C. LES ETATS DE LA ZONE EURO LES PLUS FRAGILISÉS

1. Les Etats de la zone euro au déficit public le plus élevé

Si la Grèce est le seul Etat à avoir à la fois un déficit (13,6 points de PIB) et une dette (115,1 points de PIB) très élevés, sa dette est analogue à celle de l'Italie, et son déficit à celui de l'Irlande.

Les trois Etats autres que la Grèce dont le déficit est le plus élevé sont l'Irlande (14,3 points de PIB), l'Espagne (11,2 points de PIB) et le Portugal (9,4 points de PIB). Si le Portugal a un niveau d'endettement élevé (76,8 points de PIB), proche de celui de la France, tel n'est pas le cas de l'Irlande (64 points de PIB) et de l'Espagne (53,2 points de PIB).

La dette et le déficit publics des Etats membres de la zone euro (2009)

(en points de PIB)

Dette

Déficit

Italie

115,8

-5,3

Grèce

115,1

-13,6

Belgique

96,7

-6

France

77,6

-7,5

Portugal

76,8

-9,4

Allemagne

73,2

-3,3

Malte

69,1

-3,8

Autriche

66,5

-3,4

Irlande

64

-14,3

Pays-Bas

60,9

-5,3

Chypre

56,2

-6,1

Espagne

53,2

-11,2

Finlande

44

-2,2

Slovénie

35,9

-5,5

Slovaquie

35,7

-6,8

Luxembourg

14,5

-0,7

Source : Commission européenne

2. Les Etats de la zone euro dont la situation des finances publiques est la moins soutenable, à déficit primaire inchangé

Pour déterminer la soutenabilité des finances publiques des différents Etats de la zone euro, il convient cependant de prendre en compte non seulement leur dette et leur déficit, mais également leurs perspectives de croissance à long terme.

La commission des finances s'est efforcée de calculer ce que pourrait être la situation de leurs finances publiques à l'horizon 2030, en supposant qu'ils ne font aucun effort pour réduire leur déficit primaire. Les résultats sont indiqués dans le tableau de la page suivante.

La situation des finances publiques en 2030 dans les Etats membres de la zone euro en cas d'absence de réduction du déficit primaire : quelques ordres de grandeur indicatifs calculés par la commission des finances

(en % et en points de PIB)

2009

Croissance potentielle en volume 2009-2060 (Commission européenne, 2008)

Croissance potentielle nominale 2009-2060 (hypothèse d'inflation de
2 %)

Situation en 2030 sans réduction du déficit primaire (taux d'intérêt de 5 %)

Dette

Solde

Dette

Solde

(1)

(2)

(3)

Grèce

115,1

-13,6

1,8

3,8

343,8

-25,8

Irlande

64

-14,3

2,4

4,4

266,3

-22,6

Espagne

53,2

-11,2

1,9

3,9

204,0

-16,4

Portugal

76,8

-9,4

1,8

3,8

200,5

-14,4

Italie

115,8

-5,3

1,4

3,4

179,7

-9,3

France

77,6

-7,5

1,8

3,8

160,7

-10,5

Belgique

96,7

-6

1,8

3,8

154,7

-8,7

Pays-Bas

60,9

-5,3

1,5

3,5

95,8

-5,1

Slovaquie

35,7

-6,8

2

4

85,2

-6,1

Chypre

56,2

-6,1

2,8

4,8

84,7

-5,3

Allemagne

73,2

-3,3

1,2

3,2

74,8

-2,0

Malte

69,1

-3,8

1,7

3,7

71,0

-2,3

Slovénie

35,9

-5,5

1,6

3,6

62,5

-3,6

Autriche

66,5

-3,4

1,7

3,7

58,6

-1,3

Finlande

44

-2,2

1,7

3,7

0,9

2,8

Luxembourg

14,5

-0,7

2,6

4,6

-55,3

5,0

Remarque méthodologique : ce tableau repose sur des hypothèses largement conventionnelles (évolution annuelle des prix du PIB et taux d'intérêt de respectivement 2 % et 5 % pour tous les Etats, solde de 2009 égal au solde structurel). Il convient donc de retenir les ordres de grandeur plutôt que les chiffres exacts.

On suppose un excédent budgétaire maximal de 5 points de PIB.

Sources : (1) Eurostat, 22 avril 2010 ; (2) Commission européenne, « The 2009 Ageing Report », European Economy n°7, 2008 ; (3) Calculs de la commission des finances

Ce tableau ne prétend pas indiquer ce que seront la dette et le déficit publics des différents Etats en 2030, mais seulement des ordres de grandeur si les Etats ne réduisaient pas leur déficit primaire, c'est-à-dire s'ils laissaient un éventuel « effet boule de neige » s'enclencher. Il repose en outre sur un certain nombre d'hypothèses simplificatrices 4 ( * ) . Il convient donc de retenir les ordres de grandeur plutôt que les résultats exacts.

Selon ces critères, l'Etat dont la situation est la plus préoccupante est la Grèce (dont la dette atteindrait 340 points de PIB en 2030), suivie de près par l'Irlande (270 points de PIB).

Viendraient ensuite l'Espagne et le Portugal (200 points de PIB).

L'Italie, la France et la Belgique se situeraient immédiatement après (avec une dette de 150 à 180 points de PIB).

Malgré la croissance potentielle la plus faible de la zone euro (1,2 % selon la Commission européenne), l'Allemagne parviendrait à stabiliser sa dette publique à son niveau actuel, de l'ordre de 75 points de PIB. En effet, avec une croissance du PIB en valeur d'environ 3 %, son déficit stabilisant est de l'ordre de 3 points de PIB, ce qui correspond au déficit attendu sur la période. Inversement, le fait d'avoir la croissance potentielle (2,4 %) la plus élevée après Chypre (2,8 %) et le Luxembourg (2,6 %) n'empêcherait pas l'Irlande de présenter la situation la plus dégradée après celle de la Grèce.

* 4 Evolution annuelle des prix du PIB et taux d'intérêt de respectivement 2 % et 5 % pour tous les Etats, solde de 2009 égal au solde structurel.

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