2. Le développement de la région capitale : un enjeu national

a) L'Île-de-France, moteur du développement français

Le développement du Grand Paris représente une chance pour la France tout entière . Comme l'a très justement noté notre collègue Philippe Dallier, « il est de l'intérêt national que Paris soit très fort en Europe pour pouvoir tirer le territoire national 10 ( * ) ».

La concrétisation d'un tel projet a été trop longtemps différée , sans doute en raison de la volonté de développer des « métropoles d'équilibre », à la suite du constat bien connu, dressé par Jean-François Gravier en 1947, sur « Paris et le désert français ». Partant de cette idée, la politique d'aménagement du territoire s'est évertuée à favoriser le développement de métropoles régionales, appelées à contrebalancer l'influence dominante de l'Île-de-France dans la vie économique, politique et sociale de notre pays. Mais une telle approche, pertinente en soi, et qui a en effet permis les rééquilibrages nécessaires, ne peut plus suffire à l'heure des « villes-monde ».

Non seulement le développement de l'Île-de-France ne se fera pas au détriment des autres régions françaises, mais, bien plus, l'attractivité de la région parisienne se présente, plus que jamais, comme un atout essentiel pour l'économie de l'ensemble du territoire national .

Cet effet d'entrainement joue en particulier sur le « grand bassin parisien », avec lequel Paris se trouve en interaction permanente. Cette zone qui, telle qu'elle est définie par la DATAR 11 ( * ) , couvre 20 départements et 6 régions, regroupe au total plus de 30 % de la population française (dont 19 % pour la région d'Île-de-France elle-même) et près de 40 % du PIB (dont 28 % pour l'Île-de-France).

b) Le rôle d'impulsion de l'État

C'est précisément parce que la région capitale constitue un moteur de la croissance nationale que, garant de l'intérêt général, l'État se trouve parfaitement fondé à favoriser son développement . Néanmoins, deux « règles d'or » doivent être respectées, partie intégrante des grands principes devant guider la construction du Grand Paris, plus haut cités :

- d'une part, la concertation loyale avec les collectivités territoriales ;

- d'autre part, l'association des citoyens à l'élaboration des projets.

Le Président de la République, dans son discours précité du 29 avril 2009, a parfaitement résumé la situation : « Le Grand Paris, c'est l'État qui prend ses responsabilités, c'est l'État qui se donne les moyens juridiques d'agir, mais c'est aussi l'État qui associe, qui ne décide pas seul, c'est l'État qui donne l'impulsion nécessaire mais qui n'impose pas d'en haut un projet qui ne peut réussir que s'il est partagé par tous. »

* 10 Rapport d'information n° 262 (2007-2008) sur les perspectives d'évolution institutionnelles du Grand Paris, fait au nom de l'observatoire de la décentralisation, avril 2008.

* 11 Cf. le rapport « Les villes du grand bassin parisien », 2006.

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