III. L'ÉVOLUTION PRÉOCCUPANTE DES CRÉDITS DESTINÉS À LA COOPÉRATION

Le projet de budget de la coopération pour 1998 s'élèvera à 6 485 millions de francs soit une baisse de 3,55 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1997. Les autorisations de programmes se contractent de 14,5 % (2 321,8 millions de francs au lieu de 2 425,6 millions de francs en 1997).

(en millions de francs)

Catégorie de dépenses

PLF

97

LFI

98

Evolution (en %)

Part dans les crédits du ministère (en %)

97/96

98/97

LFI 97

PLF 98

Assistance technique civile (chap.42-23-10)

1 445

1 370

- 3,1

- 5,2

21,5

21

Aide projet (chap.68-91)

. AP

. CP

2 375

1 891

2 299

2 027

- 14,8

- 10,8

- 3,2

+ 7,2

28

31

Coopération technique (Bourses, formation, échanges, appui aux organismes concourant au développement)

547

541

- 4,5

- 1

8

8,3

Concours financiers (chap.41-43)

810

570

- 21,6

- 29

12

8,7

Assistance technique et coopération militaire (chap.41-42)

739

703

- 4,7

- 4,8

11

10,8

Appui aux initiatives privées et décentralisées (chap.42-44)

153

150

+ 3,8

- 2

2,2

2,3

Le projet de budget s'inscrit dans la continuité des grandes orientations arrêtées l'an passé :

- la réduction des concours financiers à hauteur de 223 millions de francs, responsable pour l'essentiel de la baisse des crédits dévolue à la coopération (238,7 millions de francs) ;

- la déflation des effectifs de l'assistance technique parvenus aujourd'hui à un niveau préoccupant ;

- la priorité accordée à l'aide projet, même si la contrainte budgétaire ne permet pas de lui accorder encore l'effort nécessaire.

A. LA PRÉSENCE FRANÇAISE EN QUESTION

1. Les moyens du ministère sous contrainte

a) La réduction des crédits dévolus au service

. Les emplois et les rémunérations

Le ministère de la coopération perdra 12 emplois dont 7 dans l'administration centrale, 2 dans les missions de coopération et d'action culturelle et 3 dans les centres médico-sociaux. La réduction des effectifs dans les services extérieures traduit, en particulier, l'effort de rationalisation conduit sous l'égide du comité interministériel sur les moyens extérieurs de l'Etat (CIMEE) : un emploi de chef de mission est ainsi supprimé de nouveau en 1998 par fusion des fonctions d'ambassadeur et de chef de mission.

En fait, depuis 1993, les services extérieurs se caractérisent par la stabilité de leurs effectifs de fonctionnaires (de 167 à 175 entre 1993 et 1995) et par la diminution du nombre des contractuels (de 380 à 354).

Parallèlement, les crédits dévolus aux rémunérations progressent de 0,4 % entre 1997 et 1998 en raison de l'ajustement de l'indemnité de résidence à l'augmentation constatée du coût de la vie dans de nombreux pays.

. La réduction des dépenses de matériel et de fonctionnement courant

La baisse de près de 8 % des crédits destinés au matériel et au fonctionnement concerne principalement les services extérieurs. Elle prolonge la tendance observée au cours des années passées avec la rationalisation des services, la suppression de certains avantages (comme la prise en charge des coûts de l'électricité au domicile des agents) et un contrôle renforcé de la gestion des achats au sein de chaque mission.

Les mesures d'économie ont pour contrepartie un effort de productivité appuyé sur le développement des applications informatiques. Ainsi, en 1998, les moyens dévolus à l'informatique progresseront de 3 %.

b) Le rayonnement culturel de la France dans les pays du champ soumis à la stricte contrainte budgétaire

. Les centres culturels

L'augmentation de la dotation destinée aux centres culturels s'explique en fait par un double transfert des charges

- des actions en faveur de livres inscrites auparavant au Fonds d'aide et de coopération et désormais imputées aux centres culturels sur le chapitre 34-98-30 ;

- des rémunérations des personnels expatriés des alliances françaises.

. L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)

Chargée de la gestion de l'ensemble des établissements d'enseignement français à l'étranger, l'Agence rémunère les enseignants sur ses crédits (supposés couvrir ainsi le traitement brut, les indemnités d'expatriation et de résidence, les rémunérations supplémentaires pour enfants à charge, les mesures de revalorisation, les indemnités et avantages statutaires à l'exception des primes de vie chère et autres rémunérations supplémentaires).

L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger est placée sous la double tutelle du ministère des affaires étrangères et du ministère de la coopération. Ce dernier ne participe toutefois que pour un cinquième aux ressources totales de l'Agence.

Les subventions de fonctionnement (au chapitre 36-30 art. 10) à l'AEFE s'élèvent à un montant de 368,4 millions de francs, très proche de la dotation accordée en 1997.

. Les équipements

Par ailleurs, les dotations pour les équipements se contractent de 54 % pour les autorisations de programme (de 47,660 millions de francs à 22 millions de francs) et de 34 % pour les crédits de paiement (de 43,3 millions de francs à 28,7 millions de francs).

Dans ces conditions, les opérations se limiteront à l'achèvement des grands travaux entrepris (en particulier pour le lycée de Tananarive) et à la reconstruction du centre culturel de Port au Prince.

. Les bourses

Les crédits dévolus aux bourses et à la formation (chapitre 42-43, art. 10) s'élèvent à 245 millions de francs. En 1996, les bourses ont été attribuées à 4 474 bénéficiaires (contre 4 439 en 1995). Désormais, conformément au souci de privilégier des formations courtes et ciblées, le nombre de stagiaires dépasse celui des étudiants (qui représentaient encore 60 % des boursiers africains en 1994). Près de 80 % des formations s'accomplissent en France.

L'orientation de ces bourses demeure un sujet de perplexité. Correspond-elle vraiment aux besoins d'économies en développement ? En effet 37 % des stages concernent l'administration et les services, 21 % les lettres et sciences humaines mais seulement 2,7 % l'agriculture, 2 % l'informatique. Ce n'est qu'en 1997 qu'un progamme de bourses d'entreprise a été mis en place.

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