II. UN RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL

Le commerce mondial de marchandises a crû de 8 % en volume en 1995, en retrait cependant par rapport aux 9,5 % de l'année précédente. Ce ralentissement est beaucoup plus marqué en glissement annuel, qui passe de 12 % à la fin de 1994 à moins de 6,5 % en décembre dernier. Il provient principalement d'un tassement des importations des pays de l'OCDE, celles des États-Unis et du Canada dans un premier temps, de l'Union européenne dans un deuxième temps.

En valeur, les exportations mondiales de marchandises, en hausse de 19 % atteignent près de 4 900 milliards de dollars en 1995. Avec les services commerciaux, qui progressent de 14 %, elles dépassent la barre des 6.000 milliards de dollars.

A. 1995 : UN COMMERCE EXTÉRIEUR PARTICULIÈREMENT DYNAMIQUE DANS LES ZONES NON-OCDE


• Toutes les régions, à l'exception de l'Amérique Latine et du Japon, ont enregistré un léger recul de leurs exportations en volume en 1995 par rapport à 1994. Pour les importations, le recul a été particulièrement sensible en Amérique du Nord et en Amérique Latine.

Les points suivants méritent d'être relevés :

- pour la quatrième année consécutive, les importations asiatiques ont crû à un rythme plus élevé que les exportations ;

- l'Europe centrale et orientale a été la région la plus dynamique en 1995, avec des taux de croissance en valeur supérieurs à 25 %, tant à l'importation qu'à l'exportation ;

- l'Afrique et le Moyen-Orient ont amélioré leurs performance en 1995, du fait d'une forte croissance du produit des exportations des industries extractives ;

- un des facteurs particulièrement significatif pour expliquer ces forts taux de croissance dans la zone non-OCDE est la forte expansion du commerce lié à l'assemblage de biens en vue de la réexportation (dans les zones franches, en général).


Une hiérarchie inchangée, qui cache la poursuite de la montée des pays asiatiques

En effet, il y a eu peu de changements en 1995 dans le classement des principaux pays exportateurs et importateurs : parmi les quinze premiers, seuls les Pays-Bas et la Corée ont progressé d'une place. La France conserve le quatrième rang, avec une part dans les exportations totales de 5,7 %, soit une légère progression par rapport à 1994 où elle s'élevait à 5,6 % .

Entre 1990 et 1994, le commerce intra-régional en Amérique du Nord, en Asie et en Amérique Latine a progressé plus rapidement que le commerce extra-régional, à la différence de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe centrale et orientale. En 1995, la situation était inchangée pour l'Asie et l'Amérique Latine, mais inversée pour l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest. Les parts respectives du commerce intra-régional sont de près des 2/3 pour l'Europe des Quinze, 50 % pour l'Alena et 20 % pour le Mercosur.

Il s'avère que, derrière les trois premiers exportateurs mondiaux, l'Union européenne, les États-Unis et le Japon, qui représentent ensemble près de la moitié du commerce mondial, les quatre « dragons » et la Chine pèsent d'un poids légèrement supérieur à 18 %, ce qui fait de ce pôle régional le second exportateur mondial après l'Union européenne. Alors que d'une année sur l'autre, les parts des trois premiers exportateurs restent inchangées, celle de chacun de ces cinq pays progresse, en 1995, de + 1,4 point (16,7 % en 1994).

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