3. L'harmonisation européenne est à l'ordre du jour

Les premières traductions de cette harmonisation ont visé la taxe à la valeur ajoutée. Le programme d'action adopté en juillet 1996 vise ainsi à introduire un système commun de TVA fondé sur la taxation dans le pays d'origine à l'horizon de la fin de l'année 1999.

Plus récemment, la communication du groupe de politique fiscale de la Commission européenne, adoptée le 1er octobre 1997, comporte plusieurs éléments visant à réduire les distorsions fiscales en matière d'imposition des entreprises et de l'épargne, notamment par :

- l'instauration d'un code de bonne conduite visant à la suppression de la concurrence fiscale dommageable en matière d'imposition des entreprises via un système d'informations mutuelles sur les régimes fiscaux dérogatoires et l'instauration d'un gel de ces régimes, prélude à leur démantèlement.

- le maintien d'un niveau minimum d'imposition de l'épargne des non-résidents.

- la suppression des retenues à la source sur les paiements transfrontaliers d'intérêts et de redevances afin d'éliminer les entraves au développement des échanges et opérations transfrontaliers dans la perspective de l'achèvement du marché unique.

L'idée est d'éliminer la concurrence fiscale dommageable dont les caractéristiques sont :

- un niveau d'imposition nettement inférieur au niveau général du pays,

- des facilités réservées aux non-résidents,

- l'octroi d'avantages fiscaux indus,

- des règles pour la détermination des bénéfices des entreprises faisant partie d'un groupe multinational qui divergent des normes généralement admises au niveau international, notamment de celles approuvées par l'OCDE,

- le manque de transparence.

La France n'est pas le premier pays concerné par la notion de " concurrence fiscale dommageable " mais le manque de lisibilité de son système fiscal, caractérisé par une superposition de taxes, pourrait, à la limite, être perçu comme un frein à l'harmonisation européenne.

4. Il est toutefois nécessaire d'aller plus loin

Rappelons que les conclusions et recommandations du comité de réflexion des experts indépendants sur la fiscalité des entreprises (comité Ruding) remises à la commission européenne le 18 mars 1992 ont été le point de départ de la réflexion en matière de fiscalité des entreprises dans l'Union européenne.

Il ressortait des analyses de ce comité que les distorsions les plus importantes résultaient essentiellement de la double imposition internationale des dividendes mais également, et dans une moindre mesure, de trois éléments :

- les retenues à la source prélevées par les pays d'origine sur les paiements transfrontaliers d'intérêts entre sociétés ;

- les différences entre les systèmes d'impôt sur les société appliqués par les Etats membres ;

- les différences entre les Etats membres en ce qui concerne la base de l'impôt sur les sociétés.

Parmi ses recommandations, le comité Ruding proposait d'instituer un taux nominal minimal de l'impôt sur les sociétés de 30 %, que les bénéfices soient ou non distribués sous la forme de dividende, et d'adopter pour tous les Etats membres un taux nominal maximal de l'impôt sur les sociétés de 40 %.

La Commission européenne a depuis choisi de promouvoir un dispositif d'harmonisation graduelle, notamment par un code de bonne conduite à caractère non-contraignant, pour respecter la souveraineté des Etats. Toutefois, l'intervention d'un accord politique sur les mesures de coordination fiscale et le code de bonne conduite avant la fin de 1997, ainsi que l'élaboration d'une directive sur la fiscalité de l'épargne permettraient de préparer utilement la réalisation de l'euro.

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