B. LE DÉFICIT, MÊME RÉDUIT, LAISSE SUBSISTER UN SOLDE PRIMAIRE NÉGATIF LOIN DE PERMETTRE LA STABILISATION DE LA DETTE

Avant discussion à l'Assemblée nationale, le projet de loi de finances laissait apparaître un solde déficitaire de 257,9 milliards de francs correspondant à 3,05 points de PIB.

Le déficit primaire , soit le déficit hors charges nettes de la dette et des garanties s'élève dans cette hypothèse à 23,7 milliards de francs contre 52,2 milliards en 1997, soit une amélioration de 28,5 milliards de francs.

Le déficit de l'Etat se traduira donc spontanément par une aggravation de la dette à hauteur du chiffre prévu (soit 257,9 milliards de francs).

Le stock de la dette de l'Etat alimenté par le déficit de l'Etat, sur la base d'un encours de dette à fin 1997, de 3.727,3 milliards de francs, progressera de 6,9 %, soit un taux supérieur à celui du PIB en valeur (4,2 %).

Le poids de la dette de l'Etat dans le PIB s'alourdit donc, passant de 45,99 % à 47,17 %.

Pour stabiliser la part de la dette dans le PIB, il aurait fallu que le déficit de l'Etat n'excède pas 157,9 milliards de francs en 1998, soit un solde amélioré de 98,7 milliards de francs par rapport à l'objectif retenu.

Autrement dit, la stabilisation de la dette exige de porter le solde primaire à un excédent de 75 milliards de francs contre un déficit annoncé de 23,7 milliards de francs.

C. LE BESOIN DE FINANCEMENT AU REGARD DES CRITÈRES DE MAASTRICHT

Le tableau qui suit présente, selon le rapport économique, social et financier pour 1998, l'évolution de la capacité de financement des administrations publiques, au sens de la comptabilité européenne depuis 1995.

Capacité de financement des administrations publiques
au sens de la comptabilité européenne

(en % du PIB)

1995

1996

1997

1998

Etat

Administrations de sécurité sociale

Autres administrations


- Organismes divers d'administration centrale

- Administrations publiques locales

- Total

- 4,1

- 0,8

+ 0,1

- 0,2

- 0,1

- 3,65

- 0,7

+ 0,2

0,0

+ 0,2

- 2,9

- 0,55

+ 0,2

+ 0,15

+ 0,35

- 3,1

- 0,1

+ 0,15

+ 0,05

+ 0,2

Total des administrations publiques

- 5,0

- 4,15

- 3,1

- 3,0

La réduction du besoin de financement des administrations publiques, a été très marquée entre 1994 et 1997, passant de 5,6 % à 3,1 % 30( * ) .

L'exercice 1998 introduit, hélas, une rupture dans cette évolution. Elle provient, pour une part importante, du non-renouvellement des effets favorables pour 1997 du versement de la soulte versée par France-Télécom. Abstraction faite de cette ressource exceptionnelle, l'effort de diminution du déficit de l'Etat peut être évalué à 0,26 point de PIB, soit deux fois moins qu'entre 1995 et 1996.

L'écart entre le solde d'exécution des lois de finances
et la capacité de financement de l'Etat

Le solde d'exécution des lois de finances est l'addition des soldes d'exécution du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor.

Pour passer de ces soldes à la capacité de financement de l'Etat au sens de la comptabilité nationale, qui mesure les flux de dettes nets des flux de créances de l'Etat, il faut opérer plusieurs corrections.

Il convient d'abord de déduire du solde d'exécution des lois de finances les seules opérations financières inscrites au budget de l'Etat. Celles-ci ne modifient en effet pas le patrimoine de l'Etat puisqu'à une dépense correspond un accroissement de créances (exemple : les dotations en capital).

En revanche, il faut ajouter au solde d'exécution des lois de finances certaines opérations non budgétaires qui peuvent avoir une incidence sur le patrimoine de l'Etat telles que les opérations d'abandon de créances.

L'écart entre la capacité de financement de l'Etat
et la capacité de financement des administrations publiques
au sens du traité d'Union économique et monétaire

Une première source d'écart entre les deux concepts provient de différences de champ : les administrations publiques comprennent certes l'Etat, mais également les administrations publiques locales, les administrations de sécurité sociale et les organismes divers d'administration centrale.

Mais, une seconde source d'écart provient de différences entre les concepts de la comptabilité nationale et ceux de la comptabilité européenne.

Ainsi par exemple, les avances remboursables à l'industrie aéronautique, considérées comme des opérations budgétaires non financières au niveau national, ne le sont pas en comptabilité européenne.

Ces chiffres révèlent également que les administrations publiques, au titre de leur capacité de financement, bénéficient de la sagesse budgétaire des administrations publiques locales, et des excédents réalisés par les organismes divers d'administration centrale (ODAC).

Si l'Etat a tenu quant à lui ses objectifs, il n'en est hélas pas de même des administrations de sécurité sociale dont les déficits ne sont pas redressés à la hauteur prévue même si leur repli a été sensible entre 1995 et 1997 (- 0,25 point). C'est pourquoi, les prévisions du gouvernement pour 1998 apparaissent audacieuses. L'objectif d'un déficit de l'ensemble des administrations publiques de 3 % du PIB se fonde en effet sur une hypothèse très volontariste, celle d'une réussite entière du plan de redressement de la sécurité sociale pour 1998. Or, si l'on peut rester optimiste sur la maîtrise des dépenses de l'Etat, il n'en va pas de même des dépenses de sécurité sociale qui dépendent de variables externes sur lesquelles les autorités publiques ont finalement peu de prise.

Il eût donc été plus prudent et sage de marquer une exigence plus forte quant à l'évolution du solde de l'Etat.

Une telle exigence aurait d'ailleurs permis de mettre nos finances publiques en conformité avec nos engagements européens pris lors du sommet d'Amsterdam du mois de juin 1997.

Le premier volet du pacte de stabilité et de croissance :
l'article 103 du Traité

Le pacte de stabilité et de croissance comprend un premier règlement du Conseil pris sur le fondement de l'article 103 paragraphe 5 "relatif au renforcement de la surveillance des situations budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordination des politiques économiques".

Ce règlement a pour objet d'arrêter les modalités de la procédure de surveillance multilatérale organisée par les paragraphes 3 et 4 de l'article 103 du traité.

I. L'ARTICLE 103 DU TRAITE

L'article 103 énonce le principe selon lequel les Etats membres "considèrent leurs politiques économiques comme une question d'intérêt commun" et par ailleurs qu'ils "les coordonnent au sein du Conseil" .

Ces règles ne sont pas purement "formelles" puisque l'article 102 A et l'article 103 paragraphe 2 leur donnent un contenu matériel en précisant que :

- les Etats membres conduisent leurs politiques économiques en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté : "un développement harmonieux et équilibré des activités économiques dans l'ensemble de la Communauté, une croissance durable et non inflationniste respectant l'environnement, un haut degré de convergence des performances économiques, un niveau d'emploi et de protection sociale élevé, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les Etats membres ;

- ils le font dans le contexte des grandes orientations des politiques économiques des Etats membres et de la Communauté déterminées à la majorité qualifiée par le Conseil, comme le prévoit l'article 103 paragraphe 2 ;

- et ils agissent dans "le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre, favorisant une allocation efficace des ressources" et basée sur "des prix stables, des finances publiques et conditions monétaires saines et une balance des paiements stable" .

Jusqu'à l'entrée en vigueur du nouveau règlement, le Conseil exerce sa surveillance "afin d'assurer une coordination plus étroite des politiques économiques et une convergence soutenue des performances économiques" sur la base d'informations fournies par les Etats membres sur les mesures importantes prises par eux "en vérifiant la conformité des politiques économiques aux grandes orientations visées au paragraphe 2 de l'article 103" (voir supra).

Si le Conseil constate que "les politiques économiques d'un Etat membre" ne sont pas conformes à ces grandes orientations ou qu'elles risquent de compromettre le bon fonctionnement de l'Union, il peut adresser les recommandations nécessaires qu'il peut rendre publiques.

II. LE NOUVEAU REGLEMENT ISSU DU CONSEIL D'AMSTERDAM

Le nouveau règlement entend préciser la procédure de surveillance prévue par l'article 103 du traité. Son apport paraît limité à l'édiction d'une obligation nouvelle imposée aux Etats membres et d'une obligation nouvelle imposée au Conseil. Mais, quelques ambiguïtés doivent être mises en évidence.

A. UNE OBLIGATION NOUVELLE IMPOSEE AUX ETATS MEMBRES ET AU CONSEIL

1. Une obligation nouvelle imposée aux Etats membres

Le règlement impose aux Etats membres de présenter pour les Etats membres participants -ceux qui auront adopté la monnaie unique- un programme de stabilité et pour les Etats membres non participants -ceux qui n'auront pas adopté la monnaie unique- un programme de convergence avant le 1er mars 1999.

Le contenu desdits programmes est défini par les informations qu'ils doivent comporter. Il existe en réalité peu de différences entre programmes de stabilité et de convergence. Tous deux doivent fournir l'objectif à moyen terme d'une situation budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire, les principales hypothèses économiques, la description des mesures budgétaires et les autres mesures de politique économique envisagées pour parvenir à l'objectif budgétaire de moyen terme, des variantes permettant d'évaluer l'incidence d'un changement portant sur une hypothèse économique. En outre, les programmes de convergence doivent mentionner les objectifs à moyen terme de la politique monétaire et le lien entre ces objectifs et la stabilité des prix et des taux de change.

L'horizon temporel des programmes est défini : ils doivent couvrir, sur une base annuelle, l'année en cours et l'année précédente et, au moins, les trois années suivantes. Les Etats membres doivent présenter des programmes actualisés chaque année.

Une obligation leur est enfin imposée : celle de rendre publics leurs programmes.

2. Une obligation nouvelle imposée au Conseil

Le Conseil doit désormais rendre un avis sur les programmes initiaux dans les deux mois de leur transmission. Il peut rendre un avis sur les programmes actualisés. Il doit , s'il estime que les objectifs et le contenu d'un programme devraient être renforcés, inviter l'Etat membre concerné à adapter son programme. De même, il adresse des recommandations à l'Etat membre concerné si dans le suivi de la mise en oeuvre des programmes il constate un dérapage sensible de la situation budgétaire par rapport à l'objectif budgétaire à moyen terme ou si ce dérapage persiste et s'aggrave.

Par rapport à la situation qui prévaut tant que le règlement ne s'applique pas, les novations introduites consistent donc à encadrer dans le temps l'exercice de la surveillance du Conseil et à lui imposer d'émettre un avis sur les programmes initiaux ou une recommandation en cas de dérapage des seules finances publiques par rapport aux objectifs de programmes.

B. QUELQUES AMBIGUÏTES


1. Une conception restreinte de la surveillance multilatérale

L'article 103 du traité concerne la surveillance de l'évolution économique dans les Etats membres et dans la Communauté ainsi que de la conformité des politiques économiques avec les grandes orientations adoptées par le Conseil.

Or, la conception de la surveillance multilatérale prônée par le règlement est beaucoup plus restreinte puisqu'elle concerne presque exclusivement les finances publiques.

Sans doute une référence est-elle concédée à l'examen de la conformité des programmes aux grandes orientations ou du point de savoir si le contenu des programmes "favorise une coordination plus étroite des politiques économiques" mais le reste du dispositif ne comporte aucune sanction de cet examen, à l'inverse de ce qui est prévu en matière de finances publiques. D'ailleurs aucune définition n'est donnée de ce que serait un programme favorisant la coordination des politiques économiques.

On peut conclure que le règlement n'a pas arrêté les modalités d'une surveillance multilatérale des politiques économiques autres que les politiques budgétaires à une exception près, d'ailleurs problématique -voir infra.

Comme le règlement n'a pas vocation à se substituer à l'article 103 mais simplement à le compléter, il reste une place à l'exercice de la surveillance des politiques économiques des Etats membres. Mais, elle dépendra dans les faits de la volonté du Conseil de l'exercer alors que le nouveau règlement lui offre un mode d'emploi pratique de l'article 103 qui ne s'y réfère pas.

2.
Une consécration implicite d'une politique d'équilibre budgétaire

En l'état, le Conseil est libre d'adresser toutes recommandations qu'il souhaite, dès lors qu'il juge que les politiques économiques d'un Etat membre ne sont pas conformes aux grandes orientations définies par lui. Il peut donc recommander à un Etat membre de respecter telle norme de déficit public qu'il souhaite dès lors qu'il l'a lui-même promue. Avec le nouveau règlement, cette latitude devient une obligation et, du coup, l'orientation de la politique budgétaire dans les Etats membres est prédéterminée sans référence aux grandes orientations définies par le Conseil.

Une norme implicite de gestion des finances publiques est en effet posée : l'objectif budgétaire à moyen terme fixé par le programme de stabilité ou de convergence doit offrir la marge de sécurité nécessaire à la prévention d'un déficit excessif. Les Etats devront donc présenter des objectifs budgétaires assortis d'un déficit sensiblement inférieur à trois points de PIB.

Il y a cependant lieu de souligner que la notion d'objectif budgétaire à moyen terme offrant une marge de sécurité nécessaire à la prévention d'un déficit excessif est floue. Deux interprétations en sont en effet possibles, soit que l'on privilégie le terme du programme et alors qu'on s'attache à une trajectoire budgétaire permettant de dégager ladite marge de sécurité, soit qu'on privilégie la "durabilité" de la gestion budgétaire et alors qu'on recherche si chaque année celle-ci offre la marge de sécurité nécessaire.

3. Quelques problèmes techniques

L'exercice de la surveillance est, on l'a dit, centré sur la politique budgétaire sauf pour les "non participants" qui doivent donner des informations sur leur politique monétaire. Cette obligation peut être jugée déconcertante si l'on garde à l'esprit que les Banques centrales, et donc la définition des politiques monétaires, sont indépendantes des gouvernements sur qui pèse cette obligation. Ce paradoxe n'est en réalité guère gênant puisqu'aussi bien l'examen des programmes de convergence tel qu'il est organisé par le nouveau règlement ne suppose pas de jugement direct sur la politique monétaire menée dans les Etats concernés.

Le règlement n'harmonise pas la présentation temporelle des programmes de stabilité et de convergence qui doivent certes couvrir au moins les trois années à venir mais peuvent couvrir, cette condition étant remplie, tous les horizons temporels imaginables. Il n'est pas certain que ce défaut d'harmonisation favorise les comparaisons entre les politiques budgétaires des Etats membres, non plus d'ailleurs que celles entre les décisions du Conseil ou l'exercice par celui-ci de l'examen de la coordination des politiques budgétaires.

Compte tenu de la place de la Commission dans le dispositif, c'est elle qui instruit même si le Conseil décide, il serait plus que souhaitable que ses rapports soient systématiquement transmis aux commissions compétentes des Parlements nationaux.


Le texte conserve la latitude offerte au Conseil de rendre publiques ses recommandations lorsque le dérapage budgétaire persiste mais il ne dit rien sur le statut des avis formulés par le Conseil sur les programmes. Il y a là une lacune. En tout cas, il serait souhaitable pour le débat public que les avis et recommandations du Conseil soient systématiquement adressés aux commissions compétentes des Parlements nationaux.

Dans ces conditions, l'objectif budgétaire retenu par le gouvernement pour l'an prochain n'apparaît pas assez prudent. Il s'écarte d'ailleurs significativement du programme de convergence notifié par la France en janvier 1997.


Le programme de convergence de janvier 1997

Fondé sur une perspective de croissance moyenne de 2,5 % l'an entre 1998 et 2001, le programme de convergence décrit les objectifs du gouvernement en matière de déficit public et leur impact sur le niveau de la dette publique.

Programme de convergence - principaux résultats

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Taux de croissance du PIB (en volume)


2,8 %


2,2 %


1,3 %


2,3 %


2,5 %


2,5 %


2,5 %


2,5 %

Déficit public (en % du PIB)

- 5,6

- 4,8

- 4,0

- 3,0

- 2,8

- 2,3

- 1,8

- 1,4

Dette publique (en % du PIB)

48 ½

53

56 ½

58

59

59 ½

59 ½

59


La croissance économique envisagée suppose une reprise de l'activité qui serait favorisée par une croissance dynamique de la demande étrangère adressée à la France et par un changement de comportement des entreprises. Celles-ci profiteraient d'un environnement financier propice pour mettre un terme au destockage et réaliser les investissements nécessaires au rattrapage du retard enregistré en ce domaine. Compte tenu de l'enrichissement de la croissance en emplois, l'économie française créerait 175.000 emplois salariés privés en 1997 avec une croissance de 2,3 %. Pour les années 1998 à 2001, le scénario central -2,5 % de croissance annuelle- est celui d'un rythme de croissance tendancielle. Il suppose que les partenaires extérieurs de la France connaissent eux-mêmes une telle croissance, que l'investissement des entreprises reste bien orienté et que le taux d'épargne des ménages s'infléchisse un peu. Il est à noter qu'une telle croissance ne suffit pas à combler l'écart négatif de croissance de 3 % observé ces cinq dernières années et qu'ainsi le chômage ne reculerait pas.

Une variante est proposée présentant un scénario de croissance de 3 % l'an. Elle repose sur des hypothèses d'investissement des entreprises plus favorables, sur une baisse accentuée du taux d'épargne des ménages et sur un environnement international plus porteur. Elle décrit l'amorce d'une réduction du taux de chômage.

Les résultats du programme de convergence en matière de finances publiques sont variables selon le rythme de croissance envisagé. Mais, la politique budgétaire décrite par le programme est volontariste.

Le déficit public serait, dans le scénario central, ramené de 3 % du PIB en 1997 à 2,8, 2,3, 1,8 et 1,4 % du PIB au cours de chacune des années suivantes. A partir de l'an 2000 la part de la dette publique dans le PIB serait stabilisée et commencerait à se replier.

Les recettes de l'Etat croîtraient en moyenne de 3,9 % l'an avant réduction de l'impôt sur le revenu -soit environ 3,75 % en en tenant compte- contre une croissance du PIB de 4,35 %. L'élasticité des recettes serait donc inférieure à l'unité.

Les dépenses de l'Etat resteraient sous contrôle. Elles s'accroîtraient de 0,75 % en 1998 puis de 1,25 % l'an au-delà. Leur élasticité par rapport à l'évolution du PIB serait également inférieure à l'unité.

La pression fiscale s'atténuerait donc un peu tandis que le poids des dépenses publiques dans le PIB reculerait plus significativement.

Quant aux comptes sociaux, la croissance des recettes serait de 4,3 % l'an en 1998-2001, ce qui suppose une évolution de leur assiette parallèle au PIB, tandis que les dépenses ne progresseraient que de 0,7 % en francs constants (environ 2,2 % par an en valeur). Les dépenses d'assurance-maladie seraient stabilisées en francs constants de même que les prestations familiales jusqu'en 2000. Les dépenses de la branche vieillesse s'accroîtraient de 3,9 % par an en valeur.

Moyennant l'hypothèse d'un équilibre des comptes des administrations publiques locales et d'un maintien de l'excédent des autres administrations autour de 0,2 point de PIB, c'est de la maîtrise des dépenses publiques que proviendrait principalement le retour à une situation budgétaire meilleure . Celui-ci serait plus rapide si la croissance était supérieure de 0,5 point par an à partir de 1998 comme l'illustre le tableau suivant.

En % du PIB

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Capacité de financement

- 5,6

- 4,8

- 4,0

- 3,0

- 2,7

- 2,0

- 1,5

- 1,2

Dette

48

52 ½

56 ½

58

58 ½

58 ½

58

57

Le poids de la dette publique dans le PIB serait stabilisé plus tôt, dès 1999, et serait inférieur au niveau atteint dans le premier scénario sous le double effet d'un déficit un peu réduit et d'une progression plus importante du dénominateur.

Le déficit public cumulé ne serait plus de 8,3 % du PIB mais de 7,4 % du PIB moyennant un supplément d'allégements fiscaux de l'ordre de 0,4 point de PIB. Les recettes seraient plus dynamiques si bien qu'en particulier les régimes sociaux reviendraient à l'équilibre en 1998 et dégageraient des excédents par la suite.

Préparée dans un contexte économique supposé plus favorable, la loi de finances pour 1998 ne manifeste pas une ambition suffisante de redressement des finances publiques.

Les évaluations du solde structurel issues des grands organismes économiques internationaux confirment cette assertion.

En points de PIB
(tendance du PIB = 2,3 %)

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Capacité de financement des APU (déf. Maastricht)

Solde structurel
(Ministère Economie Finances)

Solde structurel (FMI)

Solde structurel (OCDE)


- 5,7 %


- 3,9 %

- 3,1 %

- 3,7 %


- 5,6 %


- 3,6 %

- 3,5 %

- 4,2 %


- 5,0 %


- 3,0 %

- 3,1 %

- 3,6 %


- 4,1 %


- 1,7 %

- 1,8 %

- 2,6 %


- 3,1 %


- 1,1 %

- 0,9 %

- 1,9 %


- 3,0 %


- 0,7 %

- 1,3 %

-2,1 %

Source : Rapport économique, social et financier pour 1998.

Nonobstant les estimations du ministère de l'économie et des finances, on constate que et l'OCDE et le FMI jugent que le solde structurel, qui avait été amélioré de près de deux points entre 1993 et 1997, se dégrade en 1998, signe d'une volonté insuffisante d'assainissement des finances publiques.

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