C. LES PERSPECTIVES POUR L'ANNÉE EN COURS

Le ministère estime qu'il est prématuré d'avancer des prévisions relativement précises d'évolution du revenu agricole pour 1996. Ce n'est qu'en fin d'année que l'INSEE et le SCEES présenteront à la commission des comptes de l'agriculture de la Nation des prévisions d'évolution de revenu global et par catégorie d'exploitations. Comme chaque année, les prévisions concernant certains secteurs à récolte tardive, comme la viticulture, les fruits et légumes ou le maïs, s'avèrent particulièrement fragiles.

Compte tenu des informations disponibles à la mi-août, l'année 1996 pourrait se caractériser par une très faible évolution de la valeur des livraisons de produits agricoles, à la fois en volume et en prix.

Malgré une récolte en progression d'environ 7 % par rapport à 1994, le marché des céréales resterait assez ferme, le prix d'intervention communautaire étant maintenu à son niveau de 1995, après trois années de baisse. Les disponibilités mondiales sont en effet encore considérées comme inférieures à la normale. La récolte d'oléagineux, quant à elle, serait en baisse en volume. L'évolution de la valeur des livraisons serait meilleure pour les légumes que pour les fruits, avec comme chaque année de fortes disparités selon les produits. Les prix des vins, après deux années de progression, pourraient se stabiliser.

Parmi les productions animales , la production bovine serait particulièrement affectée en 1996 par les difficultés conjoncturelles. À une situation de baisse de prix due à une phase croissante du cycle de production, s'est en effet ajoutée la perturbation des marchés due à l'encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la « vache folle »). Malgré une évolution en tonnage probablement faible, la baisse des prix devrait atteindre ou dépasser 10 % en moyenne annuelle. Les aides exceptionnelles décidées au cours du printemps et de l'été devraient toutefois atténuer les effets sur le revenu des éleveurs de bovins. En revanche, la conjoncture est plus favorable pour les éleveurs de porcs et de volailles. Les prix des porcs poursuivent en effet leur redressement et pourraient augmenter de plus de 10 %, de même que le prix des oeufs.

L'année 1996 pourrait se caractériser par une reprise des prix des consommations intermédiaires Ceux-ci, en très faible évolution depuis 5 ans, seraient tirés à la hausse par la poursuite de l'augmentation du prix des engrais et par celle des prix des aliments qui s'explique par la fermeté des prix des céréales et des autres matières premières.

Ces évolutions pourraient donc conduire à une baisse de la valeur ajoutée. Les aides compensatrices communautaires étant reconduites en 1996 aux mêmes taux qu'en 1995, les subventions d'exploitation pourraient n'augmenter que faiblement, sous l'effet des aides exceptionnelles attribuées au secteur bovin. La reprise des encours de prêts à l'agriculture pourrait également entraîner une légère augmentation des charges d'exploitation.

Au total, même si l'évolution du revenu agricole moyen, toutes exploitations confondues, pourrait être voisine de la stabilité en 1996, certaines catégories de producteurs, comme les éleveurs de Bovins connaîtraient une situation conjoncturelle assez difficile.

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