3. Une meilleure prise en compte des besoins des usagers

Si la SNCF a su au cours des dernières années considérer les voyageurs dont elle a la charge plus comme des clients que des usagers d'un service public placés dans une situation légale et réglementaire, il a semblé évident à votre commission que des progrès pouvaient être encore accomplis.

Le train, et cela fut souligné par de nombreuses personnalités devant votre commission, est, comparé à l'avion et à la voiture individuelle, un mode de transport qui permet de transformer le temps de trajet en un temps de loisir ou de travail, l'espace des wagons s'y prêtant. Néanmoins, pour tirer profit de cet avantage incontestable, l'entreprise ferroviaire se doit d'offrir un meilleur service aux voyageurs. Ceci exige certes des investissements sur le matériel roulant (installations d'équipements audiovisuels, services de restauration plus performants), mais également une amélioration des prestations fournies par le personnel. Ainsi, on peut se prendre à rêver quand on apprend que les contrôleurs allemands servent du café aux voyageurs. Sur des liaisons où le train est en concurrence avec l'avion, ces considérations prosaïques prennent tout leur sens.

Par ailleurs, le transport ferroviaire pourra gagner en compétitivité si il fonde son développement sur une analyse plus fine des besoins du marché. A ce titre, les résultats des dessertes par chemin de fer des aéroports de Satolas, et dans une moindre mesure, de Roissy, sont significatifs. En effet, en l'absence de liaisons pertinentes (desserte des vallées alpines à partir de Lyon) ou d'horaires adéquats (absence de trains lors des heures de pointe à Roissy), les infrastructures ferroviaires mises en place sont peu utilisées alors qu'une analyse plus fine des besoins permettrait de tirer parti d'équipements dont la légitimité reposant une logique intermodale ne doit pas être remise en cause de l'aveu même des autorités aéroportuaires. Néanmoins, en ce domaine, comme le soulignaient le général Jean Fleury, président des Aéroports de Paris, et M. Jacques Douffiagues, auteur d'un rapport sur le troisième aéroport dans la région parisienne, des solutions plus radicales devraient être mises en oeuvre. Ainsi, l'amélioration de la desserte ferroviaire de Roissy, qui n'est pas assurée de façon satisfaisante par la ligne B du RER, peu adaptée aux besoins des voyageurs aériens, ne pourrait résulter que de la mise en place d'une liaison directe dédiée entre l'aéroport et la gare de l'Est où des capacités en quais et en sillons existent.

Cette meilleure prise en compte des besoins des usagers exige un changement des mentalités à la SNCF qui a, semble-t-il, d'ores et déjà concédé d'importants efforts en ce sens. Elle résultera également -et ce point est apparu capital à votre commission- d'un dialogue entre les responsables des différents modes de transport qui, s'il a été engagé, reste encore dominé par de nombreux a priori.

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