B. LES CLÉS DE RÉUSSITE DU PROJET

L'ambition du Grand Paris ne se traduira de façon tangible, et ne pourra trouver le succès, qu'à la condition que cinq enjeux cruciaux soient pris en compte, des objectifs devant être précisément fixés et résolument poursuivis en ces domaines : les transports, l'emploi, le logement, la recherche, enfin le développement durable . Ce sont là, en effet, les clés de réussite du projet, qu'il convient de faire jouer de façon concomitante.

1. Des transports collectifs modernes, rapides et interconnectés

a) Un réseau de transport public francilien « à bout de souffle »

Le maillage du réseau de transport public en Île-de-France est l'un des plus denses et des plus efficaces au monde , et les investisseurs étrangers reconnaissent très largement cet avantage par rapport à ce qu'offrent les pays concurrents. En particulier, le réseau du métro assure une parfaite desserte de Paris intra-muros , grâce à des trains réguliers et des stations peu éloignées entre elles.

Toutefois, pour les usagers des transports qui vivent en banlieue parisienne et qui y travaillent, force est de constater que le réseau actuel, conçu en radiales à partir du centre de la capitale, ne répond plus aux attentes , notamment pour assurer les transferts entre le nord et le sud, et entre l'est et l'ouest de la région. Certes, le temps de trajet en transport en commun demeure stable en Île-de-France, depuis vingt cinq ans, s'établissant aux alentours de 80 minutes par jour ; mais cette moyenne recouvre de fortes disparités, et occulte les temps de transports considérables assumés par certains Franciliens 12 ( * ) . Cette organisation surannée des transports publics explique en partie le fait que plus des deux tiers des déplacements réalisés, en Île-de-France, au moyen d'un véhicule privé automobile ou deux-roues , concernent les déplacements de banlieue à banlieue .

En outre, pour les usagers étrangers, qu'ils soient en France pour des raisons touristiques ou professionnelles, il n'est pas acceptable de devoir effectuer un trajet en RER de trente minutes à une heure, afin de rejoindre Paris à partir des aéroports internationaux d'Orly ou de Roissy-Charles de Gaulle.

Face à cette organisation « à bout de souffle », il s'agit désormais de changer de paradigme, d'opérer une rupture dans notre conception de l'organisation des transports publics. Après les révolutions qu'ont représentées le métro au début du XIX e siècle et le RER dans les années 1960, le temps est venu d'accomplir un nouveau saut qualitatif dans les transports publics franciliens, et de repousser la frontière du périphérique parisien, qui bride aujourd'hui le développement de la région francilienne.

* 12 L'étude réalisée par l'Observatoire social de Lyon, à la demande de l'Observatoire régional de la santé au travail en Île-de-France, relève des disparités importantes selon les zones de résidence : d'1 h 30 pour les parisiens à 2 h 35 pour les habitants de Seine et Marne (février 2010).

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