C. UN SUIVI TOUJOURS COMPLEXE DES MOYENS DÉDIÉS À LA MISE EN oeUVRE DU PLAN ETUDIANTS

Déclinaison législative du « Plan étudiants » visant à répondre à l'afflux d'étudiants dans l'enseignement supérieur et à l'échec massif en licence, la loi du 8 mars 2018 relative à l'orientation et la réussite des étudiants 6 ( * ) , dite loi ORE, s'est traduite d'un point de vue budgétaire par une augmentation des moyens dévolus aux universités .

Principales mesures de la loi orientation
et réussite des étudiants (ORE) du 8 mars 2018

- Nouvelles modalités d'accès au 1er cycle (Parcoursup) ;

- Extension de l'accès prioritaire des meilleurs bacheliers ;

- Création d'un observatoire de l'insertion professionnelle dans chaque université ;

- Suppression du régime de sécurité sociale au profit d'un régime d'ayants-droits autonomes au régime de protection de leurs parents ;

- Instauration de la contribution vie étudiante et de campus (CVEC) ;

- Année de césure ;

- Organisation de la première année d'accès aux études de santé (PACES).

Source : commission des finances du Sénat

Depuis 2018, près de 272,2 millions d'euros supplémentaires ont ainsi été alloués aux établissements , dont 129,1 millions d'euros pour la seule année 2020.

Évolution des moyens dévolus à la mise en oeuvre de la loi ORE

(en millions d'euros)

Source : commission des finances, à partir des documents budgétaires

Les moyens dédiés à la mise en oeuvre de la loi ORE se révèlent ainsi supérieurs de 5,7 millions d'euros à la budgétisation établie en loi de finances initiale, en raison d'un effort particulier portant sur les créations de places (+ 5,4 millions d'euros par rapport aux prévisions initiales).

De manière générale, les 31,8 millions d'euros de crédits supplémentaires dégagés en 2020 en faveur du « Plan étudiant » ont permis principalement de financer l'extension en année pleine des mesures 2019 - à savoir le financement de places supplémentaires (+ 31,3 millions d'euros par rapport à 2019) et l'extension de l'offre de dispositifs et parcours « oui si » (+ 6,4 millions d'euros).

Répartition des moyens budgétaires alloués au « Plan Étudiant »
entre 2018 et 2020

(en euros)

2018

2019

LFI 2020*

Exécution 2020

Écart LFI / Exécution

Création de places

19 114 408

45 178 387

71 128 838

76 548 751

+ 5 419 913

Étude des dossiers, directeurs des études, accompagnement pédagogique

5 831 661

11 142 044

11 142 044

11 142 043

- 1

Rémunération indemnitaire des personnels

5 000 000

2 010 000

2 010 000

2 010 000

0

Dispositifs et parcours d'accompagnement "oui si"

7 657 039

25 436 581

30 251 204

31 892 139

1 640 935

Investissement - fonctionnement

6 980 883

13 587 779

8 898 844

7 579 919

- 1 318 925

Total alloué aux établissements

44 583 992

97 354 791

123 430 931

129 172 852

+ 5 741 921

en flux

+ 52 770 799

+ 26 076 140

+ 31 818 061

* hors moyens nouveaux qui alloués dans le cadre du dialogue de gestion.

Source : commission des finances du Sénat, à partir des données transmises par la DGESIP

Si le rapporteur salue bien évidemment les efforts budgétaires ainsi réalisés, il regrette la faible lisibilité des moyens alloués au « Plan étudiants ».

Il était notamment prévu qu'en 2020, le « Plan étudiants » bénéficie d'une enveloppe supplémentaire de 17 millions d'euros, répartis dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion : 13 millions d'euros pour le financement des places supplémentaires en licence, dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion et 4 millions d'euros pour le financement des campus connectés.

Pour le rapporteur, cette démarche témoigne d'une volonté louable d'accorder une place plus importante à la performance dans l'allocation des ressources ; elle s'accompagne cependant d'une complexité accrue dans le suivi de la ventilation des moyens nouveaux , les documents transmis à la représentation nationale ne permettant pas, au demeurant, d'établir avec précision l'affectation des crédits, eu égard à leur caractère très lacunaire .

La budgétisation 2021 obéit aux mêmes règles, puisqu'elle renvoie la répartition des moyens nouveaux dédiés au « Plan étudiants », ainsi que le nombre de places supplémentaires à créer, aux discussions qui auront lieu dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion.

Dans ce contexte, il semblerait opportun que le Mesri s'engage à davantage détailler, dans les rapports annuels de performance, l'emploi des crédits répartis par le biais du dialogue stratégique et de gestion , ainsi que l'ampleur des moyens accordés aux établissements pour la mise en oeuvre de la loi ORE . Il serait notamment souhaitable de disposer de données relatives aux emplois effectivement créés au titre de la loi ORE .


* 6 Loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l'orientation et la réussite des étudiants.

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