II. UNE RELATION D'AMITIÉ ANCIENNE AVEC LA FRANCE

La France et la Géorgie ont des relations amicales anciennes entretenues par des contacts à haut niveau . Les autorités géorgiennes sont reconnaissantes à la France de sa médiation dans le cadre de la Présidence française de l'Union Européenne, lors du conflit russo-géorgien d'août 2008, et historiquement, de l'accueil en France du gouvernement en exil de la première république de Géorgie. Le Président de la République française a effectué une visite officielle en Géorgie en mai 2014.

Répondant à une question de votre rapporteure sur la situation économique de la Géorgie, les services du ministère des affaires étrangères et du développement international lui ont décrit la situation économique suivante. La dynamique de croissance du pays repose largement, depuis 2003, sur les investissements étrangers et le secteur des services , au détriment de l'industrie et surtout du secteur agricole, ce dernier constituant pourtant un des avantages comparatifs potentiels de la Géorgie. Ce pays tire également avantage de sa situation de pays de transit pour les hydrocarbures, avec notamment l'oléoduc BTC et le gazoduc BTE .

Après une année 2009 difficile (recul de 3,9% du PIB) due au double choc du conflit de 2008 et de l'embargo russe, ainsi que de la propagation de la crise financière mondiale, la Géorgie a connu, ces dernières années, une forte croissance : +6,3% en 2010, +7% en 2011, +6,1% en 2012 (PIB de 16 milliards de dollars), alimentée par d'importants flux d'aide étrangère à la reconstruction post-conflit (évalués à 4 milliards de dollars). Toutefois, en 2013, l'économie géorgienne a connu un net ralentissement, avec une croissance à 3%, notamment du fait d'un quasi gel des investissements publics au temps de la cohabitation entre MM. Saakachvili et Ivanichvili. Si elle est remontée à 4,7% en 2014, l a prévision de croissance de la BERD pour 2015 n'est que de 2,7%, le pays ayant fait face en 2014 à une forte dépréciation de sa monnaie ainsi qu'à une inflation à 3,3%.

Le classement « Doing Business » 2014 de la Banque Mondiale classe désormais la Géorgie à la 15 e position mondiale (moins 6 places ). En matière de lutte contre la corruption, la Géorgie se situe en 2014 à la 50 e place sur 180 (68 e sur 180 en 2011) dans le classement établi par Transparency International .

La fiscalité a été allégée - et surtout simplifiée - et la corruption a diminué au sein du service des douanes. Ces progrès sont de nature à faciliter le développement du secteur privé. La Géorgie reste toutefois handicapée par l'étroitesse de sa base industrielle.

Les liens économiques de la Géorgie avec la Russie sont aujourd'hui encore très en-deçà de ce qu'ils étaient avant la guerre de 2008, malgré la présence d'une importante communauté géorgienne à Moscou. La Géorgie importe à hauteur de 7% de Russie, contre 17% de Turquie, 8% d'Azerbaïdjan, de Chine et d'Ukraine. Ses exportations vont à 27% vers l'Azerbaïdjan, à 11% vers l'Arménie et à 7% vers la Turquie. L'embargo russe a obligé la Géorgie à améliorer la qualité de sa production qui a dû trouver de nouveaux débouchés. Les exportations géorgiennes vers l'Union Européenne se chiffrent à 18% et ses importations à 30%.

La Géorgie demeure un partenaire commercial marginal pour la France, même si les échanges commerciaux sont en augmentation : 180 millions d'euros en 2013, contre 120 millions d'euros en 2012 . Les exportations françaises (108 millions d'euros en 2014) sont principalement composées de produits pharmaceutiques (28%), de biens d'équipements (25%), de produits agroalimentaires (14%) et de produits cosmétiques (12%). Les importations en provenance de la Géorgie (32 millions d'euros en 2014) sont composées à 53% de produits chimiques et à 12% de produits agricoles. Réciproquement, avec une part de marché d'environ 2%, la France est également un partenaire commercial de second rang pour la Géorgie, derrière notamment la Turquie, l'Azerbaïdjan, la Russie, la Chine, l'Ukraine ou encore l'Allemagne. Si quelques contrats importants ont été signés avant 2013, les autres projets sont jusqu'à présent en attente, achoppant sur la capacité de financement de la Géorgie.

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