2. L'équilibre entre les intérêts du réserviste et les préoccupations des entreprises

Le texte gouvernemental, pour la première fois dans la législation française, reconnaît des garanties sociales et financières aux réservistes de la première réserve et aux " disponibles astreints ". Quatre principes essentiels ont ainsi été retenus :

- la reconnaissance de la qualité de militaire ;

- l'interdiction de licencier un réserviste en raison des absences liées à des activités dans la réserve ;

- le maintien dans le régime de protection sociale habituel (maladie - maternité - décès) ;

- le droit au code des pensions militaires d'invalidité, des victimes de guerre et d'actes de terrorisme.

. La reconnaissance de la qualité de militaire

Les réservistes ont la qualité de militaire lorsqu'ils exercent une activité au titre de leur engagement de service ou de la disponibilité. Ils bénéficient dès lors de la solde et des accessoires qui s'y attachent dans les mêmes conditions que les militaires professionnels. En outre, les réservistes, dans le cadre de l'ESR, pourront bénéficier sous certaines conditions d'une prime de fidélité.

. La garantie du maintien de l'emploi

Le contrat de travail du réserviste est suspendu pendant la période au cours de laquelle il accomplit une activité dans la première réserve.

N'exécutant plus son obligation contractuelle, le réserviste n'est plus placé sous l'autorité de son employeur. Il continue toutefois de bénéficier des avantages légaux et conventionnels en matière d'ancienneté, d'avancement, de congés payés et de droits à prestation sociale. Le projet de loi apporte les modifications nécessaires au code du travail.

Les fonctionnaires quant à eux sont placés dans la position " accomplissement du service national " pour la période d'activité inférieure à 30 jours par an et placés en détachement au-delà de cette durée.

Les réservistes sont par ailleurs garantis contre tout licenciement, déclassement professionnel ou sanction disciplinaire pour des absences liées à des périodes de réserve.

. Le maintien dans le régime de protection habituelle

Pendant une période d'activité dans la première réserve, l'intéressé et ses ayants droit bénéficient de la couverture des risques maladie, maternité, invalidité et décès.

En outre, le calcul de la pension de retraite tiendra compte de l'affiliation rétroactive proportionnelle au nombre de jours effectués dans la réserve dans les régimes de base et complémentaires obligatoires, le paiement des cotisations afférentes revenant au ministère de la défense.

. Le droit au code des pensions militaires d'invalidité, des victimes de guerre et de terrorisme

Pour toute maladie ou accident imputable au service survenu pendant une période d'activité, le réserviste bénéficie, à l'instar des militaires d'active, de la gratuité ou du remboursement des soins médicaux.

Surtout, le réserviste victime de dommages subis pendant une activité dans la première réserve, ou les ayants droit en cas de décès, obtiennent de l'Etat lorsque sa responsabilité est engagée, la réparation intégrale du préjudice subi.

Le texte prend également en compte les préoccupations de l'employeur à un double titre :

- il limite à cinq jours seulement la période pendant laquelle le réserviste peut s'absenter, sans l'autorisation préalable de son employeur, au titre d'un engagement de service dans la première réserve -au-delà de cinq jours, l'autorisation de l'employeur reste nécessaire ;

- il laisse aux entreprises la liberté de maintenir ou non la rémunération du salarié pendant la période où le contrat de travail est suspendu.

Le Gouvernement envisage par ailleurs de développer le partenariat, par la voie de conventions , entre les entreprises et le ministère de la défense afin de conforter la situation professionnelle des réservistes et de valoriser les efforts accomplis en faveur des réserves par les entreprises signataires de telles conventions.

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