AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

Le Sénat est appelé à débattre d'un projet de loi portant création d'une couverture maladie universelle dont la moitié des articles... ne concerne pas la couverture maladie universelle.

Le Gouvernement a en effet choisi, en complétant le texte de son projet de loi initial par un titre IV intitulé " Modernisation sanitaire et sociale " et comportant six articles, de donner une légitimité aux multiples amendements relevant de la catégorie des " diverses dispositions d'ordre sanitaire et social " qui seraient ensuite déposés au Parlement.

Le projet de loi est de surcroît soumis à déclaration d'urgence qui empêche toute navette avant la réunion d'une commission mixte paritaire.

Votre rapporteur reviendra sur ce point avec son collègue M. Claude Huriet, rapporteur des dispositions du titre IV du projet de loi, dans le tome 2 du présent rapport.

Mais il a souhaité le rappeler ici, les conditions d'examen des deux volets du projet de loi, la création d'une couverture maladie universelle et les diverses dispositions d'ordre sanitaire et social étant affectées par la procédure qu'a cru devoir retenir le Gouvernement.

Votre commission a procédé, malgré cela, à de nombreuses auditions et à un travail sérieux qui lui ont permis d'élaborer un scénario alternatif au projet de loi qui lui est présenté, d'ambition généreuse mais " mal ficelé " et porteur de graves dérives, tant sur le plan financier que pour l'avenir de la sécurité sociale.

A cet égard, elle souhaite que le projet comporte un véritable dispositif d'évaluation sous la forme d'un bilan annuel de son application et d'un suivi précis, au sein des comptes sociaux, des recettes et des dépenses tant de la couverture de base prévue au titre I du projet de loi que de la couverture complémentaire mise en place par son titre II.

Votre commission tient à affirmer son attachement au projet de loi tel qu'il avait été envisagé par M. Jean-Claude Boulard, parlementaire en mission, dans son rapport publié au mois d'août 1998, plutôt qu'à celui qui a été accepté par le même M. Jean-Claude Boulard, rapporteur de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales à l'Assemblée nationale.

Votre commission tient à souligner le paradoxe existant entre, d'un côté, un projet de loi très généreux, devant bénéficier à 10 % de la population française et remédier aux difficultés d'accès aux soins et qui aurait dû emporter l'adhésion enthousiaste de tous, et les réactions unanimement réservées ou hostiles de tous les interlocuteurs et partenaires rencontrés par votre commission, qu'il s'agisse des associations oeuvrant en faveur des personnes défavorisées, des représentants des organismes de protection sociale complémentaire qui avaient initialement accepté de participer au projet et de le financer, ou des représentants des régimes de base de l'assurance maladie.

Sans rien enlever à la générosité du projet, votre commission vous propose de le modifier très sensiblement de telle sorte que, dépourvu de ses possibles dérives, il puisse recueillir l'accord de tous.

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