EXAMEN PAR LA COMMISSION

Au cours de sa réunion du mercredi 29 octobre 1997 sous la présidence de M. Jean François-Poncet, président, la commission a procédé à l'examen du rapport pour avis de M. Henri Revol sur l'aménagement rural.

A titre liminaire, le rapporteur a précisé que cet avis, qui n'avait pas d'équivalent à l'Assemblée nationale, était la manifestation de l'intérêt que le Sénat portait à l'aménagement rural.

M. Henri Revol, rapporteur pour avis, a indiqué, en outre, que le regroupement actuel au sein d'un même ministère des questions relatives à l'aménagement du territoire et à l'environnement pourrait peut être, à terme, permettre de mieux cerner les crédits attribués à l'aménagement rural.

Il a souligné que l'indécision sur le contenu évolutif de cette notion s'accompagnait d'une opacité corollaire dans la nature des crédits qui peuvent précisément lui être attribués.

M. Henri Revol, rapporteur pour avis , a indiqué que les crédits explicitement consacrés à l'aménagement rural dans le bleu budgétaire représentaient près de 37,5 millions de francs, soit une baisse d'environ 20 % par rapport à 1997.

Il a ajouté que la dotation de 140 millions de francs destinée au Fonds de gestion de l'espace rural (FGER) dans le projet de loi de finances pour 1998 était également en baisse, avec une diminution de 10 millions de francs par rapport à 1997.

M. Henri Revol, rapporteur pour avis , a ensuite observé que les crédits d'aménagement foncier et d'hydraulique ainsi que ceux consacrés aux grands aménagements régionaux étaient eux aussi en baisse, à l'instar de ceux destinés à la compensation des handicaps ou des contraintes spécifiques. Il a noté qu'1,7 milliard de francs étaient consacrés à la compensation de contraintes particulières, soit une baisse de 6 % par rapport à 1997.

Le rapporteur pour avis a alors souligné l'importance des répercussions des propositions de la Commission européenne sur le projet agricole d'Agenda 2000 en matière de politique rurale, et observé que les mois à venir seraient décisifs pour l'aménagement rural. Il s'est interrogé sur l'avenir du projet de loi sur l'espace rural prévu à l'article 61 de la loi du 4 février 1995 et sur la présentation par les pouvoirs publics du schéma national d'aménagement du territoire, prévu par la même loi.

M. Henri Revol, rapporteur pour avis , s'est également demandé ce qu'il en serait du projet de loi d'orientation agricole annoncé par le Premier ministre au mois de juin dernier -qui fait actuellement l'objet de réunions de travail-, soulignant que le projet de loi présenté en mai 1997 par le Gouvernement précédent consacrait, lui, un titre entier à l'aménagement et au développement de l'espace rural. Il s'est inquiété, également, du sort des quatre-vingt mesures en faveur des régions et du développement du territoire, adoptées lors du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire qui s'était tenu à Auch, le 10 avril dernier.

M. Henri Revol, rapporteur pour avis, a conclu que le monde rural avait besoin aujourd'hui d'une politique active et de décisions au plus près du terrain.

En conséquence, il a proposé à la commission de donner un avis défavorable à l'adoption des crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche consacrés à l'aménagement rural.

M. Jean François-Poncet, président, a confirmé l'incertitude dans laquelle on se trouvait quant aux différents textes évoqués par le rapporteur pour avis, rappelant notamment que, lors de son audition par la commission, Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, n'avait pas été en mesure de donner des indications certaines sur le contenu et le calendrier du projet de schéma national d'aménagement du territoire.

Après avoir rappelé le montant de la dotation initiale en 1995 du FGER, M. Jean Huchon a fait part de ses inquiétudes quant à la pérennité des crédits consacrés à ce fonds.

M. Fernand Tardy a souligné que l'insuffisance des dotations destinées au FGER datait déjà du précédent Gouvernement.

M. Aubert Garcia a noté que le FGER n'avait fait l'objet d'aucune inscription dans le projet de loi de finances initial pour 1997.

M. Roger Rinchet a précisé que les crédits consacrés au FGER dans son département étaient entièrement consommés, mais a souligné que tel n'avait pas été le cas, semble-t-il, dans d'autres régions.

M. Jean François-Poncet, président, a regretté que le ministère des finances ait parfois tendance à mettre des obstacles à la consommation des crédits, puis à tirer argument de cette non-consommation pour supprimer les crédits en cause. Il a évoqué l'exemple, encore plus caractéristique, du Fonds national de développement des entreprises qui n'avait jamais été effectivement mis en place alors même que sa création avait été décidée par la loi.

MM. Philippe François et Louis Althapé ont constaté que les crédits adoptés par le Parlement faisaient parfois l'objet de transfert et d'annulation de crédit durant l'année d'exécution, ce qui tendait à minimiser le vote par le Sénat du projet de loi de finances.

Répondant à M. Fernand Tardy, qui s'interrogeait sur les recours dont disposait le Parlement face à des annulations de crédits, M. Jean François-Poncet, président, a souligné que le seul moyen efficace était le rejet du budget.

Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, et après que le groupe socialiste eut fait part de son avis favorable, la commission a ensuite émis un avis défavorable à l'adoption des crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche consacrés à l'aménagement rural dans le projet de loi de finances pour 1998.

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