PREMIÈRE PARTIE : LA MISSION « GESTION DES FINANCES PUBLIQUES ET DES RESSOURCES HUMAINES »

I. LA MISSION « GESTION DES FINANCES PUBLIQUES ET DES RESSOURCES HUMAINES » EN 2016

1. Les crédits du ministère des finances et des comptes publics

La mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines » est la principale mission du pôle économique et financier de l'État . En 2016, les crédits de la mission sont répartis entre cinq programmes aux finalités très différentes, qui peuvent être classés en deux catégories :

- d'une part, pour 87 % des crédits de la mission, les programmes opérationnels de politique fiscale, comptable et douanière , pilotée par les deux grandes directions à réseaux du pôle économique et financier de l'État, la direction générale des finances publiques (DGFiP, programme 156) et la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI, programme 302) ;

- d'autre part, pour 13 % des crédits de la mission, des programmes correspondant à des politiques de pilotage ou de coordination à dimension interministérielle : structures d'État-major et politiques économiques et financières transversales (programme 218), formation et action sociale interministérielle (programme 148) ; entretien des bâtiments de l'État (programme 309).

Répartition par programme des crédits pour 2016 de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(en CP) (en millions d'euros)

Programme 156 - Gestion fiscale et financière de l'Etat et du secteur public local

8 008

73,49%

Programme 302 - Facilitation et sécurisation des échanges

1 512

13,88%

Programme 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières

997

9,15%

Programme 148 - Fonction publique

235

2,16%

Programme 309 - Entretien des bâtiments de l'Etat

145

1,33%

Total pour la mission

10 897

100,00%

Source : projet de loi de finances pour 2016.

Évolution par programme des crédits de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(en euros)

Autorisations d'engagement

Exécution 2014

LFI 2015

PLF 2016

Variation 2016/2015

Programme 156 - Gestion fiscale et financière de l'Etat et du secteur public local

8 287 713 965

8 312 800 120

8 093 585 379

-2,64%

-219 214 741

Programme 302 - Facilitation et sécurisation des échanges

1 601 347 208

1 569 907 710

1 554 463 750

-0,98%

-15 443 960

Programme 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières

1 013 262 747

1 090 714 678

1 032 178 735

-5,37%

-58 535 943

Programme 148 - Fonction publique

169 881 340

201 319 332

231 998 380

15,24%

30 679 048

Programme 309 - Entretien des bâtiments de l'Etat

145 346 468

150 354 077

134 979 455

-10,23%

-15 374 622

Total 2015 pour la mission

11 217 551 728

11 325 095 917

11 047 205 699

-2,45%

-277 890 218

Crédits de paiement

Exécution 2014

LFI 2015

PLF 2016

Variation 2016/2015

Programme 156 - Gestion fiscale et financière de l'Etat et du secteur public local

8 276 386 250

8 211 983 811

8 008 216 153

-2,48%

-203 767 658

Programme 302 - Facilitation et sécurisation des échanges

1 576 685 352

1 582 591 701

1 512 362 451

-4,44%

-70 229 250

Programme 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières

1 056 538 313

1 054 373 963

996 674 883

-5,47%

-57 699 080

Programme 148 - Fonction publique

196 528 100

204 260 139

234 939 187

15,02%

30 679 048

Programme 309 - Entretien des bâtiments de l'Etat

157 065 166

160 354 077

144 655 844

-9,79%

-15 698 233

Total 2015 pour la mission

11 263 203 181

11 213 563 691

10 896 848 518

-2,82%

-316 715 173

Source : projet de loi de finances pour 2016

2. Une contribution exemplaire à l'effort de réduction du déficit

Les crédits demandés au titre de l'année 2016 pour la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines » s'élèvent à 10,9 milliards d'euros en CP, soit une baisse de 2,8 % (317 millions d'euros) par rapport à la loi de finances initiale pour 2015 . Il faut à cet égard signaler que la seule mesure de périmètre significative de l'exercice 2016 consiste en l'ouverture de 30 millions d'euros sur le programme 148 « Fonction publique » pour développer l'apprentissage dans la fonction publique d'État (cf. infra). Pour mémoire, la réduction était de 1,4 % en CP (165 millions d'euros) en loi de finances initiale pour 2015, et de 1,5 % en CP (177 millions d'euros) en loi de finances initiale pour 2014.

Encore plus que les années précédentes, la mission contribue donc de manière exemplaire à l'effort de réduction des dépenses de l'État : de fait, la mission représente 3 % des 365,5 milliards d'euros de dépenses totales de l'État à périmètre constant, mais 15,2 % des 2,1 milliards d'euros de réduction prévus en 2016.

Les réductions prévues au titre de l'exercice 2016 sont par ailleurs supérieures à celles qui étaient prévu par la programmation triennale 1 ( * ) , pourtant ambitieuse. Ainsi, hors contribution au compte d'affectation spéciale (CAS) « Pensions », les crédits de la mission sont inférieurs de 71 millions d'euros à ce qui était prévu par la loi de programmation des finances publiques 2014-2019.

Plafond des crédits dans le cadre du budget triennal de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(en CP) (en millions d'euros)

LFI 2015

LPFP 2016

PLF 2016

LPFP 2017

8 476

8 292

8 221

8 107

Source : PLF 2016, PJLPFP 2014-2019. Crédits au format PLF 2016, hors CAS « Pensions »

Fort logiquement, la direction générale des finances publiques (DGFiP), qui représente à elle seule 73,5 % des crédits de la mission, supporte l'essentiel de l'effort budgétaire : 204 millions d'euros sur un total de 317 millions d'euros de baisse de 2016. Vient ensuite la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) avec 70 millions d'euros de réduction en un an.

Répartition par titre des crédits pour 2016 de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(en CP) (en millions d'euros)

Titre 2 : personnel

8 594

79%

Autres dépenses :

2 303

21%

Titre 3 : fonctionnement

1 918

18%

Titre 5 : investissement

189

2%

Titre 6 : intervention

195

2%

Titre 7 : opérations financières

0,3

0%

Total pour la mission

10 897

100%

Source : projet de loi de finances pour 2016

3. Une réduction de 2 453 ETP, toujours très importante

Les crédits affectés à la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines » sont composés à 79 % de crédits de titre 2 , soit 8,6 milliards d'euros sur un total de 10,9 milliards d'euros. Par conséquent, les crédits de personnel représentent le principal levier de maîtrise des dépenses de la mission : une hausse d'un point de la masse salariale représente un coût supplémentaire d'environ 90 millions d'euros.

Évolution par titre des crédits de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(en euros)

Autorisations d'engagement

Exécution 2014

LFI 2015

PLF 2016

Variation 2016/2015

Titre 2 : personnel

8 774 461 048

8 720 742 247

8 594 015 835

-1,45%

-126 726 412

Autres dépenses :

2 443 090 680

2 604 353 670

2 453 189 864

-5,80%

-151 163 806

Titre 3 : fonctionnement

1 999 093 230

2 135 208 119

2 081 993 624

-2,49%

-53 214 495

Titre 5 : investissement

201 218 084

210 082 557

175 446 998

-16,49%

-34 635 559

Titre 6 : intervention

242 525 348

258 452 994

195 439 242

-24,38%

-63 013 752

Titre 7 : opérations financières

254 017

610 000

310 000

-49,18%

-300 000

Total pour la mission

11 217 551 728

11 325 095 917

11 047 205 699

-2,45%

-277 890 218

Crédits de paiement

Exécution 2014

LFI 2015

PLF 2016

Variation 2016/2015

Titre 2 : personnel

8 774 461 048

8 720 742 247

8 594 015 835

-1,45%

-126 726 412

Autres dépenses :

2 488 742 133

2 492 821 444

2 302 832 683

-7,62%

-189 988 761

Titre 3 : fonctionnement

2 026 880 910

2 010 823 803

1 917 737 783

-4,63%

-93 086 020

Titre 5 : investissement

212 088 343

222 977 260

189 345 658

-15,08%

-33 631 602

Titre 6 : intervention

249 517 843

258 410 381

195 439 242

-24,37%

-62 971 139

Titre 7 : opérations financières

255 036

610 000

310 000

-49,18%

-300 000

Total pour la mission

11 263 203 181

11 213 563 691

10 896 848 518

-2,82%

-316 715 173

Source : projet de loi de finances pour 2016

Sur l'effort budgétaire de 317 millions d'euros prévu en 2016, les dépenses de personnel supportent à elles seules une baisse de 127 millions d'euros, soit 40 % de l'ensemble - et ceci malgré les rigidités inhérentes à la masse salariale, et l'ouverture de 30 millions d'euros de crédits de titre 2 sur le programme 148 « Fonction publique » pour aider les ministères à recruter des apprentis (cf. infra ).

Cet effort correspond à la suppression nette de 2 453 équivalents temps plein (ETP) en 2016 , après 2 424 ETP supprimés en loi de finances initiale 2015 et 2 532 ETP effectivement supprimés en 2014. Là encore, cette baisse est principalement supportée par la DGFiP , avec 2 130 ETP supprimés en 2016. Le plafond d'emplois de la mission passe donc de 132 202 équivalents temps plein travaillés (ETPT) en 2015 à 129 029 ETPT en 2016.

Évolution des effectifs de la mission
« Gestion des finances publiques et des ressources humaines »

(Plafonds exprimés en ETPT, suppressions exprimées en ETP)

LFI
2015

PLF
2016

% de la
mission

ETP
supprimés

Programme 156 - Gestion fiscale et financière de l'Etat et du secteur public local

110 066

107 294

83,2%

-2 130

Programme 302 - Facilitation et sécurisation des échanges

16 396

16 206

12,6%

-215

Programme 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières

5 740

5 529

4,3%

-108

Total pour la mission

132 202

129 029

100,0%

-2 453

Source : projet de loi de finances pour 2016

Toutefois, à la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le Président de la République a annoncé, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles le 16 novembre 2015, la création de 1 000 postes supplémentaires à la DGDDI, afin de renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme , priorité qu'approuvent pleinement vos rapporteurs spéciaux.

D'après les premières estimations de vos rapporteurs spéciaux, ces créations pourraient impliquer un surcoût d'environ 70 millions d'euros au titre de l'exercice 2016 sur programme 302.

4. Une économie de 190 millions d'euros sur les dépenses hors personnel, qui n'est pas seulement liée à la modernisation

Les crédits hors titre 2 affichent quant à eux une baisse de 7,6 %, soit 190 millions d'euros , sur l'ensemble de la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines », pour s'établir à 2,3 milliards d'euros. Alors que les dépenses hors personnel représentent seulement 21 % du total des dépenses de la mission, elles portent 60 % de l'effort budgétaire.

Dans la présentation du présent projet de loi de finances, cet effort de 190 millions d'euros est essentiellement présenté comme le fruit d'une démarche de modernisation du ministère des finances et des comptes publics « qui, au-delà de la dématérialisation et de la simplification, facteurs d'efficience, repose sur l'adaptation pragmatique de l'organisation des services centraux et déconcentrés ».

Toutefois, en proportion, les dépenses de fonctionnement baissent seulement de 4,6 % (93 millions d'euros) , contre 15 % pour les dépenses d'investissement (34 millions d'euros) et 24 % pour les dépenses d'intervention (63 millions d'euros). Si la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines » réalise bien un effort significatif sur ses dépenses hors personnel, le propos doit être nuancé en ce qui concerne les « économies de fonctionnement » stricto sensu . En réalité, les gains d'efficience attendus de la dématérialisation et de la simplification ne produiront leurs effets qu'à moyen terme, tandis que la réorganisation territoriale des grandes directions à réseaux n'avance qu'à petits pas (cf. infra ).

La baisse des dépenses d'investissement s'explique en grande partie par l'arrêt du projet de l'opérateur national de paye (ONP) , c'est-à-dire en réalité la constatation d'une perte nette, ainsi que par l'arrivée à terme du programme de renouvellement des moyens opérationnels de la DGDDI. Les investissements informatiques, d'une importance cruciale pour la modernisation de l'administration, sont toutefois relativement préservés .

La baisse des dépenses d'intervention correspond quant à elle à la diminution tendancielle des aides aux buralistes (cf. infra ), qui n'a pas de rapport avec les efforts budgétaires réalisés par la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines ».


* 1 Projet de loi de programmation des finances publiques (PLPFP) pour les années 2014 à 2019.

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