B. UNE DETTE PUBLIQUE EN PROGRESSION

1. Une situation correcte en apparence...

En 1998, selon les chiffres fournis par la Commission européenne, la France faisait partie des 7 pays sur les 15 que comporte l'Union européenne, à avoir une dette brute des administrations publiques inférieure au plafond de 60 % du PIB 37( * ) .

Dette brute des administrations publiques dans l'Union européenne

(en % du PIB)

 

1997

1998

Evolution 98/97 (en points de PIB)

France

58,0

58,5

+ 0,5

Luxembourg

6,7

6,7

-

Allemagne

61,3

61,0

- 0,3

Suède

76,6

75,1

- 1,5

Grèce

108,7

106,5

- 2,2

Europe des 15

72,1

69,5

- 2,6

Italie

121,6

118,7

- 2,9

Autriche

66,1

63,1

- 3

Espagne

68,8

65,6

- 3,2

Royaume-Uni

53,4

49,4

- 4,0

Portugal

62,0

57,8

- 4,2

Pays-Bas

72,1

67,7

- 4,4

Belgique

122,2

117,3

- 4,9

Danemark

65,1

58,1

- 7,0

Finlande

55,8

49,6

- 6,2

Irlande

66,3

52,1

- 14,2

Source : Commission européenne, avril 1999

2. Une dégradation certaine

Ainsi qu'a tenu à le relever la Cour des comptes dans son rapport sur l'exécution des lois de finances de 1998, la " France est le seul pays de l'Union européenne dont la dette publique en proportion du PIB a continué à augmenter en 1998 ". Celle-ci a, entre 1997 et 1998, progressé de 0,5 point de PIB alors que la moyenne des 15 pays européens diminuait dans le même temps de 2,6 points de PIB.



Cette situation montre bien que la France se situe à rebours du mouvement d'ensemble au sein de l'Europe marqué par la diminution du poids de la dette dans le PIB. De ce fait, elle connaîtra en 1999 un niveau historiquement élevé de dette publique : 60,5 % du PIB, calculé en base de comptes nationaux (SEC 95), ce qui nous place au-dessus du plafond de 60 % du PIB fixé par le traité de Maastricht.

Source : Services de la Commission européenne

Cette augmentation de la dette publique a, il faut le noter, considérablement réduit la valeur du patrimoine net de l'Etat qui atteignait 53,3 points de PIB en 1980 et n'est plus que de 7,6 points de PIB en 1997. L'augmentation de la dette a ainsi servi à financer des dépenses de fonctionnement.

Une interrogation doit être formulée. Le coût de la dette publique apparaît supérieur au rendement des actifs financiers de l'Etat. Cette situation conduit à préconiser d'explorer les voies d'une réduction des actifs de l'Etat afin de financer l'extension d'une dette qui coûte plus que les premiers ne rapportent. Elle devrait se traduire par une poursuite de l'allégement du secteur public.

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