2. Le développement de l'emploi

a) Un bassin d'emploi majeur malgré des difficultés conjoncturelles

L'Île-de-France, qui contribue à hauteur de 28 % au PIB national comme indiqué précédemment, rassemble 22 % des emplois de la métropole . Premier bassin d'emploi en Europe , la région offre environ 5,3 millions d'emplois , dont 90 % sont des emplois salariés. Les services marchands y sont plus nombreux, en proportion, que sur le reste du territoire national, notamment les activités de conseil et d'assistance, les activités financières et immobilières, ainsi que la recherche et développement et les activités culturelles. Malgré la baisse persistante des emplois, l'Île-de-France reste la première région industrielle du pays. Elle concentre par ailleurs près de la moitié des « emplois métropolitains supérieurs » , fonctions à forte valeur ajoutée.

Cependant, la croissance de l'emploi francilien, déjà plus modérée que dans les autres régions avant 2000, s'est montrée faible depuis lors, tandis que le taux de chômage, qui s'avérait traditionnellement plus bas qu'en province, tend à rattraper le niveau moyen de la métropole. Ce phénomène se trouve accentué par la crise actuelle. Ainsi, au troisième trimestre 2009, l'Île-de-France enregistrait un taux de chômage de 7,9 %, contre 9,1 % en France métropolitaine ; elle comptait 4,1 millions de salariés dans le secteur concurrentiel hors agriculture. L'emploi francilien a enregistré une baisse continue pendant trois trimestres, situation inédite depuis 2003.

Toutefois, les atouts économiques de la région, à moyen terme, sont de nature à lui permettre de surmonter cette conjoncture difficile et d'accélérer son rythme de croissance et de création d'emplois. En particulier, il convient de souligner la diversification économique du bassin parisien , qui permet à la plupart de ses grands pôles de se positionner sur tout ou partie de chaque filière concernée : chimie-pharmacie à Nanterre, Boulogne, Paris et Orsay ; automobile dans l'ouest francilien (Boulogne, Nanterre, Cergy, Versailles) ; agro-alimentaire à Paris et Nanterre ; secteurs « logistiques » à Paris et Roissy. Dans le contexte de la mondialisation, cette diversification, jointe à un niveau d'excellence reconnu dans de nombreux domaines, constitue un atout économique essentiel.

b) Les promesses du Grand Paris pour l'emploi

Le projet du Grand Paris, par le développement de l'activité économique qu'il a pour objet de dynamiser, est de nature à susciter une importante création d'emplois dans tout le bassin parisien. Ainsi, d'après l'étude d'impact annexée au présent projet de loi, en ce qui concerne la mise en place du réseau de transport public du Grand Paris, « l'objectif est de favoriser la création d' un million d'emplois supplémentaires en Île-de-France sur les quinze prochaines années » . Ces emplois seront tant créés que maintenus, directement ou indirectement, grâce au projet.

Il est précisé qu'une croissance de 1 % du produit intérieur brut régional représenterait une création de richesses à hauteur de 5,3 milliards d'euros ; ce point de croissance supplémentaire permettrait au taux de croissance francilien de se rapprocher de celui des autres « ville-monde ».

Chaque grand pôle stratégique de développement (« cluster ») de la région métropole sera naturellement une source essentielle de cette croissance, à commencer par les neuf pôles qui ont déjà été identifiés par le Gouvernement, cités plus haut. En ce qui concerne le pôle technologique et scientifique du plateau de Saclay , dont le présent projet de loi organise la constitution, l'étude d'impact précitée fait ainsi état d'un objectif de « création de 50 entreprises innovantes par an dès 2012 et de 150 à 200 entreprises innovantes par an en 2020. En ne considérant que les emplois créés durant les 5 premières années d'existence des PME considérées, ceci correspond à la création de plus 2 000 emplois de haute technologie par an en 2020 . » Le développement des interactions entre les centres de recherche, les structures académiques et les entreprises implantés sur ce territoire devrait favoriser la croissance économique de celui-ci ; une croissance de 0,5 point supplémentaire par an est escomptée à l'horizon 2020, ce qui « devrait se traduire par la création de l'ordre de 1 600 emplois supplémentaires par an à cette même période ».

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