CHAPITRE PREMIER :
DES RECETTES DE L'ETAT APPRÉCIÉES DE MANIÈRE RÉALISTE

Le contexte économique général s'améliore. Ainsi, la Commission européenne a-t-elle relevé, lundi 6 novembre 2006, ses prévisions de croissance économique pour la zone euro à 2,6 % pour 2006, et 2,1 % pour 2007 , contre respectivement 2,5 % et 1,8 % dans ses premières estimations. On peut rappeler que la zone euro avait enregistré en 2005 une croissance de seulement 1,4 %.

Pour le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, M. Joaquin Almunia, les douze pays de la zone euro devraient connaître trois années de croissance « au-dessus du potentiel » (estimé à 2 %) : « après plusieurs années décevantes, l'économie européenne devrait connaître en 2006 son meilleur résultat depuis le début de la décennie ».

I. DES PRÉVISIONS DE CROISSANCE VRAISEMBLABLES

A. 2006 : UNE ANNÉE TOUJOURS MEILLEURE QUE PRÉVU ?

1. Une croissance du PIB intermédiaire entre les prévisions des conjoncturistes et les prévisions du gouvernement ?

Selon le consensus actuel des conjoncturistes, la croissance du PIB serait en 2006 de 2,3 %, contre 2,25 % selon la prévision associée au projet de loi de finances pour 2006.

Avant la publication par l'Insee de ses estimations relatives au troisième trimestre 2006, le gouvernement semblait donc avoir eu raison contre le consensus , qui à l'automne 2005 prévoyait une croissance de 1,8 % en 2006.

L'erreur de prévision du consensus anticipée pour l'année 2006, de l'ordre de seulement 0,5 point de croissance, était modeste, si on la comparait aux erreurs des années précédentes, comme l'indique le graphique ci-après.

La croissance du PIB : prévision et exécution

(en %)

(1) Consensus pour 2006 : 2,3 % (commission économique de la Nation, octobre 2006).

Le consensus retenu est pour 1999 celui de la commission des comptes de la Nation.

Sources : Insee, projets de lois de finances, commission économique de la Nation

Selon l'Insee, la forte croissance du PIB observée au deuxième trimestre de 2006, de 1,2 % en volume - il faut remonter au quatrième trimestre de 2000 pour trouver un taux de croissance aussi élevé - a été suivie d'une stagnation au troisième trimestre. L'acquis de croissance pour 2006 serait donc de 1,9 %, ce qui laisserait attendre une croissance légèrement supérieure à 2 % en 2006.

2. Les importations de produits manufacturés : des tendances préoccupantes ?

La croissance décevante de l'économie française en 2005 s'explique par le fait que si le projet de loi de finances prévoyait une contribution des exportations à la croissance du PIB de + 1,6 %, celle-ci a en réalité été de seulement + 0,8 %.

Ainsi, les économistes considèrent que si les importations ont globalement obéi à leurs déterminants habituels ces dernières années, les exportations ont été significativement inférieures en 2005 à ce qu'elles auraient dû être .

Votre rapporteur général considère que le rôle essentiel joué par les exportations dans le déficit extérieur de la France en 2005 ne doit pas dissimuler le fait que, selon lui, la consommation des ménages est peut-être en train de devenir excessivement « riche en importations ».

Il a demandé à ce sujet à l'Insee de répondre à un questionnaire. Les principaux éléments des réponses de l'Insee sont synthétisés en annexe au présent rapport général.

Il ressort des réponses de l'Insee que si cette thèse doit encore être confirmée empiriquement, certaines évolutions sont préoccupantes.

Il convient donc de rester prudent, et d'examiner avec vigilance, au cours des prochaines années, l'évolution du lien entre la demande intérieure - en particulier la consommation des ménages - et les importations.

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