III. LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DU SULTANAT

A. UNE DIPLOMATIE DE CONCILIATION

La diplomatie omanaise s'inscrit tout d'abord dans le cadre de solidarité, de concertation et de coopération régionales que constitue le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG). Oman ne se paie certes pas d'illusions sur l'efficience à court terme de cette structure régionale : les ambitions économiques et commerciales qu'il soutient -union douanière- comme ce qui relève de la sécurité collective et de la défense (système de préalerte, accroissement du « bouclier de la péninsule ») sont cependant suivis avec intérêt par le sultanat qui entretient un bon climat de relations bilatérales avec ses partenaires.

A l'égard des deux grandes puissances de la région, l'Iran et l'Irak, Oman s'est efforcé de tenir un discours spécifique. A l'égard de l'Iran tout d'abord, avec lequel Oman entend maintenir des relations de coopération, même s'il est conscient de la menace que ce pays peut constituer pour la sécurité régionale. A l'égard de l'Irak ensuite, le sultanat a évolué récemment dans le sens d'une plus grande fermeté, après avoir tenté de résister à la ligne dure prônée par les Etats-Unis. Désormais, Bagdad est invité par Mascate à se conformer aux injonctions de la communauté internationale.

C'est à l'égard d'Israël que le Sultanat a eu et conserve la plus grande singularité, en comparaison d'autres pays arabes. Des pays de la péninsule arabique, Oman avait été le seul à approuver, en leur temps, les accords de Camp David. Cette attitude conciliante et constructive n'a pas cessé : en avril 1994, Oman a accueilli une délégation israélienne dans le cadre du groupe de travail sur les ressources en eau, mis en place dans le cadre de la conférence de Madrid en 1991. Des représentations commerciales ont été ouvertes à la suite de la visite de M. Rabin à Mascate et à l'issue des contacts intervenus ultérieurement entre Shimon Pérès et Youssouf Ben Alawi.

Enfin Oman déploie une activité diplomatique importante vers l'océan indien : les relations se sont intensifiées encore avec l'Inde dont 350 000 nationaux résident dans le sultanat, et avec laquelle Oman étudie d'importants projets dans les domaines gazier et chimique. Il en est de même à l'égard du Pakistan avec lequel Oman entretient une coopération active dans le domaine de la défense.

B. DES RELATIONS BILATÉRALES ANCIENNES ET ACTIVES

Nos relations avec le Sultanat remontent au XVIIIe siècle. Des relations diplomatiques permanentes furent établies dès 1894.

Ces liens se sont traduits récemment par de nombreuses visites de part et d'autre. A Oman, visites du Président Mitterrand en janvier 1992, de MM. Joxe puis Léotard, de M. Juppé, ministre des affaires étrangères (avril 1994) et de l'amiral Lanxade, chef d'état-major des Armées (avril 1995).

A Paris : visites du sultan Qabous en 1981, de M. Yussef Abdullah Bin Alawi, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères (octobre 1992) et de M. Sayyid Fahar, vice-ministre pour la sécurité et la défense à deux reprises en 1995.

La France exerce un partenariat dynamique sur le plan culturel.

La coopération française avec le Sultanat répond aux besoins de formation mis en avant prioritairement par le Sultan Qabous. Elle s'articule autour de trois éléments principaux :

- l'enseignement de la langue française, dispensé aux quelque 300 élèves du centre franco-omanais de Mascate, particulièrement actif ;

- la coopération technique dans les secteurs de développement agricole (irrigation, gestion du cheptel camelin ...), gestion des ressources en eau (hydrogéologie, océanographie), administration publique, géologie, coopération interuniversitaire ;

- l'action culturelle française, elle aussi fort active, s'est notamment concrétisée par le musée des relations franco-omanaises Beit Fransa (Maison de France). La France est partenaire dans le domaine du patrimoine : fouilles archéologiques, et dans celui des échanges culturels : expositions, concerts, conférences, etc...

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