D. L'ÉGALITÉ DE REPRÉSENTATION DES DÉPARTEMENTS

Chaque collectivité devant constitutionnellement être représentée de manière significative, il en résulte que la représentation sénatoriale des départements ne peut être strictement proportionnelle à leur population.

Au demeurant, votre rapporteur a déjà exposé qu'à l'Assemblée nationale, chaque département devait être représenté, quelle que soit sa population, par au moins un député et que le Conseil constitutionnel avait admis des écarts de population entre circonscriptions d'un même département dans la limite de 20 %, ne fixant donc pas de règles chiffrées concernant les écarts entre circonscriptions de départements différents.

Les départements sont loin d'être représentées à l'Assemblée nationale strictement en fonction de leur population.

Alors qu'une circonscription représente, en moyenne, 28.462 électeurs inscrits en Lozère (39.630 en Corse-du-Sud et 43.911 dans les Hautes-Alpes), le nombre moyen d'électeurs inscrits s'élève à 86.236 en Haute Vienne (85.250 dans le Var et 83.331 dans les Côtes d'Armor).

Encore convient-il de souligner que la dernière délimitation des circonscriptions législatives a été effectué en 1986.

A l'Assemblée nationale aussi la population des départements peut donc être représentée de manière non strictement proportionnelle.

Au Sénat, chaque département, quelle que soit sa population, est représenté par au moins un sénateur.

La dernière révision de la répartition des sièges de sénateurs entre les départements, opérée en 1976, appliquait au recensement de 1975 la " clé de répartition " inspirée de la loi n° 48-1971 du 23 septembre 1948, selon laquelle il est attribué un siège par département jusqu'à 150.000 habitants, puis un siège par tranche complète ou incomplète de 250.000 habitants.

Cette " clé de répartition " garantit à chaque département une représentation significative, M. Marcel Champeix expliquant devant le Sénat, lors du vote de la loi du 19 juillet 1976 sur la répartition des sièges entre les départements, qu'" au point de vue social, il est indispensable de se pencher sur le cas des populations qui sont plus dispersées, qui ont le moins de soutien et qui, par conséquent, ont besoin d'hommes politiques pour les représenter et de sénateurs en particulier ".

Les écarts de représentation de la population selon les départements n'ont pu que se modifier, compte tenu des évolutions démographiques enregistrées depuis la dernière répartition effectuée il y a 23 ans et votre commission des Lois souhaite une actualisation de cette répartition, après la publication des résultats du recensement de 1999.

En effet, 55 sièges dans 17 départements enregistrent actuellement des différences sensibles de représentation (certains sénateurs représentant moins de 100.000 habitants quand d'autres en représentent plus de 250.000).

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