B. UNE ÉCONOMIE PROSPÈRE FORTEMENT AFFECTÉE PAR LA CRISE DE 2008

Après une année 2009 difficile, marquée par la contraction du PIB de près de 5 %, la chute des investissements (- 25 %) et des exportations (-20 %), l'économie slovaque s'est améliorée en 2010 et 2011.

Historiquement orientée vers l'industrie lourde, les privatisations et la libéralisation du marché du travail ont permis à la Slovaquie d'attirer, dans les années 2000, de nombreux investissements étrangers dans les secteurs de l'automobile et de l'électronique . Tous deux ont été profondément affectés par la chute de la demande mondiale : les usines des principaux constructeurs (PSA, Volkswagen, Kia) et de leurs nombreux sous-traitants ont tourné au ralenti (la production a chuté de près de 20 % en 2009), multipliant les mesures de chômage technique avant de licencier. En 2009, ce secteur employait 68 000 personnes , soit 6 000 de moins que l'année précédente. Le taux de chômage, déjà élevé avant la crise, est reparti à la hausse et se situait autour de 14 % de la population active en 2010. L'emploi dans le secteur agricole est en constante régression depuis 2000 (moins 45 %), et l'agriculture (pommes de terre, fruits, grains et bétail), ne compte que pour moins de 4 % du PIB.

Pour faire face à la crise et tenter de remporter les élections de juin 2010, le gouvernement de Robert Fico a augmenté les dépenses sociales ainsi que celles de la santé. La consommation publique est restée le seul facteur de croissance positif (+ 6 %), avec pour conséquence un creusement du déficit public, passé de 2 % du PIB en 2008 à près de 7 % l'année suivante. Toutefois, le poids de la dette publique slovaque est resté modéré, n'excédant pas un tiers du PIB.

La croissance du PIB slovaque devrait être de 3 % en 2011, après une croissance de 4 % en 2010. Le gouvernement a entrepris une consolidation budgétaire ambitieuse pour ramener le déficit public de 7,8 % en 2010 à 4,9 % en 2011. Plusieurs réformes structurelles sont envisagées pour conforter cette politique.

Une réforme du mode de calcul des prélèvements obligatoires et de leur collecte a été engagée : l'objectif est de créer, d'ici 2013, un système centralisé de collecte de tous les prélèvements, qui passera d'abord par une harmonisation des assiettes. Cette réforme permettra de réduire les disparités en termes de prélèvements sociaux entre les travailleurs indépendants (plus de 20 000) et les salariés.

La réforme du code du travail vise à une plus grande flexibilité.

La réforme des retraites porte sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite. En matière de finances publiques, la réforme majeure sera l'adoption de la loi de responsabilité budgétaire qui nécessitera une révision constitutionnelle. Elle consistera en l'adoption d'un seuil d'endettement public au-delà duquel des sanctions seront déclenchées (le chiffre de 55 % du PIB est évoqué et avec une alerte à 45 %) et d'un mécanisme de plafonnement des dépenses en fonction de la croissance économique. Enfin, le processus de privatisation et de restructuration des entreprises publiques portera sur les transports ferroviaires, la poste, les entreprises de chauffage et de télécommunications.

Les échanges commerciaux franco-slovaques se sont accélérés ces dernières années grâce notamment aux investissements de PSA Peugeot-Citroën, qui y produit les voitures Peugeot 207 et la Citroën C3 Picasso. Cette implantation ( dans ce pays devenu le 1er producteur mondial d'automobiles par habitant ) a facilité l'arrivée d'une trentaine d'équipementiers français (6 000 emplois indirects avec la présence de Valeo, Faurecia, Total produits dérivés, Plastic Omnium, etc), avec un effet d'entraînement sur le secteur du BTP et l'économie de la région. Les marques françaises , avec 20 % des parts de marché des véhicules neufs en Slovaquie, sont au deuxième rang derrière Volkswagen/Skoda . La France est désormais le deuxième investisseur étranger hors secteur bancaire après l'Allemagne (capital cumulé des entreprises à participation française supérieur à 5 Mds d'euros), avec 390 filiales et un effectif d'environ 35 000 personnes. Les plus grands investissements français sont Gaz de France (1,4 Md), France Télécom/Orange (1,1 Md) et PSA (1 Md).

Le volume des échanges bilatéraux atteint 4,3 Mds. La France est le troisième partenaire commercial, le troisième client (derrière l'Allemagne et la République tchèque) et le septième fournisseur de la Slovaquie (derrière l'Allemagne, la République tchèque, la Russie, la Hongrie, la Pologne, la Corée et la Chine), elle représente 4,7 % des importations et 7,8 % des exportations slovaques.

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