II. DES PERFORMANCES NON NÉGLIGEABLES

En matière d'accueil des investissements étrangers, la France réalise désormais des performances appréciables.

Le montant net des investissements directs étrangers 1 ( * ) était en 1985 de 22,8 milliards de francs. En 1994, il s'élevait à 74,3 milliards de francs.

Le flux annuel des investissements étrangers accueillis par notre pays a été multiplié par plus de quatre entre 1985 et 1994, si bien que les recettes perçues à ce titre représentent, par exemple, près de 12 % de celles dont nous bénéficiions en 1994 du fait de nos exportations de marchandises.

Le secteur des services marchands, en particulier celui du crédit et des assurances, occupe le premier rang des secteurs concernés (48,5 milliards de francs en 1994). Il est suivi par l'industrie (23,5 milliards de francs) dont il faut rappeler que 29 % du chiffre d'affaires sont réalisés par des sociétés à capitaux étrangers.

Au total, la ventilation sectorielle des investissements étrangers réalisés en France illustre assez bien la gamme de nos avantages comparatifs.

Stock des investissements étrangers en France

En 1992, le stock des investissements étrangers en France s'élevait à 551,8 milliards de francs, en progression de près de 9 % par rapport à l'année précédente.

L'origine géographique des investisseurs étrangers révèle que l'essentiel du patrimoine détenu par l'extérieur l'est par des investisseurs provenant de la zone OCDE (95 % du total) et que près de 60 % des investissements étrangers, en France, sont réalisés par des ressortissants de l'Union européenne.

Au sein de celle-ci, les investissements néerlandais devancent de beaucoup les investissements britanniques et allemands.

Ce résultat, un peu paradoxal, indique qu'au-delà de la dimension économique d'un pays, sa dimension financière conditionne l'ampleur de sa présence à l'étranger. Il va de soi qu'une grande part des capitaux investis en France, en provenance des Pays-Bas, ne sont pas réellement néerlandais et ne font que transiter par des Pays-Bas.

Les chiffres mentionnés proviennent en effet d'une ventilation géographique effectuée sur la base du pays de provenance des capitaux et non sur la base de l'origine effective de l'actionnaire ultime.

C'est ainsi que, sans remettre en cause la prééminence des investissements en provenance de la zone OCDE, les statistiques établies par la direction du Trésor amènent à placer les investisseurs américains au premier rang des investisseurs étrangers dans notre pays (40 % du total des flux d'entrée en 1993).

La destination régionale des investissements étrangers révèle une très forte concentration géographique des opérations réalisées. Les deux tiers des emplois contrôlés par l'étranger sont en effet situés dans sept régions au nord d'une ligne Le Havre-Montpellier. La prédominance des régions "Île-de-France" et "Rhône-Alpes" doit être soulignée.

Cette répartition géographique décalque largement la répartition des activités sur le territoire mais l'accentue quelque peu. De fait, les inégalités régionales en matière d'accueil des investissements étrangers sont plus accusées que pour l'accueil des activités d'origine nationale.

Enfin, certaines régions apparaissent très dépendantes des investissements étrangers.

C'est le cas des régions suivantes dans lesquelles la part de l'emploi industriel relevant d'entreprises étrangères dépasse le quart de l'emploi régional de ce secteur :

- l'Alsace avec 40 % de l'emploi industriel et 57.000 emplois ;

- la région Champagne-Ardenne avec près de 30 % de l'emploi industriel régional et 28.000 emplois ;

- la Lorraine (27,7 % et 40.000 emplois) ;

- la Picardie (35,8 % et 47.000 emplois).

* 1 Les statistiques ne prennent en compte qu'une partie des investissements réalisés en France par des non-résidents .

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