2. Début de reprise en 1997 ?

a) Un consensus des prévisionnistes

Un consensus s'est établi entre les différents prévisionnistes pour estimer à 2,2 % la croissance en 1997 . Les différentes prévisions pour 1997 sont en effet les suivantes.

Principales prévisions pour 1997

BUD.ECO 1

BIPE

CDC

COE

GAMA

REXECODE

OFCE

AFEDE

EXPANSION

VOLUMES
(évolutions en %)

PIB

2,2

2,3

2,3

2,2

1,9

2,1

2,1

2,1

2,2

Importations

4,3

6,0

6,3

5,7

4,6

5,7

4,2

6,0

6,6

Consommation des ménages


1,0


1,3


1,0


0,7


0,8


0,6


0,7


1,0


0,9

FBCF totale
dont :

1,3

0,7

0,2

0,1

0,0

- 0,2

- 0,1

0,0

0,0

SQS-EI

1,8

1,0

0,7

1,0

0,8

0,6

0,4

0,7

0,5

Ménages hors EI

- 0,1

0,2

- 1,3

- 1,3

- 1,3

- 0,6

- 1,0

- 1,0

Exportations

6,9

8,9

10,5

9,7

8,1

10,1

9,1

9,5

10,0

Variations des stocks (contribution à la croissance du PIB)

0,2

0,2

0,1

0,2

0,1

0,1

0,0

0,1

0,5

1. Budgets économiques

Source : Commission des comptes et des budgets économiques de la Nation. Octobre 1997.

Il s'agit bien là de prévisions puisque, malgré la date assez avancée dans l'année où est rédigé ce rapport, les seuls résultats connus concernent le premier semestre de l'année en cours.

b) Des résultats relativement encourageants

Résultats du premier semestre 1997

(en milliards de francs)

1997

1995

1996

Acquis 3

T1 1

T2 2

1997

Produit intérieur brut
en % t/t-1

958,5
0,3

968,1
1,0

3.743,4
2,1

3.800,8
1,5


1,6

Importations
en % t/t-1

284,6
- 0,2

293,4
3,1

1.087,2
5,1

1.117,3
2,8


4,3

Total des ressources
en % t/t-1

1.243,2
0,2

1.261,5
1,5

4.830,6
2,7

4.918,1
1,8


2,2

Consommation finale des ménages
en % t/t-1

574,4
0,2

574,3
0,0

2.248,3
1,7

2.296,0
2,1


0,1

Consommation finale des adm.
en % t/t-1

184,7
0,4

185,3
0,3

720,0
0,0

730,2
1,4


1,4

FBCF totale
en % t/t-1

187,7
- 1,2

187,8
0,0

760,3
2,5

756,2
- 0,5


- 0,7

Exportations
en % t/t-1

298,2
2,0

312,5
4,8

1.087,8
6,3

1.138,6
4,7


8,5

Variations de stocks

- 1,8

1,8

14,3

- 2,9

Total des emplois
en % t/t-1

1.243,2
0,2

1.261,5
1,5

4.830,6
2,7

4.918,1
1,8


2,2

1) Premier trimestre.

2) Deuxième trimestre.

3) Sur la base du PIB du 2ème trimestre de l'année

Source : INSEE. Comptes trimestriels.

Le tableau ci-dessus confirme que la croissance a atteint un rythme annualisé de 2,6 % au premier semestre de l'année .

L'essentiel de l'activité continue à être "tirée" par le commerce extérieur . Au premier trimestre, la croissance du PIB de 0,3 point s'expliquait pour 0,5 point par le solde extérieur, les autres facteurs de croissance contribuant négativement à la croissance. Au deuxième trimestre où le PIB s'accroît de 1 point, la contribution du commerce extérieur s'élève à 0,6 point.

C'est donc qu'à partir du deuxième trimestre, la demande intérieure commence à exercer une contribution favorable à la croissance. Ce phénomène est en réalité entièrement dû aux variations de stocks qui, ayant produit un effet négatif au premier trimestre de l'ordre de 0,3 point de PIB et prenant la forme d'une augmentation des stocks au deuxième trimestre, expliquent 0,4 point de la croissance du PIB. Les autres facteurs de la demande intérieure sont neutres, ce qui marque, pour la consommation des ménages, qui avait cru de 0,2 % le trimestre précédent, une détérioration, et pour l'investissement, en baisse au cours des trois premiers mois de l'année de 1,2 %, une timide amélioration.

L'acquis de croissance 1( * ) pour 1997 s'élève ainsi à 1,6 % à la fin du premier semestre de l'année.

c) Vers une accélération de la croissance en fin d'année

Sur la base de l'acquis mis en évidence et de la dynamique de croissance constatée au deuxième trimestre, les conjoncturistes s'accordent à considérer qu'une croissance de 2,2 à 2,3 % pourrait être enregistrée en 1997 .

Le tableau qui suit rend compte des facteurs d'accélération de la croissance tels que les prévoit l'INSEE.

Equilibre ressources-emplois des biens et des services
(aux prix de 1980, en milliards de francs et en % de variation t/t-1)

1997

1996

1997

T3 1

T4 2

Produit intérieur brut
en % t/t-1

977,1
0,9

985,9
0,9

3.800,8
1,5

3.889,5
2,3

Importations
en % t/t-1

302,2
3,0

308,5
2,1

1.117,3
2,8

1.188,7
6,4

Total des ressources
en % t/t-1

1.279,3
1,4

1.294,4
1,2

4.918,1
1,8

5.078,2
3,3

Consommation finale des ménages
en % t/t-1

582,0
1,4

585,9
0,7

2.296,0
2,1

2.316,7
0,9

Consommation finale des adm.
en % t/t-1

186,4
0,6

186,6
0,1

730,2
1,4

742,9
1,7

FBCF totale
en % t/t-1

189,1
0,7

190,7
0,8

756,2
- 0,5

755,4
- 0,1

dont SQS et EI
en % t/t-1

104,8
0,8

106,0
1,1

416,8
- 0,7

418,6
0,4

Ménages hors EI
en % t/t-1

46,2
1,1

46,5
0,7

185,8
- 0,2

184,2
- 0,9

Exportations
en % t/t-1

317,8
1,7

324,5
2,1

1.138,6
4,7

1.253,0
10,0

Variations de stocks

3,9

6,6

- 2,9

10,3

Total des emplois
en % t/t-1

1.279,3
1,4

1.294,4
1,2

4.918,1
1,8

5.078,2
3,3

1) Troisième trimestre.

2) Quatrième trimestre.

Source : INSEE. Comptes trimestriels.

Au second semestre, le rythme de croissance atteindrait ainsi 3,5 % en moyenne annuelle sous l'effet combiné de la poursuite de bonnes performances du commerce extérieur mais surtout d'un redémarrage de la demande intérieure.

Demande intérieure

(croissance semestre s + 1/s)

Premier semestre 1997

Second semestre 1997

Consommation des ménages

FBCF des entreprises

Stocks (en milliards de francs)

0

- 1,2

- 0,3

1,7

1,4

+ 10,5

d) L'évolution incertaine des facteurs de la croissance

L'amélioration des composantes de la demande intérieure toucherait tous ses compartiments, l'hypothèse d'accélération de leur croissance reposant toutefois beaucoup sur un retournement de comportement des entreprises particulièrement en matière de stocks.

Les dernières informations conjoncturelles envoient toutefois des signaux ambigüs.

La consommation des ménages en produits manufacturés a certes augmenté de 2,7 % au troisième trimestre de l'année, laissant percevoir une reprise de la consommation des ménages, mais cette performance a été entièrement acquise au mois de juillet. Depuis, la consommation des ménages se replie, de 1,9 % en août et de 1,5 % en septembre. Or, le rebond de la consommation observé en juillet provenait pour l'essentiel d'un rattrapage portant sur les achats d'automobiles qui avaient été inhabituellement faibles en juin (112.000 immatriculations contre un rythme mensuel proche de 150.000).

Le profil de la consommation constaté depuis s'inscrit donc davantage dans la norme, et celle-ci apparaît peu favorable.

Malgré cela, les échanges extérieurs, ont enregistré une dégradation sensible au mois d'août 1997, l'excédent de 11 milliards de francs révélant une chute de 10,5 milliards du solde constaté en juillet. Cette dégradation, qui touche tous les secteurs, résulte d'une baisse des exportations (- 2,4 %) et d'une forte hausse des importations (+ 5,6 %). Ces évolutions sont délicates à interpréter.

La baisse des exportations concerne surtout les pays de l'Union européenne, ce qui contredirait l'idée d'une reprise en Europe continentale.

La hausse des importations provient essentiellement des échanges avec les pays de l'OCDE extérieurs à l'Union européenne, ce qui infirmerait l'idée selon laquelle la hausse du dollar serait favorable à une croissance modérée des importations.

En tout état de cause, même si des commentaires plus amples apparaissent prématurés, il apparaît que, si ces évolutions devaient se poursuivre, l'économie française perdrait le soutien principal à sa croissance.

Car l'investissement , pas plus que la demande des ménages, ne paraît pas, jusqu'à présent, avoir enclenché la phase haute d'un cycle qu'il parcourt encore sur la pente descendante. C'est ainsi qu'au premier semestre, l'investissement a décru par rapport au dernier trimestre de l'année 1996. D'ores et déjà, les prévisions du gouvernement relatives à l'investissement des entreprises pour 1997 paraissent hors d'atteinte . L'INSEE table d'ailleurs sur une croissance de l'investissement des entreprises de 0,4 % en 1997 contre une prévision gouvernementale de 1,8 %.

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