CONCLUSION

Ce budget est celui des " occasions manquées ", dont votre commission espère qu'elles ne déboucheront pas sur des " illusions perdues ".

Désireux de perpétuer " l'exception française ", sans rénover sur le fond les méthodes de gestion de l'Etat tout en profitant d'une bonne conjoncture économique, le gouvernement s'est engagé dans la voie de la facilité, au mépris des risques potentiels pesant sur la société française et au premier chef sur l'avenir des générations futures.

Face à ce constat, et eu égard aux limites dans lesquelles est insérée son action, votre commission des finances souhaite, elle, traduire en actes ses intentions. En effet, la politique budgétaire est une affaire de choix, de priorités et ne doit pas se réduire à constater.

Elle vous proposera donc, afin de diminuer le poids des prélèvements obligatoires, de supprimer dans la première partie du présent projet de loi de finances les principales mesures d'aggravation injustifiée de la fiscalité, en étant consciente néanmoins du fait que celles-ci se trouvent également, et fort opportunément pour le ministre de l'économie, dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Votre commission vous demandera également, lors de l'examen de la seconde partie, de rejeter les budgets ne répondant pas aux préconisations qu'elle a déjà émises, depuis plus de deux ans, et que le gouvernement se refuse obstinément à appliquer :

Elle vous demandera pour cela d'adopter une démarche qualitative face à la dépense publique, même si cet exercice est très fortement contraint par les dispositions de l'ordonnance organique de 1959, puisqu'il s'agit non seulement de juger les crédits futurs mais également la gestion en cours. S'il est nécessaire de dépenser moins, il faut également dépenser mieux. Votre commission souhaite donc adresser un message clair au gouvernement en rejetant les crédits des ministres dont elle ne partage pas les choix fondamentaux et dont les administrations n'ont pas entrepris les efforts nécessaires pour améliorer leur gestion ou rationaliser leurs structures.

De même elle s'opposera à la hausse des dépenses quand elles correspondent à des charges de gestion courante, de fonctionnement ou d'intervention.

Elle ne refusera pas systématiquement certaines augmentations, lorsqu'elles concernent des dépenses de souveraineté, des budgets régaliens ou sont destinées, telles les dépenses d'investissement, à préparer l'avenir. En revanche, elle préconisera le rejet des crédits insuffisants pour préparer l'avenir : les ministères négligent les investissements, les dépenses de souveraineté sont en baisse.

Ainsi en effet, pourrait être réduit significativement le niveau du déficit budgétaire, et mise en oeuvre une politique durable de diminution du poids de la dette publique, seule en mesure de préparer l'avenir.

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