IV. UN PROJET VÉRITABLEMENT PARTENARIAL

Le projet proposé par votre commission répond, à cet égard aussi, à l'ensemble des objections formulées à l'encontre du projet de loi présenté par le Gouvernement.

Il prévoit en effet un système dans lequel chacun continue à faire son métier, l'assurance maladie de base gérant la couverture de base et les organismes de protection sociale complémentaire étant chargés de la seule couverture complémentaire.

Votre commission a retenu le principe selon lequel l'instruction des demandes serait effectuée par les CPAM. A vrai dire, si elle avait elle-même été à l'origine du projet, elle aurait probablement choisi les caisses d'allocations familiales qui sont habituées à contrôler les ressources de leurs bénéficiaires pour l'octroi de certaines prestations.

Votre commission ne néglige pas, en effet, les difficultés considérables que vont rencontrer les caisses d'assurance maladie pour contrôler, dès le début de l'année prochaine, les ressources d'environ 10 % de la population.

Si elle a choisi de retenir la solution de l'instruction par les CPAM, c'est essentiellement pour demeurer dans le scénario partenarial qui a été accepté par la CNAMTS, la FNMF, le CETIP et la FFSA dans les différents protocoles d'accords qu'ils ont conclus ensemble.

Le scénario sera donc véritablement partenarial, n'impliquant aucune concurrence ni aucune situation d'inégalité, à la différence de celles qui sont créées par le projet de loi, entre organismes de base et organismes complémentaires.

Au contraire, le projet de loi prévoit que ces deux catégories d'organismes seront invitées à coopérer, en préparant, par convention, le contenu et les caractéristiques de la couverture complémentaire qui sera proposée aux bénéficiaires de l'APS. Ces conventions feront, bien entendu, l'objet d'un arrêté d'approbation qui leur donnera leur valeur juridique.

Dans le système proposé par votre commission, c'est l'Etat qui fixera le prix de la couverture complémentaire qui sera proposée aux bénéficiaires de l'ALS : il convient en effet d'empêcher que les organismes complémentaires fixent des prix trop élevés qui compromettraient la satisfaction de l'objectif de solvabilisation, et il est logique que la collectivité détermine les caractéristiques d'un produit de couverture complémentaire auquel, en quelque sorte, elle donnera un marché.

A la différence de ce qui est prévu par le projet de loi, les organismes complémentaires seront remboursés au franc le franc, par le fonds, des dépenses engagées au titre de la couverture complémentaire des bénéficiaires de l'APS qui ne seraient pas couvertes par le montant de cette allocation et des cotisations : cette règle incitera l'Etat, à cet égard, à fixer le " bon prix " de la couverture complémentaire et, le cas échéant, à le réviser à la baisse si les dépenses engagées sont inférieures à ce qui avait été prévu.

Le projet proposé par votre commission maintient la taxe de 1,75 % prévue par le projet de loi, en n'en modifiant que certaines caractéristiques techniques et en évitant les impositions en cascade : il est en effet légitime que, d'une manière ou d'une autre, les organismes de protection complémentaire apportent une contribution à l'Etat qui solvabilise, par l'APS, un marché supplémentaire.

Le caractère partenarial du projet défini par votre commission se retrouve enfin dans la composition du conseil d'administration du fonds qui comportera, autour d'une majorité de représentants de l'Etat, des représentants des régimes de base, des organismes de protection sociale complémentaire et des associations oeuvrant dans le domaine économique et social en faveur des personnes défavorisées.

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