Arménie) ;

- « route militaire » (Ossétie du nord et du sud) ;

- Nakhitchevan (Arménie- Azerbaïdjan -Turquie) ;

- Sarpi (Géorgie-République autonome d'Adjarie-Turquie).

De plus, la drogue qui emprunte la voie de l'Iran peut rejoindre, via l'Azerbaïdjan , celle qui arrive d' Asie centrale .

Les trafiquants alternent, dans leurs frets, produits légaux, souvent de toute première nécessité, et produits illégaux. Les formalités de passage des frontières  sont exercées par des agents qui, souvent, se contentent de prélever des « taxes informelles » de faible montant contre lesquelles ils laissent passer de grandes quantités de fret sans grand contrôle et évitent ainsi la paralysie des postes frontières et leurs longues files d'attente. Le fret, qu'il soit licite ou illicite, passe ainsi sans difficultés. A ces pratiques très courantes s'ajoutent des phénomènes de corruption qui peuvent toucher jusqu'aux niveaux élevés des administrations et justifient la mobilisation actuelle d'organisations internationales telles que l'ONU, l'OCDE, le Conseil de l'Europe, la Banque Mondiale, etc...

L'utilisation de l'Azerbaïdjan comme voie de passage pour le trafic de stupéfiants est une raison essentielle pour que la France signe avec ce pays, avec lequel les relations vont en s'améliorant, la convention d'assistance pour les infractions douanières.

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